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mardi 31 janvier 2012

Jésus lui prit la main

Jésus lui prit la main


5e dimanche du Temps de l'Église - B
05 Fev 2012

Textes 
§          Job 7,1-4.6-7..
§          Ps 147(146),1-2.3-4.5-6
§          1 Co 9,16-19.22-23
§          Mc 1,29-39

« Joindre le geste à la parole », comme on dit ! C’est joindre à la Bonne Nouvelle, les guérisons ! Qu’elles soient physiques et/ou morales !



Et la lente et longue prière ! Par-dessus tout : le temps du silence et de la communication non verbale avec celui qui dépasse toute capacité humaine d’être nommé ! Sinon du nom de « Père » ! C’est au cours de ces haltes que Jésus semble découvrir chaque jour  sa mission personnelle.

« Evangéliser » !

Évangéliser,
-         ce n’est pas faire de la propagande ou du recrutement !
-         Ce n’est pas chercher à ramener les gens à l’E/église ou à convertir les « païens » à tout (!) prix.
-         Ce n’est pas une croisade (même si on y a cru un temps !) ni une tentative de récupération « télévangélique » (comme le pensent encore les mouvements dits « charismatiques » « yankeesés »!).
Évangéliser – on semble en prendre lentement (trop lentement !) conscience -, c’est « instiller », au coeur de la vie de nos contemporains, une espérance fondée sur un amour qu’on ne pouvait imaginer, celui que  Dieu a pour nous et que nous a révélé Jésus. Évangéliser, c’est annoncer cette Bonne Nouvelle-là :
  1. Dieu nous aime,
  2. la vie a du sens,
  3. la mort n’est qu’un moment de transition.

La promotion humaine fait intégralement partie de cette évangélisation. L’attention de Jésus tout au long des évangiles pour les malades, les laissés pour compte et les parias de sa société d’alors est constante :
-         il guérit les lépreux, le paralytique, le myopathe, l’hémorroïsse, la fille Syro Phénicienne, l’épileptique, l’aveugle de Jéricho, le serviteur du Centurion romain.
-         Il ressuscite la fille de Jaïre et son ami Lazare.
-         Il réintègre dans la société Marie-Madeleine, Zachée, la femme adultère, les lépreux, la Samaritaine, etc.
Pour Jésus, il semble qu’il n’y ait pas d’évangélisation sans promotion humaine. Imaginez un Jésus qui n’aurait « entretenu aucun contact avec celles et ceux qui souffrent physiquement et mentalement !!! On ne le voit que faire preuve de tendresse et de compassion - presque de préférence -, pour les découragés, et leur redonner une « espérance inespérée » !



Par ses paroles et par ses gestes, Il n’a de cesse que de rappeler que Dieu « essuiera toute larme de nos yeux. De mort il n’y en aura plus. De pleurs, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé. Celui qui siège sur le trône déclare « Voici, que je fais l’univers nouveau » (Apocalypse 21, 4-5)

Évangéliser, c’est faire renaître l’espérance comme le Phénix : même si elle a été réduite en cendres par les brûlures de l’existence! C’est bien ce que Jésus accomplit dans sa vie, sa mort et sa résurrection. Son action ne s’est jamais limitée – et nul ne saura jamais la limiter -, à l’espace religieux  du Temple (l’Eglise actuelle) ni à la Loi (le dogme actuel) ! La terre du vrai monde, avec ses souffrances, ses solitudes, ses injustices, ses violences, VOILA  le terrain qu’il choisit D’ABORD ET SURTOUT pour proclamer cette Bonne Nouvelle de l’amour indéfectible de Dieu et de l’espérance irréfragable d’un monde meilleur.

MAIS si Jésus est indéniablement l’homme pour les autres, il est aussi et « au premier chef » l’homme de la « prière » : en contact permanent avec son Père, il cultive le sanctuaire imprenable de son âme et de son cœur pour ne pas être emporté par la paranoïa du succès, du pouvoir et de la manipulation. La « prière » est TOUJOURS un pic culminant de son activité et un nouveau commencement.

Marc nous rapporte cette journée typique de Jésus comme une suggestion à suivre.
Nous n’avons peut-être pas le pouvoir de guérir –encore que… ! -, mais chacun peut (et doit) compatir, être présent, écouter, accueillir, tenir la main, prier avec la personne en détresse.
Dans un monde blessé quotidiennement par tant de violences barbares, de misères injustes, de souffrances intolérables, il devient urgent –  et pour le chrétien en particulier -, d’allumer une petite flamme au coeur de la nuit du « pauvre », de trouver une issue à l’impasse des histoires singulières.




Faire renaître l’espoir qui s’éteint, rallumer la lampe qui vacille, redonner le goût de vivre et la force de continuer le chemin ; mettre la main sur l’épaule du blessé, le regarder droit dans les yeux et lui redonner confiance, l’encourager, le motiver. Un simple regard suffit parfois, une tape dans le dos.
Peut-être êtes-vous même en mesure pratique
-         de donner – ne serait-ce qu’un temps !-,  un emploi à un chômeur ou à un jeune qui entre sur le marché du travail,
-         d’offrir une nuit un gîte à un sans-abri…
-         de garder un jour les enfants d’une mère seule,
-         d’ouvrir – qui sait ! -, une patrie à un réfugié ou à un exilé...
Mais déjà, au jour le jour,
-         accompagner sans juger,
-         aider sans poser de questions,
-         être là pour la personne blessée, accusée, condamnée, jetée par terre...

« Jésus la fit se lever en la prenant par la main »

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