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dimanche 24 juin 2012

Sts Pierre & Paul ET 13ème Dimanche du Temps ordnaire


Croire et aimer

29 juin St Pierre et St Paul

Textes
·         Act. 12,1-11.
·         Ps 34(33),2-3.4-5.6-7.8-9
·         2 Tim 4,6-8.17-18
·         Mt 16,13-19

L’itinéraire de foi et de folle passion – chacun dans son genre -, qui conduisit Pierre et Paul de leurs terres natales de Jérusalem et de Tarse pour arriver à travers le bassin méditerranéen jusqu’au cœur  de l’Empire Romain est en quelque sorte comme le modèle du parcours que chaque chrétien est appelé à accomplir pour témoigner de sa foi dans le Christ ressuscité.



C’est le paradigme du chemin spirituel chrétien : un itinéraire de conversion, de foi et d’amour à l’égard du Christ qui commence par une expérience personnelle de rencontre avec lui. Car c’est bien à partir de cette rencontre intime et mystérieuse où, saisis par le Christ, nous le reconnaissons comme notre Seigneur et notre Sauveur, que nous l'accueillons comme tel dans notre existence et que nous pouvons alors devenir en chaque circonstance de notre vie quotidienne un signe (plus ou moins) éloquent de sa force victorieuse de notre mal !

« Tu es heureux, Simon Fils de Jonas » ! Cela rappelle les paroles d’Elisabeth à Marie : « Bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur » (Lc 1, 45). Cette béatitude nous est également destinée, membres de la communauté des croyants de ce début de troisième millénaire : « Bienheureux êtes-vous, si vous conservez l'Evangile dans sa pureté et qui si vous continuez à le proposer enthousiasme aux hommes de votre temps ! »

La foi, c’est le fruit de la rencontre mystérieuse – avons-nous dit -, entre la grâce divine et la faiblesse humaine qui s’en remet tout entière à elle : là se trouve le secret de la paix intérieure et de la joie du coeur qui anticipent d'une certaine manière le bonheur auprès de Dieu.

Paul, missionnaire s’il en fut !, répète que la foi se « conserve » dans la mesure où on la partage, si bien qu’au moment où il fait le bilan de sa vie, il peut s’écrier : « J'ai combattu jusqu'au bout le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi » (2 Tm 4, 7).

C’est la même mission, initiée à la Pentecôte, qui se poursuit dans le temps, et c'est la manière normale avec laquelle l'Eglise, à travers les membres que nous sommes, distribue le trésor de la foi.

Mais cette foi ne sauve que dans la mesure où elle est animée de l’amour même de Dieu : de la charité. C’est ici que leur martyre - de Pierre et de Paul au terme de toute leur entreprise au nom de l’Evangile -,  révèle ce qui en constituait ait toute l’essence et tout le dynamisme : l’amour de Dieu et l’amour des hommes, glorifier de Dieu en sauvant les hommes du mal.


D’abord croire, ensuite…on verra !

1ER JUILLET    13EME DIM

Textes
·         Sg 1,13-15.2,23-24.
  • Ps 30(29),2.4.5-6.11.12a.13b. 5.
  • / 2 Cor. 8,7.9.13-15
  • Mc 5,21-43

Voici donc Jésus parti avec Jaïre, le chef de la synagogue, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu'elle l'écrasait. L’évangéliste est comme d’habitude un extraordinaire et ingénieux metteur en scène : c'est Jésus qui accompagne le père éploré jusque chez lui, et en chemin, il trouve une occasion de faire un autre prodige.

Ceci est fréquent chez Marc, il interrompt souvent son récit pour en insérer un autre: ce procédé s'appelle l'inclusion. Ainsi la première mission des disciples inclut la mort de Jean Baptiste 6,14-19. L'histoire du figuier desséché comprend celle des vendeurs du temple. Ici, la résurrection de la fille de Jaïre est reliée à une expression de foi suivie d'une guérison.

Peut-être nous faut-il traverser la peur pour saisir que Jésus est la source de la vie ! Coup sur coup, ce morceau d’Evangile nous rapporte donc deux actions  qui semblent intégrées l’une à l’autre : la résurrection de la fille de Jaïre et  guérison de la femme atteinte d’hémorragie.



Sur le chemin… en route..., il y a là une femme perdue dans la foule, malade chronique depuis des années : elle cherche à toucher le manteau de Jésus. Les reliques, déjà ! Elle sait qu’elle sera guérie (voilà la foi : elle « sait » sans savoir pourquoi !) et l’hémorragie la quitte. Puis, alors qu’on tente de décourager Jaïre d’ « importuner » Jésus en le faisant, car sa fille est morte entre-temps, Jésus rend la vie à la jeune fille.

Voici donc deux attitudes face à Jésus. Deux attitudes fort différentes mais qui ne sont pas sans nous rappeler nos propres attitudes face à Dieu. Deux attitudes et pourtant la même réponse de miséricorde gratuite où se révèle sa puissance de vie.

Ce qu'attend ce père, c'est un rite de guérison pour sa fille, comme on le demande à un chamane : Jésus est renommé comme un prophète qui guérit (Mc 5, 36). L'attitude de Jaïre est impressionnante, pour Jésus qui n’est qu’un « laïc » et les autres qui savent qui est Jaïre ! Le chef de synagogue n'hésite pas à se mettre à genoux et à supplier instamment, jusqu’à mettre de côté la dignité de la haute fonction qui est la sienne, et ce, devant la foule qui le connaît bien, et au travers de laquelle il s'est frayé un chemin comme tout un chacun. Pour sa petite fille qu'il aime ! Irrémédiable appel crié parce que l'espoir de la vie semble s'évanouir. Jésus ne dit rien, à ce moment-là. Pas même un simple mot pour tranquilliser Jaïre. « Allons-y ! ».

L’autre pauvresse, elle, ne va pas directement se mettre en face de Jésus. Peu importe la raison. Elle a certainement peur de lui adresser la parole en public : elle ne sait pas parler ! Elle a même honte de dire son état devant tous ceux qui sans doute la connaissent aussi ! Pudeur ! Et pourtant quelle attente, quelle espérance : depuis 40 ans ! Oh elle a dû y réfléchir longtemps en elle-même (Marc 5, 28) et elle se décide, à l'occasion de son passage près de chez elle, à lui dérober ce « quelque chose » d’immatériel qu'il possède, elle le sait !

La réaction de Jésus n'est ni étonnement ni reproche : mais on ne peut rien lui « prendre » à son insu! Toute parole ou tout silence éloquent, tout geste direct ou indirect, doit signifier un échange vécu intimement entre nous et lui. Le contact par la foi est d'un autre ordre que le contact obtenu par de simples gestes humains qui y conduisent…
Pour lui, personne n’est anonyme, perdu dans une foule : il ressent chaque appel, même discret ! Il les connaît parce qu'il est la force vive de Dieu. Il est la Vie, et le Chemin de la vérité sur soi !

Deux miracles, l’un « extorqué », l’autre « demandé » : tous deux donnent la vie par la foi. «Ta foi t’a sauvée », dit Jésus, et encore « Ne crains pas, crois seulement ». Ces deux guérisons, si différentes en apparence, sont très proches en fait. Si la mort biologique subsiste toujours, les deux miracles de ce jour, qui accordent un sursis aux deux personnes qui en bénéficient, deviennent le symbole de cette vie définitive que Jésus est venu annoncer :

«Vous connaissez la générosité, la grâce, la gratuité du don de notre Seigneur Jésus-Christ. » (2 Cor. 8. 9)

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