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dimanche 6 février 2011

QUE VOTRE OUI SOIT OUI !


QUE VOTRE OUI SOIT OUI !

13 Février 2011
6ème  Dimanche du Temps Ordinaire
Année A

Textes
§          Sirac 15,15-20

 « Quand vous dites un "oui" que ce soit un "oui" ; quand vous dites un "non", que ce soit un "non". » Non seulement ce qui est la chance et le drame de notre vie : la possibilité de choisir, de choisir vraiment ! Mais aussi, et surtout, l’exigence du civil courage et de la conviction pour choisir effectivement ! La théorie est belle à défendre, mais la pratique est « à faire », quel qu’en soit le prix !
Oui, c'est tout à la fois simple et peu évident, à cause soit de notre velléité soit de notre inconstance. Atermoyer est pire que de ne pas se décider, pire que de ne pas choisir, car c’est choisir à moitié ou choisir tout et son contraire !




Et pourtant – à certains moments – volens nolens, il faut choisir ! « Voici que je mets devant toi vie et bonheur, mort et malheur... Choisis donc la vie ! » (Dt 30, 19). Et que rapporte la Genèse, sinon les chances et les dangers des bons ou des mauvais choix ?
Et il n’y a pas d’excuse, même s’il y a des circonstances : on peut se sentir un perdu, éprouver le besoin de repères, de références. La Loi donnée par Dieu à Moïse et transmise par ce dernier au peuple de l'Alliance n'avait pas d'autre fonction. Rappelons-nous le contexte : Dieu donne d'abord son Nom et, par-là, il se confie. Vis-à-vis de l'homme, sa créature, il pose un acte de souveraine confiance. En retour, il attend une réponse à la hauteur de sa position. La Loi qu'il donne par après, est destinée à aider l'homme à répondre à sa confiance. Mais cette Loi ne peut s'imposer. -C’est ça la nouveauté de CE DIEU-LA -,  Il revient à l'homme d'y faire droit, de s'y confronter. « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle » (Si 15, 15).

N’inversons pas les positions pour autant.
Une loi – cette loi de Dieu en tout cas -, ne s'impose pas en tant que telle. Elle se « s’impose » avec profit, qu'à celui qui s'y soumet en vérité et en conscience. Ce type de Dieu ne supporte pas l'obéissance servile, non réfléchie : cela ne le touche pas !
Une atti­tude juste vis-à-vis de sa Loi semble être de se poser toujours la question : qu'est-ce que la Loi me suggère, me conseille, m’invite à faire ? Et, bien sûr, il est illusoire d'attendre des réponses au coup par coup, comme par magie. Au contraire, cette appelle et exige même une étude constante.

Pour chanter avec le psaume : « Heureux est l'homme qui se plaît dans la Loi du Seigneur et murmure sa Loi jour et nuit », c’est que cet homme a pris le temps de comprendre ce qu’elle est en soit, et ce qu’elle peut signifier de positif pour lui !

Paul, qui vient de loin,  dans le passage de la première épître aux Corinthiens de ce dimanche, confie – et il sait de quoi il parle – qu’à  la clef de cette étude, il n'y a pas la peur, la servitude ou l’aliénation, mais la reconnaissance que Dieu est Dieu ! Et la perception d'un certain ordre des choses qui procède de sa souveraineté : ce dieu appelle tout être et toute chose à l'existence et donne sens à tout. Sa créature aimée est l’homme à qui il a donné « sa propre image » 



On aime à citer saint Paul en l’occasion :
Ce que nous proclamons, c'est, comme dit l'Écriture, ce que personne n'avait vu de ses yeux ni entendu de ses oreilles, ce que le cœur de l'homme n'avait pas imaginé, ce qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu. Et c'est à nous que Dieu, par l'Esprit, a révélé cette sagesse. Car l'Esprit voit le fond de toutes choses, et même les profondeurs de Dieu (1 Co 2, 10).
Le fruit de l'étude en question n'est pas un savoir théorique  ni cérébral : « tout dans la tête, rien ailleurs… ». C'est plutôt la sagesse d'un cœur en alerte qui veut aller vers plus d'accomplissement de soi et plus de liberté de réalisation.

Le long discours de Matthieu confirme.
Le neuf, c’est que cette loi se lit depuis Jésus à la lumière de sa vie propre: la sienne et la nôtre. Le commandement de Dieu – son père net le nôtre -, n’est plus étranger, froid et ni impersonnel : au contraire, il fut vraiment accompli quand quelqu’un - ce Jésus -, est allé  jusqu'au bout de ce qui est demandé : la Loi fut observée par le Fils de Dieu lui-même et a porté du fruit dans la vie humaine,
non seulement parce qu’il a fait droit à son exigence de justice, mais parce qu’il est allé  jusqu'à son ultime exigence : le faire par amour de son Père. Le « bien » fut fait « simplement » parce que c'est le bien et qu'il faut le faire ! Gratuitement !

Et chez Jésus, de plus, entre ce qu’il a voulu faire et ce qu’il a fait effectivement, entre ses intentions et ses réalisations l'écart fut nul ! Jésus se montra à la hauteur de Dieu !
Au risque de se laisser décourager ? Il a fallu passer par Gethsémani : espérance que  sa faiblesse humaine nous offre en vérité et possibilité. C’est en cela que cet exemple et cette parole aide chacun, dans sa détermination sur le chemin du bien, de la justice et de l'amour. Exemple pratique de la persévérance et de la patience/passion sur un chemin de croix où abondent embûches et échecs.



D’où l'injonction de Jésus à ne pas se laisser entraver le cœur par l'indétermination : « Que votre oui soit oui et que votre non soit non. » Le problème ne sera pas le nombre de fois où nous devons redire notre « oui » s'il s'affaiblit en « non » (77 X 7 fois !).

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Et cela fait un certain temps que ça dure !

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