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mardi 5 avril 2011

17 Avril Rameaux : Triomphe, quel triomphe ?

17 Avril Rameaux : Triomphe, quel triomphe ?


Textes
-          Mt 26,14-75.27,1-66    




 
Bethphagé, vers le mont des Oliviers, c’est là que vivaient Lazare, Marthe et Marie : c’est donc de là que Jésus dépêcha deux de ses disciples vers la pente qui descend à la ville sainte: « Allez au village d’en face, leur dit-il, vous trouverez à l’entrée une ânesse à l’attache avec son ânon ; détachez-les et amenez-les moi.  Si l’on vous dit quelque chose, répondez que le Seigneur en a besoin, mais qu’il les renverra sans retard.»"
C’est aujourd’hui que les chrétiens se souviennent de cette entrée triomphale de Jésus à Jérusalem ! « Triomphale » est un grand mot : c’est nous qui disons MAINTENANT que c’est « le Seigneur de l’Univers qui est accueilli par son Peuple, celui qu’il s’est choisi pour faire éclater sa gloire dans le monde entier ! » . L’évènement historique n’en est pas moins important dans sa signification, même si on n’en percevra le sens que plus tard ! Ces gens qui jettent leur manteau sur le sol et qui arrachent des branches d’olivier pour les secouer à son passage – ces gens sont DEJA à la fête, c’est Pessah qu’ils préparent. Tous les croyants du pays se sont mis en route de tous les coins du territoire pour rejoindre le Temple et y fêter Yahvé qui délivra leurs ancêtres de l’esclavage d’Egypte.

Et, sans cesse, chaque année, depuis près de vingt siècles, l’Eglise commémore cet accueil que le peuple réserva à Jésus en entendant qu’il est de la famille de David, Ben David, dont ils aimeraient bine qu’il les délivre de l’occupation romaine !
Alors comme c’est la fête, et que ce rabbin itinérant est de famille royale, on crie fort et on crée l’évènement : « Vive le Fils de David qui vient au nom de Dieu ! ». Jésus aurait eu des ambitions politiques, c’était le moment ou jamais ! On lui en voudra d’ailleurs de n’avoir pas sauté sur l’occasion, et jusque parmi ses bodygards, Jacques et  Jean les zélotes, le fils du tonnerre, ces partisans d’insurrection !
Oui, on pourra écrire plus tard
"Ainsi dans ces événements s’accomplissait l’oracle du prophète : "Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse, sur un ânon, le petit de celle qui porte le joug." (Zach. 9, 9)"

Celle Alliance dans la vie, la mort et la, résurrection de Jésus ne supprime absolument pas l’Alliance que Dieu avait contractée avant lui avec le peuple juif : c’est plutôt une complétude, la dernière signature, la confirmation de ce que Dieu avait commencé d’une manière irrévocable en se révélant à Abraham, et par ses enfants et petits enfants, après Isaac et Jacob et ses 12 fils, jusqu’à Jésus. Historiquement !
Le point final de cette alliance est une tache de sang dans le ciel de Jérusalem.
Si les observances de l’ancienne loi prennent fin, elles aussi, c’est qu’une nouvelle économie se met en route, et elle aussi, dans l’ordre historique d’abord !
La divergence des routes que prennent Israël et le christianisme naissant au tournant du siècle impérial, font qu’inévitablement, une autre façon de croire prend naissance elle aussi !

Jérusalem reste Jérusalem, mais elle devient l’allégorie de la cité céleste, la Cité du Grand Roi, celle que Jean a vue, lorsqu’il dit dans le poème visionnaire de l’Apocalypse : "Je vis la Ville sainte, Jérusalem nouvelle, descendre du ciel d’auprès de Dieu, comme une fiancée parée pour son époux." (Ap. 21, 2)  Oui, Jérusalem devient l’image de l’Eglise qui quitte la synagogue, de ces hommes, et de ces femmes, de toutes ces âmes qui attendent le retour du Fils de Dieu !
*    *

*
Les disciples allèrent donc exécuter l’ordre de Jésus.  Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, les couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Et vous connaissez la merveilleuse scène…
Eh bien, de même que Jésus est venu à Jérusalem, de même il reviendra à la fin des temps pour entrer avec son Eglise dans la Jérusalem nouvelle ! 

L’histoire et la religion ! Le fait et la foi !
Savaient-ils exactement à quoi ils prenaient part – les apôtres compris ! -, les Juifs, contemporains de Jésus, en  manifestat leur enthousiasme festif et religieux, et en criant : "Hosanna au fils de David !"

Bien sûr que  l’amour demande que nous lui répondions par l’amour !  Mais cette réponse d’amour doit être sans cesse renouvelée par tous les actes de notre vie : toutes nos actions doivent être des actes d’amour de Dieu ; au moins, telle doit être notre intention. Elle est là, la seule loi : de l’une et de l’autre alliance, de l’un et l’autre chemin,  de la Synagogue ou comme de l’Eglise !

Après le dimanche des Rameaux d’olivier et l’entrée « triomphale » de Jésus à Jérusalem, commence la semaine la plus significative de la vie de Jésus. A celui que la populace avait ovationné, elle préférera un voleur et un bandit : "Barabbas !" (Jn. 18, 40).
Et c’était les mêmes, hier comme aujourd’hui et demain !




Où nous trouvons-nous dans cette foule anonyme et solitaire ?

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