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jeudi 19 août 2010

Le nouveau rivage/virage théologique

Le nouveau rivage/virage théologique

Dimanche 22 Août 2010

21ème  dimanche du Temps ordinaire  Année C

Le nouveau virage / rivage  théologique


Lectures:
  • Isaïe 66, 18-21
  • Psaume 116
  • Hébreux 12, 5…13
  • Luc 13, 22-30


Au dernier chapitre de sa TLP ( sa Très Longue Prophétie : 66 chapitres !), le noble Isaïe surmonte l'épreuve de l'exil : la terrible déportation d'Israël à Babylone (- 587) devient le motif d'espérance d'un peuple immense. Nous voici devant un renversement prophétique abso­lument capital ! Le Dieu d'un peuple vaincu va devenir le Dieu unique qui fait des dieux de tous les autres peuples une mythologie ringarde!

Le « Dieu d'Abraham, Isaac et Jacob », le Dieu d'Israël se révèle le seul vrai, Universel, Créateur et Sau­veur, non pas Celui d'une nation, mais de toutes : « Israël devient, nous dit aussi saint Luc, ‘La Lumière des Nations’ ». Le choix porté sur cette nation-là n’est en rien un privilège, un prétexte pour se croire supérieure, mais c’est en revanche une lourde responsabilité, une mission « aux quatre coins du monde ». Election mystérieuse, que cette députation au service de toute l'humanité et qui se réalise historiquement à travers l'épreuve d’un exil de plus de 50 ans : de -587 à -537 !  L'épître aux Hébreux parle même d’une « leçon », d’un appren­tissage, celui de l'Amour universel de Dieu, comme un père l'apprend à son fils : une formation à la dure, sans concession ni compromission, dans l’exigence de la vérité pragmatique d’une existence soumise aux vicissitudes et aux aléas de la TGH (Très Grande Histoire) !
 



La voilà, cette « porte étroite » que tous les hommes, à la suite et à l’image d'Israël, sont invités à franchir, en laissant tomber tout orgueil, celui de l'homme paranoïaque qui prend la place de Dieu pour « faire le mal ». Etroite est cette porte, qui impose de se dégraisser - c’est-à-dire de se convertir en une monnaie forte, sans trop de zéros inutiles, ces cholestérols de l’âme -, si l’on veut connaître ce pays à l’envers, où « les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers ».

Comment percevoir, au milieu de notre monde, l’appel de ce Dieu si paradoxal, sinon en reconnaisant en chaque homme, ce Jésus de l’histoire, réalité incarnée, assassinnée et ressuscitée de ce Dieu surprenant ! Comment ne pas trahir cet appel, chaque fois qu’on le pervertit en privilège, ce complexe d’infériorité, ce prurit de pouvoir, ce mensonge criminel…

Oui, la porte de l’éternité est devenue étroite, d’accueillante qu’elle était censée être pour toute l’humanité. Notre propre liberté l’entrave, la rend opaque et la mure. Quand se lèvent un Jérémie, un Baptiste jadis, et hier un Martin Luther King ou un Oscar Romero, les forces du mal les massacrent, rendant cette porte plus étroite encore, par la terreur qu’elles inspirent  !

Il est des déportations du cœur, de l’esprit et de l’âme plus mortifères que celle des corps ! La moisson devient globale pourtant, mais les ouvriers manquent de courage pour sortir d’eux-mêmes et aller moissonner . C’est en chacun de nous que se construisent désormais les murs des camps de THS (Très Haute Sécurité). Auschwitz s’exporte bien et se délocalise partout : quand viendront nos libérateurs ? Y en aura-t-il seulement ?




Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il encore la foi sur terre ? (Luc 18, 8)

« La plus grande persécution contre l’Eglise ne vient pas de ses ennemis de l’extérieur, mais naît des péchés de l’Eglise », déclarait Benoît XVI, en mai dernier : mais de qui parle-t-il exactement, puisqu’il est lui-même, l’Eglise, sa tête même[1]?

Si la vocation, l’appel et l’envoi sont une mission et non un privilège, l’erreur de l'Église, « le péché dans l’Eglise », hier comme aujourd’hui encore, est de succomber à la tentation de conduire à elle au lieu de conduire au Christ !

Elle reste tentée, en permanence et en chacun de ses membres, de vouloir baliser l'accès à Dieu en déterminant toutes les rencontres de l'homme et de Dieu, en en contrôlant toutes les voies d’accès, en « miradorant » tous les "check point charlie » de l’existence, et surtout ceux du sexe, qu’elle diabolise en pretextant le libérer, et où finissent par sombrer lamentablement - et aux dépens des plus « petits » -,  un nombre incalculable[2] de ses staffs, fascinés par ce à quoi ils ont du renoncer, non par choix libre et responsable, mais en raison même de leur incapacité de choisir à la fois, et de leur impuissance obsessionnelle à souffrir le manque.

Trop, c’est trop !

Voilà en plus que les 4% de catholiques brittish devront le mois prochain[3], at home, chez « la perfide Albion[4],  payer quelque 20 € le ticket d’entrée des messes « papistes ! »

Jérémie, Baptiste, revenez ! Même si vous risquez encore la prison et la décapitation ! Le Grand Inquisisteur a bien re condamné Jésus !
Quo vadis, domine ?



La rencontre de Dieu ne peut se vivre que dans la TGL (la Très Grande Liberté) : celle de enfants de Dieu justement !
Alors que nous vivons une époque extraor­dinaire ! Grâce au concile Vatican II, nous avons « découvert » que la foi ne s'impose pas, mais qu'elle se propose librement par nos rencontres jusqu'aux limites du monde! C’est çà, la nouvelle ACC (Appellation « Catholique » Contrôlée) : c’est le moment où jamais de la commercialiser!

Ø      Oui : Il y a bien une porte qui ouvre sur ce Pays où on finira bien par arriver[5] !
Ø      Oui : Cette voie d’accès est proposée à tous les hommes selon la grâce de l'Évangile.
Ø      Oui : Elle reste fermée à ceux qui veulent s'en emparer par leurs propres forces.
Ø      Oui : Elle est ouverte à quiconque s'appuie sur Dieu et sa Parole
Ø      Oui : C’est une TBN (Très Bonne Nouvelle) pour tous !



Oui : Il s'agit bien d'une porte d'espérance !



[1] Mai 2010, Voyage au Portugal : « Les souffrances de l'Eglise viennent de l'intérieur même de l'Eglise, du péché qui existe dans l'Eglise. Cela aussi on l'a toujours su, mais nous le voyons aujourd'hui de façon réellement terrifiante : la plus grande persécution contre l'Eglise ne vient pas d'ennemis du dehors, mais elle naît du péché dans l'Eglise, et l'Eglise a donc un profond besoin de ré-apprendre la pénitence, d'accepter la purification
[2] Le cardinal brésilien Claudio Hummes, préfet de la congrégation du clergé, reconnaît plus 20.000 prêtres pédophiles dans le monde !Le pourcentage de pédophiles serait de 4% dans les rangs du clergé, ce qui peut s’expliquer d’ailleurs de différentes façons. Soit le clergé attire des personnes de cette tendance soit le refoulement de la sexualité incite à se fixer sur des objets plus faciles. 20.000 prêtres catholiques de par le monde seraient pourtant impliqués. Au point qu’il faut se emander si ce sont des pédophoiles prêtres ou des prêtrs pédophiles !
[3] Septembre 2010, voyage du Pape en UK
[4] Dans Le Monde du 23 janvier 2007 (page 32), Marc Roche, correspondant à Londres, mentionne l'usage de cette expression par Bossuet au XVIIe siècle.
[5] Allusion à André Dhotel, Le pays où l’on n’arrive jamais.

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