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lundi 19 mars 2012

Incontournable Annonciation


ATTENTION : 

L'HOMELIE DU 5ème DIMANCHE DE CAREME 
PRECEDE CELLE-CI !!!

Incontournable
Annonciation
26 mars

Textes
-          Is 7, 10-14 ; 8, 10 
-          Héb10, 4-10
-          Lc 1, 26-38

Vous y croyez, vous, qu’un ange vienne visiter une toute jeune fille, encore vierge, et lui annonce qu’elle va concevoir par « l’opération du Saint Esprit » !… Bien sûr, qu’on peut crier à la mythologie qui, par conséquent, disqualifie (sinon ridiculise) ceux qui ont la naïveté – l’infantilisme -, de prendre un tel récit au sérieux, CAD les vessies pour des lanternes !


Il est vrai qu’en intervenant ainsi dans l’histoire humaine, Dieu – notre Dieu -, ne facilite ni notre démarche de croyants ni notre protocole argumentatif !
Il est d’ailleurs coutumier du fait ! Comme en tant d’autres circonstances, il semble prendre un malin plaisir à passer par des médiations (des truchements !) vis-à-vis desquel(le)s « la sagesse de ce monde » (qui n’est  que « le bon sens ordinaire ») n’a que haussement d’épaules sinon mépris. Pensons à tant d’ "apparitions », du Christ ou de Marie, à des enfants ou des personnes insignifiantes : la pauvresse de Lourdes, les petits bergers de Fatima, pour rester européen !
On rapporte que Jésus lui-même !... Ne bénit-il pas son Père d’avoir caché les mystères du Royaume aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits !



Oui, le mystère – c’est un mystère !-, l’Incarnation du Verbe de Dieu dans le sein de la Vierge Marie, comme la résurrection du Christ, relèvent de la même déconcertante  « logique divine » qui fait “scandale pour les juifs et folie pour les païens”. Même l’espérance d’Israël, indéracinable de son identité même que les prophètes ont plantée si profond dans son auto compréhension des desseins d’un Dieu maître de l’histoire),…  même cette espérance donc n’a pu aller jusqu’à

imaginer l’inimaginable :
Dieu prenant corps d’une femme de notre race,
Dieu assumant totalement et, jusqu’à l’extrême, notre condition humaine.

Le chrétien catholique, baignant ataviquement dans la foi de son Église, perçoit difficilement ce qu’ont de scandaleux et de délirant de telles affirmations : même si, sommé de justifier ce qu’il confesse, il serait, IL EST plutôt embarrassé ! Alors  il redit des formules, il fait siens les mots de la Tradition, et se cogne, comme chacun, au Mystère.

Malgré tout, et quelque mal que l’on ait à la « comprendre », cette page d’Evangile est vraiment une bonne, une joyeuse Nouvelle que le chrétien ne se lasse pas d’entendre et de réentendre : 

« L’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée… à une jeune fille… et le nom de la jeune fille était Marie… Réjouis-toi comblée de grâces !… Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils…Voici la servante du Seigneur qui me soit fait selon ta parole. »

Pourtant ce texte (« conte », «fable », « histoire symbolique » ?) est « calé » en amont et en aval
  • En amont, il s’enracine dans la logique divine biblique : rappelez-vous le chapitre 7 d’Isaïe : « Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel c’est-à-dire “Dieu-avec-nous”. » Oui, Dieu-avec-nous… pour toujours !
  • En aval, en paroles : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme. » Et en actions : « Par quelle autorité fais-tu cela ? » 
Paul reste dans cette logique : « Lui qui était dans la condition de Dieu s’est dépouillé, prenant la condition d’esclave et reconnu comme un homme. »

Libre à chacun de s’intéresser ou non à l’Incarnation : en parler peut laisser indifférent. Mais personne ne peut nier que ce terme technique désigne une réalité tellement bouleversante et révolutionnaire, que depuis 2000 ans, elle a saisi et mis en route une multitude d’hommes et de femmes.

Et si c’était vrai, puisque pour Dieu rien n’est impossible !
La venue de Dieu en notre humanité ne nous concernerait-elle pas  tous intensément ?
Que Dieu vienne faire histoire commune avec nous ne constitue-t-il pas l’« évènement » par excellence?  Qu’il se mêle à nos aliénations, à nos servitudes, à nos pulsions de mort ?

Cette Aventure divine célébrée en cette fête de l’Annonciation n’a d’autre objectif que de conduire l’humanité à la lumière et au bonheur éternel, à travers échecs, stagnation et luttes tragiques. Et l’affirmation par Dieu lui-même que ni la lenteur ni les passages ténébreux ne pourront jamais  masquer ce mystérieux et obscur travail de l’Esprit dans les cœurs et les engagements humains.



La mission «IMpossible » de ce Jésus, né de la femme Marie, est de consoler notre finitude en l’assumant avec nous, EN nous donnant de nous voir comme Dieu lui-même nous voit.
La condition ? La conversion de notre regard, délivré de nos fautes et de la mort, pour appréhender notre propre transfiguration.

C’est à l’Amour qu’il faut penser : à l’Amour originaire et éternel de Dieu qui aime le premier et dont rien, pas même la mort, ne pourra nous séparer.

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