Pages

jeudi 28 avril 2011

L’Infini pour briser le fini ou le temps du réveil de l’homme



L’Infini pour briser le fini ou le temps du réveil de l’homme

Ces heures, en cette Semaine Sainte, sont d’une extrême gravité pour être celles où le fils de Dieu meurt crucifié. Ne laissent-elles pas cependant percer l’espérance par une vie donnée à un tel niveau de générosité qu’elle ne s’oppose pas à la mort mais la traverse.
Bernard Devert

L’Infini pour briser le fini est le temps du réveil de l’homme.
Depuis l’origine, les êtres scrutent le sens de la vie ; d’aucuns considèrent que cette recherche est vaine : l’homme ne serait qu’un foetus de paille sur l’océan des hasards.
Que d’événements, comme ceux qui viennent de surgir au Pays du Soleil Levant, donnent du prix à cette sombre hypothèse.
Pourtant, que d’hommes refusent de se coucher et d’abdiquer devant la fatalité ; défiant les tsunamis, ils vont au secours de ceux qui se trouvent dans des abimes ou des enfers.
D’autres au prix de leur vie résistent à la tyrannie de ces dirigeants, odieux pantins, pleins d’eux-mêmes mais vides de toute humanité.

Le Vendredi Saint, le sort du Fils de l’Homme apparaît scellé pour être mis au tombeau.
Dieu rejeté, l’homme s’en est donné à coeur joie,
considérant qu’un avenir se faisait jour pour n’avoir plus de comptes à rendre.
Libre, pense-t-il ! De qui et de quoi ?
Après avoir donné des coups à l’auteur de la vie,
il découvre en ce moment de déréliction, comme les bourreaux, qu’il était le fils de Dieu.
Qui est-il Celui qui sauve l’homme jusque dans ses absurdités ?

Les Pouvoirs politiques et religieux vont placer des gardes devant le tombeau sans empêcher la pierre de rouler ;
là où est l’Amour, la vie passe les murailles.
Un « autrement » se fait jour, c’est Pâques, le déjà-là de notre résurrection.
Dans la reconnaissance de cette vie qui nous est partagée,
comment ne pas éprouver intérieurement, tels les disciples d’Emmaüs, que nos coeurs deviennent le berceau d’une nouvelle et décisive naissance.
Maurice Zundel souligne que l’homme n’est pas encore né.
Oui, jusqu’au moment de cette expérience unique offerte à tous :
une pâque, un passage pour l’autrement de notre histoire qui ne cesse alors de l’interroger,
temps de l’essentiel, indissociable de celui du Mystère et du silence

.
Joyeuses fêtes de Pâques.
Parution : Golias, 22 avril 2011

PASSIONNEMENT


PASSIONNEMENT
01 Mai
2ème dimanche de Pâques
Textes

Je crois que ce n’est pas blasphème que d’avouer ne pas pouvoir croire à la Résurrection. Dernièrement une enquête révélait même que 34 % des catholiques français… ne croyaient pas en Dieu ! Peu importent les raisons personnelles, qui resteront toujours le mystère de l’être-au-monde !
Mais ce qui importe, c’est le contre témoignage de ceux qui prétendent croire et en Dieu et en la Résurrection du Christ ! Et dont le vie est la preuve du contraire ! Car croire en Dieu, c’est en même temps croire en les hommes, et aimer Dieu qu’on ne voit pas, c’est aimer les hommes que l’on voit, mais que l’on côtoie… souvent sans les voir !

"Pour être honnête, avouait quelqu’un qui pourrait être vous ou l’un de vos proches,  qui pourrait être moi ou l’un des miens -, je dois avouer que je doute beaucoup de la Résurrection de Jésus. J'ai beaucoup souffert dans ma vie et je souffre encore. Je doute beaucoup qu'un Dieu bon soit vivant au milieu de nous. Je me demande parfois si tout cela n'est pas une invention des hommes".



Cela ne résonne pas du tout comme une provocation ! A la limite, cet homme parle de son doute comme on avoue un péché, comme si le doute était indigne d'un croyant chrétien.

La preuve est là, dès les premiers  jours : Thomas !
Car le doute peut être considéré "sans doute" comme l'itinéraire normal du croyant.
C’est même très sain(t) de se demander de temps en temps… pourquoi… comment… et si…. Et la foi est beaucoup plus solide lorsqu'elle a surmonté le doute. Une foi sans questions, sans interrogations risque de sombrer dans ce qu'on appelle le "fidéisme", c'est-à-dire "Je n'y comprends rien, mais j'y crois quand même". Avoir la foi, au contraire, c'est avoir assez de lumière pour porter ses doutes.

Dès les premiers temps de l’Eglise, on s’est posé ces questions, et les Corinthiens, vivant dans le monde global de l’époque, dans un port de l’importance d’Anvers, ne manquaient pas d’interroger Paul à ses passages (1 Cor 1, 18-25). Que leur répondait-il ? 



18
Ὁ λόγος γὰρ ὁ τοῦ σταυροῦ τοῖς μὲν ἀπολλυμένοις μωρία ἐστίν, τοῖς δὲ σῳζομένοις ἡμῖν δύναμις θεοῦ ἐστιν.

Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
18
20
ποῦ σοφός; ποῦ γραμματεύς; ποῦ συζητητὴς τοῦ αἰῶνος τούτου; οὐχὶ ἐμώρανεν ὁ θεὸς τὴν σοφίαν τοῦ κόσμου;

Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?
20
21
ἐπειδὴ γὰρ ἐν τῇ σοφίᾳ τοῦ θεοῦ οὐκ ἔγνω ὁ κόσμος διὰ τῆς σοφίας τὸν θεόν, εὐδόκησεν ὁ θεὸς διὰ τῆς μωρίας τοῦ κηρύγματος σῶσαι τοὺς πιστεύοντας.

Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
21
22
ἐπειδὴ καὶ Ἰουδαῖοι σημεῖα αἰτοῦσιν καὶ Ἕλληνες σοφίαν ζητοῦσιν,

Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse :
22
23
ἡμεῖς δὲ κηρύσσομεν Χριστὸν ἐσταυρωμένον, Ἰουδαίοις μὲν σκάνδαλον ἔθνεσιν δὲ μωρίαν,

nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
23
25
ὅτι τὸ μωρὸν τοῦ θεοῦ σοφώτερον τῶν ἀνθρώπων ἐστίν, καὶ τὸ ἀσθενὲς τοῦ θεοῦ ἰσχυρότερον τῶν ἀνθρώπων.

Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.
25


Chacun de nous peut, à un moment ou à un autre, se reconnaître mieux en Thomas qui doute…
Ecoutez-le : il n'est pas seulement triste, il est révolté ! Il a cru que cet homme Jésus était le sauveur promis et attendu. Il y avait une telle force dans ses paroles et ses attitudes !… Et il devait se souvenir du paralytique remis debout, de Zachée réhabilité, et de tant d’autres épisodes qui lui donnaient envie de la suivre…
Mais tout cela est terminé. Il est mort, on l'a tué.  « Où était Dieu à ce moment-là » ? Comme criait Elie Wiesel, après la Shoah… Pourquoi … ?

"Mais non ! – dit l’autre voix intérieure, - cela n'est qu'une belle légende. Tu le vois bien ! Jésus n'est pas vivant ! Il ne peut pas être vivant ! "
Leucémie, tsunami, terrorisme… Trop, c’est trop ! Rien n’a changé, rien ne change, rien ne peut changer ! Cruauté du monde, non-sens de l’activité humaine, misère fatale, souffrance et mort indignes…
« Le silence », filmera Ingmar Bergmann !
Silence de Dieu, et finalement silence de l’homme… écrira Alfred de Vigny :

S'il est vrai qu'au Jardin sacré des Ecritures,
Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté ;
Muet, aveugle et sourd au cri des créatures,
Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté,
Le juste opposera le dédain à l'absence
Et ne répondra plus que par un froid silence
Au silence éternel de la Divinité.

A qui se raccrocher, sinon comme Thomas, croire au-delà de nos doutes… ?

Non pas le doute OU la foi, mais le doute ET la foi.

Thomas croit… car il peut mettre ses mains dans les plaies de Jésus et seulement alors se prosterne-t-il devant Lui en disant : "Mon Seigneur et mon Dieu".

Comment passer du doute à la foi ? 



Ah ! Geste inouï de Thomas à portée symbolique universelle !



Car ce corps ressuscité où il enfonce les doigts, a gardé les plaies ouvertes de son humanité torturée par les hommes : Thomas n’aurait pas pu croire en lui s'il n’avait pas reconnu dans ce corps qu’il touche de ses mains, Celui qui a gardé les traces du crucifié : dans sa poitrine, dans ses mains et dans es pieds !
Dans l’homme Jésus, là, devant lui, Thomas confesse sa foi que c’est bien lui qu’il a connu sur la route, à table et sur la croix !

Son « Seigneur et son Dieu", c'est aussi Celui qui revient au milieu les hommes en détresse, détresses du corps ou du cœur !
Son « Seigneur et son Dieu", c'est Celui qui lui et nous certifie – par la Résurrection de Jésus – que la  souffrance et la mort n'auront pas le dernier mot, mais que, en définitive, c'est l'amour de Dieu pour l’Homme Jésus - son Fils, notre frère d’armes -, qui gagne…

Chaque progrès donne un nouvel espoir, suspendu à la solution d’une nouvelle difficulté.
Claude Levi-Strauss

L'amour conduit toujours à plus de vie : ça, ce ne sont pas des mots… Jésus en a fait l'expérience… Thomas en a fait l’expérience ! Chacun en a fait ou peut en faire l'expérience….

Oui, on peut croire en ce Dieu-là ! On peut croire en lui

« passionnément »

parce qu'Il porte irrémédiablement les plaies toujours « vives » de la souffrance humaine qui ne l'a pas épargné.



Voilà le Dieu auquel les chrétiens croient au-delà de leurs doutes : un Dieu crucifié et ressuscité.

mardi 5 avril 2011

*** AVERTISSEMENT : SEMAINE PASCALE : 17 - 24 avril 2011 ***

AVERTISSEMENT SEMAINE PASCALE

Mes amis,
du 8 au 28 avril, je serai à Shanghai (voir plus bas) .
Mais ne croyez pas que vous manquerez d’homélies,
Surtout pour la Semaine Sainte !



Chrétiens, prêtres, animateurs liturgiques
qui habituellement passez chez moi
-          comme on passe faire le plein à la station service ! -,
-          [600 fois par jour, et feuilletant plus de 14000 pages par semaine ! ]-
je ne vous laisserai pas mourir de faim ni de soif :
vous aurez vos provisions pour Pâques !

C’est pourquoi je vous livre en une seule fois 6 homélies pour ce temps de grâce (et même 2 pour le Vendredi Saint, au choix !)

NB : l’homélie du dimanche 10 avril, 5ème du Carême – je serai déjà à Shanghai – se trouve plus bas, sous le titre  : Cliquez dans le sommaire à droite de la page sur « Viens dehors ! »

A LA SUITE ET DANS L’ORDRE CHRONOLOGIQUE

Pour vous aider à retrouver l’homélie du jour de la Semaine Sainte,
cliquez dans le sommaire à droite de la page
sur la date & le titre correspondant

par exemple : 17 Avril Rameaux // Passion Triomphe, quel triomphe ?




17 Avril
Rameaux // Passion
Triomphe… Quel triomphe ?
21 Avril
Jeudi Saint
La Cène du Seigneur
Le service du tablier & de la bassine
22 Avril
Vendredi Saint
La Passion du Seigneur
Un putto des putti

Vendredi saint
Alternative
Mors et vita duello

23 Avril
Vigile Pascale
Christos Anesti ("Χριστός νέστη!" )
Alithos Anesti ("ληθς νέστη!)
24 Avril
PÂQUES
La Résurrection du Seigneur
Le signe de la tombe vide

 A SHANGHAI du 8 au 28 avril 2011

Vincent-Paul Toccoli chez DPark en Avril

"Vincent Paul Toccoli est un jeune homme de 69 ans à la vie singulière. Il est très difficile de le définir en quelques mots tant son parcours, ses connaissances et sa personnalité, en font une personnalité hors du commun.  Prête, écrivain, psychanalyste, consultant, expert en bouddhisme, coach, le rencontrer c’est forcément un moment « à part ».
A l’écoute, profondément humain, il sait guider, conseiller. Fin connaisseur de la Chine et de l’Asie où il a vécu et enseigné de nombreuses années, il a décidé de s’installer  pour trois semaines chez DPark en avril afin de proposer ses nombreux talents.
Ainsi pourra t’il parler d’un de ses derniers ouvrages « Shanghai 2020″ essai passionnant sur l’urbanisme ou bien rencontrer les entreprises européennes ayant besoin pour leurs expatriés de coaching.
En effet depuis 20 ans, Vincent Paul Toccoli a développé des outils performants destinés aux expatriés vivant en Asie et plus particulièrement en Chine afin de les conseiller  dans leur démarche d’expatriation, d’adaptation à la culture, mais aussi de retour au pays ou gestion de la réintégration.
Enfin charismatique et érudit, il se révèle être un formidable conférencier, plusieurs conférences  à Shanghai sont à l’étude.
Pour le contacter: info@a-nous-dieu-toccoli.com  &  vincentpaul@toccoli.org
Vincent Paul Toccoli a aussi un site internet dont la popularité ne se dément pas : http://www.a-nous-dieu-toccoli.com/ et un blog: http://godblogtoccoli.blogspot.com/

17 Avril Rameaux : Triomphe, quel triomphe ?

17 Avril Rameaux : Triomphe, quel triomphe ?


Textes
-          Mt 26,14-75.27,1-66    




 
Bethphagé, vers le mont des Oliviers, c’est là que vivaient Lazare, Marthe et Marie : c’est donc de là que Jésus dépêcha deux de ses disciples vers la pente qui descend à la ville sainte: « Allez au village d’en face, leur dit-il, vous trouverez à l’entrée une ânesse à l’attache avec son ânon ; détachez-les et amenez-les moi.  Si l’on vous dit quelque chose, répondez que le Seigneur en a besoin, mais qu’il les renverra sans retard.»"
C’est aujourd’hui que les chrétiens se souviennent de cette entrée triomphale de Jésus à Jérusalem ! « Triomphale » est un grand mot : c’est nous qui disons MAINTENANT que c’est « le Seigneur de l’Univers qui est accueilli par son Peuple, celui qu’il s’est choisi pour faire éclater sa gloire dans le monde entier ! » . L’évènement historique n’en est pas moins important dans sa signification, même si on n’en percevra le sens que plus tard ! Ces gens qui jettent leur manteau sur le sol et qui arrachent des branches d’olivier pour les secouer à son passage – ces gens sont DEJA à la fête, c’est Pessah qu’ils préparent. Tous les croyants du pays se sont mis en route de tous les coins du territoire pour rejoindre le Temple et y fêter Yahvé qui délivra leurs ancêtres de l’esclavage d’Egypte.

Et, sans cesse, chaque année, depuis près de vingt siècles, l’Eglise commémore cet accueil que le peuple réserva à Jésus en entendant qu’il est de la famille de David, Ben David, dont ils aimeraient bine qu’il les délivre de l’occupation romaine !
Alors comme c’est la fête, et que ce rabbin itinérant est de famille royale, on crie fort et on crée l’évènement : « Vive le Fils de David qui vient au nom de Dieu ! ». Jésus aurait eu des ambitions politiques, c’était le moment ou jamais ! On lui en voudra d’ailleurs de n’avoir pas sauté sur l’occasion, et jusque parmi ses bodygards, Jacques et  Jean les zélotes, le fils du tonnerre, ces partisans d’insurrection !
Oui, on pourra écrire plus tard
"Ainsi dans ces événements s’accomplissait l’oracle du prophète : "Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse, sur un ânon, le petit de celle qui porte le joug." (Zach. 9, 9)"

Celle Alliance dans la vie, la mort et la, résurrection de Jésus ne supprime absolument pas l’Alliance que Dieu avait contractée avant lui avec le peuple juif : c’est plutôt une complétude, la dernière signature, la confirmation de ce que Dieu avait commencé d’une manière irrévocable en se révélant à Abraham, et par ses enfants et petits enfants, après Isaac et Jacob et ses 12 fils, jusqu’à Jésus. Historiquement !
Le point final de cette alliance est une tache de sang dans le ciel de Jérusalem.
Si les observances de l’ancienne loi prennent fin, elles aussi, c’est qu’une nouvelle économie se met en route, et elle aussi, dans l’ordre historique d’abord !
La divergence des routes que prennent Israël et le christianisme naissant au tournant du siècle impérial, font qu’inévitablement, une autre façon de croire prend naissance elle aussi !

Jérusalem reste Jérusalem, mais elle devient l’allégorie de la cité céleste, la Cité du Grand Roi, celle que Jean a vue, lorsqu’il dit dans le poème visionnaire de l’Apocalypse : "Je vis la Ville sainte, Jérusalem nouvelle, descendre du ciel d’auprès de Dieu, comme une fiancée parée pour son époux." (Ap. 21, 2)  Oui, Jérusalem devient l’image de l’Eglise qui quitte la synagogue, de ces hommes, et de ces femmes, de toutes ces âmes qui attendent le retour du Fils de Dieu !
*    *

*
Les disciples allèrent donc exécuter l’ordre de Jésus.  Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, les couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Et vous connaissez la merveilleuse scène…
Eh bien, de même que Jésus est venu à Jérusalem, de même il reviendra à la fin des temps pour entrer avec son Eglise dans la Jérusalem nouvelle ! 

L’histoire et la religion ! Le fait et la foi !
Savaient-ils exactement à quoi ils prenaient part – les apôtres compris ! -, les Juifs, contemporains de Jésus, en  manifestat leur enthousiasme festif et religieux, et en criant : "Hosanna au fils de David !"

Bien sûr que  l’amour demande que nous lui répondions par l’amour !  Mais cette réponse d’amour doit être sans cesse renouvelée par tous les actes de notre vie : toutes nos actions doivent être des actes d’amour de Dieu ; au moins, telle doit être notre intention. Elle est là, la seule loi : de l’une et de l’autre alliance, de l’un et l’autre chemin,  de la Synagogue ou comme de l’Eglise !

Après le dimanche des Rameaux d’olivier et l’entrée « triomphale » de Jésus à Jérusalem, commence la semaine la plus significative de la vie de Jésus. A celui que la populace avait ovationné, elle préférera un voleur et un bandit : "Barabbas !" (Jn. 18, 40).
Et c’était les mêmes, hier comme aujourd’hui et demain !




Où nous trouvons-nous dans cette foule anonyme et solitaire ?

21 Avril Jeudi Saint : Le service du tablier et de la bassine

21 Avril Jeudi Saint : Le service du tablier et de la bassine




Textes
-          Ex. 12,1-8.11-14.
-          Jn 13,1-15.            


Le Jeudi Saint, le jeudi de l’invention de la Messe, de l’Eucharistie, est le jour par excellence de la fête des prêtres, de ces hommes appelés, consacrés et voués au service du Peuple de Dieu, tout entier :
-          De ceux qui se reconnaissent dans l’Eglise Catholique Romaine,
-          et aussi ceux qui ne s’y reconnaissent pas (encore !) , mais qui n’en sont pas moins des membres encore virtuels de ce peuple des hommes qui dépasse toute délimitation idéologique,
s’il est vrai que  tous sont effectivement créés par lui et aimés de lui !

C’est pourquoi elle est importante cette commémoration - Mémoire Vivante -, d’un évènement qui comprend très intentionnellement deux éléments, ce qui n’échappe à personne :
-          l’institution de l'Eucharistie elle-même - que l’on retient communément -,
-          et le lavement des pieds - que l’on considère plus comme un rite désuet que certaines cérémonies reprennent comme on reprend des péplum à Hollywood -,
sans désigner ni démontrer la nécessité organique entre les deux parties de la même scène. Au point que l’évangile de Jean, pour en marquer massivement l‘importance par défaut, va jusqu’à omettre l’eucharistie au profit du seul lavement  des pieds !

C’est l’occasion pour toute communauté de raviver le don qui lui est fait par l’imposition des mains, de considérer son prêtre dans son actualité toujours présente et de le laisser produire les effets de grâce qu’il porte.
Oui, vivent les prêtres !

L’institution de l’Eucharistie se fait certes dans un geste inaugural de Jésus – CE GESTE PREMIER - posé devant et avec ses seuls Apôtres. Mais quand il leur demande : « Faites ceci en mémoire de moi. », il les invite à répéter ce geste en son entier :
  1. non seulement le signe du « pain  et du vin »,
  2. mais aussi le signe corollaire qui le précède et qui en est presque la condition nécessaire, sinon suffisante :
-          soit « un acte divin unique » - une parole divine : un dabar, un logos, un verbum -, édictive et créatrice,
-          dans un mouvement qui doit porter les apôtres vers tous les hommes à venir, pour à al fois
A.     respecter en eux leur filiation divine
B.     et les nourrir du corps et du sang du Christ réssuscité, le fils Premier Né avant  toute créature !

Ø      C’est en ce sens que la Cène est pour l’Eglise le sommet de sa mission (celle de Jésus le Galiléen et la sienne propre, comme Corps Mystique du Christ Ressuscité) : le corps de Dieu pour tous, offert pour de vrai : chair vidée et sang répandu
Ø      dans un acte d’obéissance et de d’amour unique – pour Dieu et les hommes et - qui sauve le monde du désespoir (et) de la haine.

« Tu m’as donné un corps. Voici que je viens, Père pour faire ta volonté » dira l’épitre aux Hébreux. C’est toute l’humanité qui se trouve entraînée dans le mouvement d’amoureuse obéissance de l’homme Jésus vers Dieu son Père et Notre Père. Et dans ce même mouvement d’abaissement – voilà le mystère de la foi -,  réside le secret divin de l’exaltation qui sera celle de la Résurrection, au matin de Pâques : chacun au matin de sa propre Paque !

Nos eucharisties catholiques se sont pas assez expressives de cette double articulation du Mémorial de la Cène : elles nous font certes entrer dans le mouvement de retrouvailles avec Dieu inauguré par la Mort et la Résurrection du Christ.

Mais la questrion est : quelle forme devrait prendre aujourd’hui le « lavement des pieds », preuve même que ce pain  et ce vin – ce corps et ce sang -, ne sont pas là
Ø      comme à la devanture d’un « traiteur ***** », où viennent s’approvisionner ceux dont la bourse le permet,
Ø      mais un « restaurant du cœur » où la charité citoyenne autorise la faim à s’apaiser en toute dignité !

Si les baptisés sont invités à faire preuve d’imagination créatrice, c’est bien par le ministère des prêtres qu’ils pourront s’unir au Christ, passant le tablier et prenant la bassine du serviteur ! Dans quels séminaires forme-t-on au « service du tablier et de la bassine » ?

S’offrir en sacrifice : « spirituel », oui, mais pas théorique !
Pas crier seulement : « Seigneur, Seigneur ! Mais faire sa volonté » (Jn 12, 1-15)



Ø      Jésus (à Pierre) : « Ah, ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Ø      Et de nouveau (aux Douze) : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ?
Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.


En ce sens certains parmi les baptisés – ces prêtres que nous fêtons aujourd’hui -, sont chargés (ont la lourde charge) d’être des sacrements, des signes sensibles, de cette présence et de cette action particulières ! Il est là le « caractère spécial » dont, comme le dit le Concile Vatican II, les prêtres sont marqués :  configurés « au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en personne. » (PO n. 2). Ainsi « c’est par le ministère des prêtres que se consomme le sacrifice spirituel des chrétiens, en union avec le sacrifice du Christ, unique Médiateur, offert au nom de toute l’Église dans l’Eucharistie par les mains des prêtres, de manière sacramentelle et non sanglante, jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-même. » (PO n. 2).

On a toutjours reçu depuis Constantin (313) que le mot spirituel n’engageait que l’âme, l’esprit, le cœur, la foi à la mode occidentale, basée sur une comprehénsion idéale à base de grec et de latin !
Jésu ignorait ces langues, il s’est exprimé en bon araméen bien terre à terre, en paysan galiléen dont le lexique ne distinguait par le corps de l’âme, mais qui appréhendait les deux en un tout insécable – atomique = qu’on ne peut couper ! Le bashar, « le bazar = là où on peut tout trouver » !

S’il faut suivre un christ aujourd’hui, ce n’est certes pas « celui des philosophes » sur lequel sont édifiées les basiliques de la bimillémaire théologie romaine !
C’est celui des routes de Galilée, de Samarie et de Judée (les routes du monde !) : ce rabbin qui va nu pieds et mains nues, au devant des attentes de l’homme global, se donnant lui-même à eux – corps et âme -, comme une eucharistie « à emporter » sur les nouveaux chemins de l’espérance, loin de tous les Ggarizim et de tous les Moriah !

    Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.