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mardi 5 avril 2011

21 Avril Jeudi Saint : Le service du tablier et de la bassine

21 Avril Jeudi Saint : Le service du tablier et de la bassine




Textes
-          Ex. 12,1-8.11-14.
-          Jn 13,1-15.            


Le Jeudi Saint, le jeudi de l’invention de la Messe, de l’Eucharistie, est le jour par excellence de la fête des prêtres, de ces hommes appelés, consacrés et voués au service du Peuple de Dieu, tout entier :
-          De ceux qui se reconnaissent dans l’Eglise Catholique Romaine,
-          et aussi ceux qui ne s’y reconnaissent pas (encore !) , mais qui n’en sont pas moins des membres encore virtuels de ce peuple des hommes qui dépasse toute délimitation idéologique,
s’il est vrai que  tous sont effectivement créés par lui et aimés de lui !

C’est pourquoi elle est importante cette commémoration - Mémoire Vivante -, d’un évènement qui comprend très intentionnellement deux éléments, ce qui n’échappe à personne :
-          l’institution de l'Eucharistie elle-même - que l’on retient communément -,
-          et le lavement des pieds - que l’on considère plus comme un rite désuet que certaines cérémonies reprennent comme on reprend des péplum à Hollywood -,
sans désigner ni démontrer la nécessité organique entre les deux parties de la même scène. Au point que l’évangile de Jean, pour en marquer massivement l‘importance par défaut, va jusqu’à omettre l’eucharistie au profit du seul lavement  des pieds !

C’est l’occasion pour toute communauté de raviver le don qui lui est fait par l’imposition des mains, de considérer son prêtre dans son actualité toujours présente et de le laisser produire les effets de grâce qu’il porte.
Oui, vivent les prêtres !

L’institution de l’Eucharistie se fait certes dans un geste inaugural de Jésus – CE GESTE PREMIER - posé devant et avec ses seuls Apôtres. Mais quand il leur demande : « Faites ceci en mémoire de moi. », il les invite à répéter ce geste en son entier :
  1. non seulement le signe du « pain  et du vin »,
  2. mais aussi le signe corollaire qui le précède et qui en est presque la condition nécessaire, sinon suffisante :
-          soit « un acte divin unique » - une parole divine : un dabar, un logos, un verbum -, édictive et créatrice,
-          dans un mouvement qui doit porter les apôtres vers tous les hommes à venir, pour à al fois
A.     respecter en eux leur filiation divine
B.     et les nourrir du corps et du sang du Christ réssuscité, le fils Premier Né avant  toute créature !

Ø      C’est en ce sens que la Cène est pour l’Eglise le sommet de sa mission (celle de Jésus le Galiléen et la sienne propre, comme Corps Mystique du Christ Ressuscité) : le corps de Dieu pour tous, offert pour de vrai : chair vidée et sang répandu
Ø      dans un acte d’obéissance et de d’amour unique – pour Dieu et les hommes et - qui sauve le monde du désespoir (et) de la haine.

« Tu m’as donné un corps. Voici que je viens, Père pour faire ta volonté » dira l’épitre aux Hébreux. C’est toute l’humanité qui se trouve entraînée dans le mouvement d’amoureuse obéissance de l’homme Jésus vers Dieu son Père et Notre Père. Et dans ce même mouvement d’abaissement – voilà le mystère de la foi -,  réside le secret divin de l’exaltation qui sera celle de la Résurrection, au matin de Pâques : chacun au matin de sa propre Paque !

Nos eucharisties catholiques se sont pas assez expressives de cette double articulation du Mémorial de la Cène : elles nous font certes entrer dans le mouvement de retrouvailles avec Dieu inauguré par la Mort et la Résurrection du Christ.

Mais la questrion est : quelle forme devrait prendre aujourd’hui le « lavement des pieds », preuve même que ce pain  et ce vin – ce corps et ce sang -, ne sont pas là
Ø      comme à la devanture d’un « traiteur ***** », où viennent s’approvisionner ceux dont la bourse le permet,
Ø      mais un « restaurant du cœur » où la charité citoyenne autorise la faim à s’apaiser en toute dignité !

Si les baptisés sont invités à faire preuve d’imagination créatrice, c’est bien par le ministère des prêtres qu’ils pourront s’unir au Christ, passant le tablier et prenant la bassine du serviteur ! Dans quels séminaires forme-t-on au « service du tablier et de la bassine » ?

S’offrir en sacrifice : « spirituel », oui, mais pas théorique !
Pas crier seulement : « Seigneur, Seigneur ! Mais faire sa volonté » (Jn 12, 1-15)



Ø      Jésus (à Pierre) : « Ah, ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Ø      Et de nouveau (aux Douze) : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ?
Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.


En ce sens certains parmi les baptisés – ces prêtres que nous fêtons aujourd’hui -, sont chargés (ont la lourde charge) d’être des sacrements, des signes sensibles, de cette présence et de cette action particulières ! Il est là le « caractère spécial » dont, comme le dit le Concile Vatican II, les prêtres sont marqués :  configurés « au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en personne. » (PO n. 2). Ainsi « c’est par le ministère des prêtres que se consomme le sacrifice spirituel des chrétiens, en union avec le sacrifice du Christ, unique Médiateur, offert au nom de toute l’Église dans l’Eucharistie par les mains des prêtres, de manière sacramentelle et non sanglante, jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-même. » (PO n. 2).

On a toutjours reçu depuis Constantin (313) que le mot spirituel n’engageait que l’âme, l’esprit, le cœur, la foi à la mode occidentale, basée sur une comprehénsion idéale à base de grec et de latin !
Jésu ignorait ces langues, il s’est exprimé en bon araméen bien terre à terre, en paysan galiléen dont le lexique ne distinguait par le corps de l’âme, mais qui appréhendait les deux en un tout insécable – atomique = qu’on ne peut couper ! Le bashar, « le bazar = là où on peut tout trouver » !

S’il faut suivre un christ aujourd’hui, ce n’est certes pas « celui des philosophes » sur lequel sont édifiées les basiliques de la bimillémaire théologie romaine !
C’est celui des routes de Galilée, de Samarie et de Judée (les routes du monde !) : ce rabbin qui va nu pieds et mains nues, au devant des attentes de l’homme global, se donnant lui-même à eux – corps et âme -, comme une eucharistie « à emporter » sur les nouveaux chemins de l’espérance, loin de tous les Ggarizim et de tous les Moriah !

    Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.



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