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lundi 30 juillet 2012

“Moi, Je Suis le Pain de vie”


“Moi, Je Suis le Pain de vie”

5 AOUT    18EME DIM


Pour trouver Jésus, une foule de 5000 hommes est prête à aller à sa recherche sur une autre rive du lac. Et comme par hasard (on sent le montage !), des barques sont là à leur disposition. “Alors les gens prirent les barques” et c'est la traversée. N‘oublions pas que tous ces gens ont déjà voulu le faire roi !

Jésus s'ajuste et s’adapte aux gens qu’il rencontre : ici à des paysans galiléens. Au bord du puits, à la Samaritaine, il a parlé d'eau, de soif et d'une source qui jaillit en vie éternelle. Dans cet endroit désert des bords orientaux du lac de Galilée, il va leur parler de symboles tout aussi ordinaires et quotidiens: le pain et la faim. De quoi les hommes qui partent à sa recherche ont-ils faim aujourd'hui?



Jésus est tout sauf naïf ! Son diagnostic est bien simple et clair : tous ces gens, ce qu'ils espèrent n'est ni le Règne de Dieu ni le discernement des signes qui en font foi. Ils sont tout simplement à la recherche d'avantages matériels qu'ils espèrent en retirer (à manger !): tant que le Messie réglera leurs problèmes à leur avantage (guérisons), ils seront prêts à le suivre et à faire de lui leur roi (plus de famines !). Mais s'il donne des signes déconcertants (mon royaume n’est pas de ce monde !) ou exigeants (aimer ses ennemis !), alors ils le mettront de côté comme on le verra à la fin du long discours de Jean sur le Pain de vie au chapitre 6 !

Jésus n’est pas un stoïcien, un philosophe à l’ancienne ni un Siddhârta, un bouddhiste moderne: il ne demande pas de supprimer nos désirs, mais au contraire, de les amplifier. Il semble nous dire: “Ne vous contentez pas d'un petit bout de vie confortable sur votre jolie planète bleue, allez plutôt jusqu'à vouloir la vie éternelle.” Et il cherche à stimuler en chaque personne des aspirations et des désirs beaucoup plus élevés et vastes.

“Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd.” Et si on lui demande: “Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu?” il répond: “L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.” C'est aussi le but de l’évangile de Jean..

Jean introduit d’ailleurs une comparaison tirée de la première lecture: “Au désert, nos pères ont mangé la manne...” Ce procédé était bien connu des rabbins juifs de son époque. Pour le chrétien, la manne, ou le nouveau Pain du ciel, c'est Jésus lui-même. Il se révèle une fois de plus sous le nom de « Je Suis», car dans l'Exode, c'est Dieu lui-même qui a apaisé la faim et qui a étanché la soif de son peuple.

- « Quel signe fais-tu donc, pour qu’à sa vue nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur a donné à manger du pain venu du ciel. »
- En vérité, en vérité, je vous le dis, non, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du ciel ; mais c’est mon Père qui vous le donne, le pain qui vient du ciel, le vrai ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. »
- Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. »
- Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif ».



dimanche 22 juillet 2012

Du pain pour les hommes


Du pain pour les hommes

29 JUILET  17EME DIM


"Distribution", "multiplication" ? Personne ne s'étonne, si ce n'est que les pains sont "distribués" à cinq mille hommes ! "Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua." Par ailleurs, la fin de notre histoire nous apprend que cette foule avide de sensations fortes n'a pas la foi!

Le schéma, pourtant, est nettement eucharistique:
-          on s'était mis à (pour)suivre Jésus pour l’écouter : liturgie de la Parole ;
-          puis on a assisté et pris part au « signe » qu'il a accompli : liturgie eucharistique et communion !
De plus, l'action se déroule "un peu avant la Pâque", ce qui souligne le rapprochement à faire entre le "signe" d'aujourd'hui, et l'événement central de la foi chrétienne – bien que ce ne soit qu'à la Cène que Jésus prononcera les paroles de la Nouvelle Alliance: "Ceci est mon corps."



Décryptons !
La situation se présente d’abord comme un besoin élémentaire de nourriture – « Ils ont faim ! » -, besoin on ne plus quotidien: Mais "Où pourrions-nous acheter du pain ?" demande Jésus (pince sans rire !!! On est loin de tout!). Et Marc revient sur ce besoin matériel et physique dans un dialogue (de sourds !) avec Philippe et André, qui insistent tous les deux sur l'ampleur du problème. Voilà que ce sera un enfant qui tient en main la solution: "Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d'orge (eh, eh !) et deux poissons."

La mention de « pains d'orge » en contexte de (crier) famine renvoie immédiatement à la première lecture. L'action de Jésus se situe à la suite de l'un des plus prestigieux prophètes du passé: dans une situation équivalente, Élisée avait distribué vingt "pains d'orge" à cent personnes. "Ils mangèrent, et il en resta !" De leur côté, rappelons-nous, les Hébreux mangèrent de la manne en temps de famine, dans le désert. Quant au Pain du ciel…



Les deux allusions à Moïse et à Élisée suffisent pour que la foule identifie le Messie: "C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde." Et elle ne se trompe pas ! Quelque part ! Pourtant les gens ont mal compris de quoi il s’agit exactement : le Pain de vie que Jésus veut leur donner dépasse infiniment leurs aspirations politiques et terrestres.

Comment passer d’un plan à l’autre ?

Essayons d’ « expliquer ».

  1. La transsubstantiation est, littéralement, la conversion d'une 'substance' en une autre : pour les chrétiens,  la conversion du pain et du vin en corps et sang du Christ lors de l'Eucharistie. Ils emploient le terme de « transsubstantiation » pour expliquer que, dans l'Eucharistie, le pain et le vin, par la consécration du prêtre au nom de Jésus, sont « réellement, vraiment et substantiellement » transformés ou convertis en corps et sang du Christ, tout en conservant leurs caractéristiques physiques ou espèces (texture, goût, odeur : les apparences) initiales.

  1. La 'substance' est « ce qui existe par soi-même ». [Ainsi, la forme d'un chapeau n'est pas le chapeau lui-même, pas plus que sa couleur, sa taille, sa texture ni aucune autre propriété sensible. C'est le chapeau lui-même (sa « substance ») qui possède une forme, une couleur, une taille, une texture tout en étant distinct de ces propriétés.] Contrairement à ces apparences ou accidents, la substance ne peut être perçue par les sens.
  2. Lorsque Jésus dit pendant la Cène : « Ceci est mon corps », ce qu'il tient dans ses mains a l'apparence d'un pain mais, selon la foi, la substance de ce pain a été convertie en chair du Christ. C'est donc 'vraiment' son corps, même si les apparences accessibles aux sens ou aux études scientifiques demeurent celles du pain. La même conversion survient lors de chaque célébration de l'Eucharistie.
  3. On parle de « présence réelle ». Dans ce cadre, la présence eucharistique du Christ commence au moment de la consécration et dure aussi longtemps que les saintes espèces (pain et vin) subsistent. D'où le culte du Saint-Sacrement, qui connaîtra un grand développement à l'époque baroque. On considère que le Christ est réellement présent dans le Saint-Sacrement.



dimanche 15 juillet 2012

Sollicitude


Sollicitude
22 JUILLET    16EME DIM  B
“Il fut saisi de pitié envers eux!”


« Les compagnons se retrouvent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné : ‘Venez à l’écart, et reposez-vous un peu.’ De fait, les allants et venants étaient si nombreux qu’on n’avait même plus le temps de manger ».



Joie au retour de la première mission, joie de rencontrer à nouveau Jésus.
L’action commencée par Jésus se continue à travers eux, alors on raconte ce qui s’est fait !

Les Apôtres ont commencé à sentir le poids de la mission. Il leur fallait refaire le plein d’« énergie » ! Ils comprennent alors combien Jésus prend sur lui tout à la fois sa mission propre et celle qu’ils leur a confiée et qu’ils ont à accomplir ! C’est en effet Lui qui accomplit : le salut lui-même qui s’est opéré en eux, c’est Jésus qui l’a accompli, il est la source de leur action, il leur demande de demeurer en « channeling » avec cette source. C’est sauvés par Jésus qu’ils deviennent sauveurs avec lui !

Ils embarquent pour se retirer à l’écart. Mais sans compter avec les gens qui les voient s’éloigner : on les reconnaît ! Alors, à pied, de partout, on court là-bas pour arriver avant eux !

En débarquant, Jésus voit la foule : conduit par l’Esprit Saint, il va au devant des gens : « Ils étaient comme des brebis sans berger », dit Marc. Jésus vient à leur secours. Contrairement au « Diabolos » (le séparateur, le diviseur), l’Esprit de Jésus Saint unifie. Jésus prend sur lui toutes les séparations entre les hommes : à l’intérieur des familles, des communautés, des personnes, des civilisations, Il prend sur Lui toutes les ruptures.



Paul l’écrit: « D’Israël et des païens, il fait un seul peuple. Par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait : le mur de la haine ». C’est dans un véritable corps à corps que Jésus s’est engagé, dans un cœur à cœur avec toute l’humanité ! Nous savons – il le sent déjà !-, que ce combat se terminera au Calvaire. Grâce à ce corps d’homme que Marie lui a donné, grâce à ce cœur de chair qu’elle lui a tissé, Il 'sauve' chacun comme homme qu'il fut créé et comme Dieu qu’il est resté! Grâce à ce sang versé – ce sang de Marie -, qui manifeste sa vie donnée, Jésus prend tout sur lui, réconciliant ainsi l’humanité qu’il l’aura réunie en un seul corps, comme lui-même - avec Marie, sa mère -, ne fait toujours qu’un seul corps : Le nouvel Adam, la nouvelle Ève, unis sous le regard du Père. « En sa personne, il a tué la haine ».

« En débarquant »… la pitié le saisit ! Alors, il se met à les instruire longuement. Voilà l’expérience des disciples, des douze apôtres. Dans le regard de Jésus, ils se sont retrouvés comme « unifiés » en eux-mêmes et entre eux. La parole de Dieu les fait entrer, et nous avec eux, dans le mouvement de notre libération du mal : Jésus est leur et notre Sauveur !
Les disciples savent que tout n’est pas encore accompli dans leur vie ! Il passeront bientôt par l‘épreuve du feu ! Ils se disputent encore entre eux, mais déjà, ils participent à cette paix que Jésus est venu apporter. Ils sont témoins que déjà la puissance du mal recule devant la présence de Jésus. C’est vraiment merveilleux : c’est la mission dont ils participent désormais.


Cette première expérience missionnaire a été heureuse si l'on considère la foule qui ne les lâche plus. Jésus lui-même, au début de son ministère, devait souvent se retirer pour se reposer et prier (Marc 1, 35 et 45). En ce jour d'évaluation et de supervision, ils cherchent un temps de solitude et de repos. Cependant la foule les poursuit et l'évangile continue…

Jésus est ému jusqu'aux entrailles, nous dit Marc !
Ce mot reflète un sentiment intense et même très intime de Jésus ! Ce n’est pas de la simple "pitié" - dont il était question en 5, 19. Au sens premier, « splagkhna » en grec désigne les viscères principaux : le coeur, le poumon, le foie; puis l'utérus de la mère; et enfin le cœur  et l'âme comme sièges des affections. Ainsi, le verbe « splagkhnizomai » signifie « être touché aux entrailles », être remué au plus intime de son corps et de son être. C’est comme ça que Jésus se sent ému.

Marc ainsi parle sans ambiguïté de l'affection de Jésus à l'égard du peuple de Dieu et de son rôle de rassembleur, lié au don de sa vie. Nul n'est exclu de ce cœur !

mardi 10 juillet 2012

“Il les envoie deux par deux”


“Il les envoie deux par deux”

 15 JUILLET    15EME DIM



Après l'échec de Nazareth auprès des siens, Jésus reprend la route et il envoie les douze compagnons en avant  préparer la suite de sa mission : ça s’organise un peu !



Dès leur sélection, ces derniers ont deux fonctions: être avec lui, l’accompagner, le défendre, apprendre sur le tas ; et le seconder à l’occasion : "Il en établit douze pour qu'ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons." L'union intime avec lui et la mission seront leurs raisons d'être. Marc ajoute désormais que cette mission les conduira éventuellement à l'incompréhension, au rejet, et même jusqu'à la mort. La mission des douze est ainsi comparée à celle de Jean Baptiste: c'est au péril de leur vie qu'ils prépareront à leur tour le chemin du Seigneur. 

Ce qui est frappant et typique de Marc dans ce récit, c’est le peu de recommandations doctrinales (théoriques, dogmatiques, religieuses...) de Jésus sur le contenu de la mission. Marc préfère encore une fois la parabole en action. Avant l’Iphone et Internet, la grande qualité du messager était sa souplesse, sa légèreté et sa rapidité. Jésus souligne plutôt et surtout la venue imminente du Royaume et l'urgence d’en préparer sans tarder le chemin.

L'échec de Nazareth marque un tournant dans la prise de conscience et dans la vie du Messie. Jusqu’ici (les 5 premiers chapitres), les foules étaient nombreuses à se presser autour de lui et l'écoutaient avec plaisir : il était le guérisseur qui chassait les esprits mauvais et libérait les blessés de la vie. Maintenant il s’agir de se mettre au travail d’établir le Règne de Dieu, dont les signes ont été beaucoup plus populaires que les exigences qu’ils entraînent.

C’est ce dont sont chargés les apôtres : mettre en lumière ces signes du Royaume: "Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient." Ainsi, le souci des pauvres et des exclus sera le signe le pus éminent que le Règne de Dieu est tout proche de nous : et ce signe sera rendu visible surtout dans le service humble, gratuit et fraternel

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Pourquoi douze ? Pour marquer la naissance d’un nouveau peuple élu, l’Église, en  remplacement de l’ancien, constitué par les douze tribus d’Israël ? Symbolique donc, l’Église commence ainsi dès le début du ministère du Christ.

Pourquoi deux par deux ? Ils sont les témoins du Christ : or, selon le droit juif, un  témoignage n’était valable que s’il y avait au moins deux témoins. Le franc-tireur ne serait pas  un témoin valable ?

En fait, c’est Jésus qui a l’initiative. « Nous ne nous faisons pas nous-mêmes » témoins de l’Évangile, nous  y sommes appelés. Nous ne pouvons être envoyés que si nous avons d’abord été « sélectionnés, nominés, puis proclamés » ! 

La messe est bâtie sur ce double mouvement. Christ nous convoque pour être en communion avec lui ; et Christ nous envoie : « Allez… »




Puis c’est la merveilleuse et unique consigne :
« D’abord, ne vous encombrez pas ! Pas de moyens matériels superflus. Le strict nécessaire, la pauvreté. Croyez à la force de l’Évangile lui-même ».

Quelle leçon pour aujourd’hui ! 

dimanche 1 juillet 2012

« Echec et mat… ? »


« Echec et mat… ? »

8 JUILLET    14EME DIM

Ezéc. 2,2-5. / Ps 123(122),1-2a.2bcd.3-4. / 2 Cor. 12,7-10. / Mc 6,1-6.

C'est au milieu de sa famille et dans son propre village – ça n’a pas changé !-,  que Jésus subit son premier échec, et Jean « suggère » que ce coin perdu dans les collines de Galilée était plutôt méprisé ! Rappelez-vous Nathanaël qui s'étonne en apprenant d'où vient le Messie: "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (1, 46) Des archéologues soutiennent qu'il s'y trouvait tout au plus une vingtaine de maisons.



Pourtant, cet échec, aux yeux de Marc, ne fait que confirmer la mission du Messie, car les plus grands prophètes du Peuple de Dieu - dont Moïse, Jérémie et Zacharie -, ont également subi l'opposition de leurs proches.
Pourtant durant les cinq premiers chapitres de cet évangile, la mission s'annonçait fulgurante: Jésus s'est même fait des disciples en Galilée, et des foules nombreuses le suivaient. Hier encore, au bord du lac, il a ressuscité la fille d'un chef de synagogue, et puis il est rentré voir sa mère au village où il a grandi. Mais au lieu de l'accueillir avec joie, les siens le rejettent. Marc écrit même qu'il les avait scandalisés !

Qui n’est pas porté un jour ou l'autre à exiger un miracle comme condition préalable à la foi: "Montrez-moi un miracle et alors je croirai au Messie!" Mais l'évangile, au contraire, fait de la foi la condition du miracle: il est un don gratuit qui représente et qui confirme la libération en ceux et celles qui ont cru. Jésus refuse tout signe aux pharisiens incrédules (8, 11-12) comme à ses « pays », et il n'opère de miracles que là où il décèle la foi, le miracle étant le signe et la confirmation de sa propre mission de libération.

Il semble que le rejet de la foi soit plus fréquent dans la seconde phase du ministère de Jésus. D’ailleurs de nos jours, il n'est pas rare d'accuser les chrétiens: "Ils ne donnent plus assez de retraites ni d'enseignement religieux!" Mais quand Jésus en personne donnait le même enseignement dans son propre milieu « rural » d'autrefois, il était loin de convaincre tout le monde!

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En fait comment Jésus se situe-t-il et se comporte-t-il dans la synagogue de Nazareth ? D'abord, en enfant du pays, qui renoue avec ses habitudes, et en laïc Juif, pratiquant et actif, qui participe au culte du Sabbat, en y faisant à son tour la lecture de la Parole.
Mais Jésus se sait aussi observé, "interrogé", parce qu’il jouit déjà d'une réputation pour ce qu'il a déjà fait ailleurs, à Capharnaüm en particulier : il veut parler vrai à ses concitoyens de Nazareth, et leur demander d'avoir foi en lui. Il va essayer de leur faire comprendre sa "différence", le sens nouveau de ses actions et paroles : il n'est pas un distributeur de cadeaux et de bienfaits, il annonce l'accomplissement en lui et par lui de toutes les promesses de Yahvé Dieu, adressées à tous les hommes, même au-delà d'Israël, et, à plus forte raison, de Nazareth. En dépit de sa « familiarité » ("n'est-il pas le fils de Joseph ?"), il n'est pas question qu'il se laisse récupérer par les gens de son village : il est vraiment « quelqu'un d'ailleurs ». Après un accueil initial aussi enthousiaste que superficiel, les gens de Nazareth vont le rejeter totalement et même tenter de le "supprimer".


Nazareth sera ainsi le comme le premier de 6 "incidents" qui mettent Jésus en scène le jour du Sabbat : 4, 31 - 37; 6, 1 - 5; 6, 6 - 11: 13, 10 - 17; 14, 1 - 6. Jésus accomplit le jour du Sabbat des gestes et activités de libération correspondant à la mise en œuvre de ce qu'annonce cette prophétie d'Isaïe qu'il déclare "accomplie". Jésus est désormais "maître du Sabbat" parce qu'il est l'accomplissement eschatologique (final) définitif des promesses de Dieu pour tous les exclus et tous les souffrants de la misère, qu'ils soient affamés, en prison ou malades.

Jésus se présente ici comme l'accomplissement d'un salut de Dieu pour toutes les nations.

Les gens de Nazareth – enfants du Dieu Unique -,  éclatent de colère, lorsque Jésus leur explique clairement, en citant les exemples d'Elie et Elisée, que la "grâce" de Dieu, qu'il annonce et accomplit, ne leur est pas réservée "exclusivement", comme un privilège particulier qui n'appartiendrait qu'à Israël. La grâce et le salut de Dieu sont inconditionnels : les gens de Nazareth, et, à travers eux, Israël, ne peuvent plus, en Jésus qui accomplit toutes choses, revendiquer un traitement particulier : la promesse de Dieu à Abraham, précisant qu'en lui seront bénies toutes les nations de la terre, se trouve également accomplie.

Traduction ...



Les chrétiens catholiques romains – frères et sœurs de Jésus-Christ -,  éclatent de colère, lorsque Jésus leur explique clairement, en citant les exemples d'Elie et Elisée, que la "grâce" de Dieu, qu'il continue d’annoncer et d’accomplir aujourd’hui, ne leur est pas réservée "exclusivement", comme un privilège particulier qui n'appartiendrait qu'à Rome. La grâce et le salut de Dieu sont inconditionnels : les gens de culture euroccidentale et, à travers eux, Rome, ne peuvent plus, dans le Christ Ressuscité qui accomplit toutes choses, revendiquer un traitement particulier : la promesse de Dieu à Abraham, précisant qu'en lui seront bénies toutes les nations de la terre, se trouve également accomplie. : et l’Extrême Orient réclame à son tour au nom de sa culture !