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lundi 27 juin 2011

Capax Dei


 Capax Dei

03 Juillet
14ème DTO


Textes
Za 9, 9-10
Ps : 144, 1-2.8-9.10-11.13cd-14
Rm 8, 9.11-13
Mt 11, 25-30

Seigneur Jésus
avec TOI, nous voulons bénir le Père
qui révèle aux petits les Mystères du Royaume.
Alors que nous sommes enclins aux raisonnements,
à la logique humaine,
qui ne savons pas voir l'intériorité des choses...

Tu viens dans nos vies avec un cœur innocent
et tu ouvres le nôtre aux évidences de l'Amour.
Nous payons cher parfois
pour te chercher là où tu n'es pas
alors que ton Amour est gratuit
et nous entoure de toute part...

Donne-nous, ô Jésus
un cœur de pauvre,
un cœur qui a faim et soif de TOI
un cœur  prêt à se décharger de son fardeau
pour endosser le tien
qui est LÉGER ET FACILE À PORTER...

Merci ô Jésus
d'avoir tout pris sur ton dos
avec le bois de la CROIX,
traçant pour nous un chemin
d'abaissement et d'humilité
qui conduit au repos de nos âmes en TOI...


(D'après EPHATA)


La « Bonne Nouvelle du Royaume Nouveau » ne saurait être assimilée à un quelconque système d'idées que l'on pourrait faire entendre à force de répétitions. Et pourtant la formulation même en est déjà incompréhensible !
Allez « expliquer » aux enfants de l’Ipod et du zapping ce que peut bien être une « Bonne Nouvelle du Royaume Nouveau » !!! Déjà pour le chrétien ordinaire et de bonne volonté, c’est « difficile », imaginons alors pour le « tiède », le « lointain », celui dont la « formation chrétienne » s’est arrêtée au catéchisme de ses dix ans, s’il y en a jamais eu !




On peut certes dire que c’est un secret. que seuls peuvent entendre les cœurs disponibles : le nombre est déjà limité !
Elle s'est diffusée dans le monde à partir d'un événement le plus anti-publicitaire qui soit : une croix ! Le nombre baisse encore !
Parler de l'Évangile?... Quand avons-nous entendu la dernière fois, comme jadis - d’après les Actes de Luc - : « Voyez comme ils s'aiment ! » ???

On peut toujours célébrer et bénir le Dieu tout-puissant ! Le chanter parce qu’il est tendresse et pitié, plein d'Amour et d'une bonté infinie, qu’il est le soutien de ceux qui tombent et qu’il relève avec douceur ceux qui sont accablés par la vie.
On peut aussi se convaincre que l'Esprit de Dieu nous habite, ce qui est une vérité incroyable pour la raison humaine. Mais quand Paul répète à l’envie que c’est le même esprit de celui qui a ressuscité Jésus, il nous donne à penser, parce que l’on sent à 2000 ans de distance qu’il lui est véritablement arrivé quelque chose !



Oui, il est arrivé quelque chose à Paul, et cela a mis toute sa vie à l’envers !
Paul convainc parce que CELA lui est arrivé !
Alors on ne fait plus tellement cas de son vocabulaire, de sa syntaxe ni de ses comparaisons !
On comprend naturellement qu’il s’exprime comme il peut, puisque l’expérience est toute neuve, même et au premier chef pour lui.

C’est en ce sens que Jésus parle au cœur des « petits » et des « humbles »...  Oui, on peut évoquer Bernadette de Lourdes qui e sait même pas de quoi elle parle, ou les enfants de Fatima qui ne savent ni lire ni écrire !
Cela voudrait-il dire que moins on sait de quoi on parle, moins on lit et on écrit, et plus l’homme a des chances de faire l’expérience de ce qu’est cette Bonne Nouvelle du Royaume Nouveau ?



Et là il faut évoquer le curé d’Ars qu’on a failli chasser moult fois du séminaire pour cause de « nullité intellectuelle » et  Benoît-Joseph Labre qui, repoussé par les Chartreuses de Longueness et de Neuville-sous-Montreuil, puis par la Trappe de Soligny, prend finalement l'habit religieux à l'abbaye de Sept Fons dont il est aussi "renvoyé à cause de ses peines d'esprit qui donnaient à craindre pour sa tête ». Et puis, comme d’habitude après coup, les voici déclarés saints, tous les deux !

C’est donc cela être "petits" devant Dieu ?...  Vivre « comme on peut » et attendre tout de Dieu ? Et non seulement être à la merci d'un arrêt de circulation, d'un microbe invisible à l'oeil nu et porteur de la mort... ,Si le Psaume dit : « Notre vie est un souffle, une ombre qui passe... », notre corps n’en est pas moins une merveille que les techniques humaines tentent d'imiter, mais n'arrivent jamais à une telle perfection de coordination...

Mais c’est que nous sommes sans cesse créés, nos cellules humaines se renouvellent sans cesse...
Nous reprenons sans cesse souffle à nouveau !
Et nous reprendrons souffle sans cesse au-delà du temps ! Voilà la Nouvelle jamais entendue jusqu’ici, voilà quels sont les habitants du  Royaume nouveau : des hommes qui entrent dans l’éternité de Dieu, dans une immortalité de félicité éternelle...
Reconnaître cette, notre "grandeur", c’est savoir et croire qu'elle est déjà soutenue dans l'existence historique par l'amour de Dieu, c'est cela, se mettre à sa place et attirer le regard de Dieu ...




C’est croire que Dieu nous a faits ainsi : capables de lui : capax dei, capable de Dieu[1]
Capable ne dit pas pour autant que nous y arrivions, ni que nous y arrivions tous de la même façon !
Un dé à coudre sera beaucoup plus vite rempli qu’un tonneau ! Dans capax il y a capacité, notion à la fois volumique et experte !
Être capable de Dieu, capable de vivre par Lui, en Lui et pour Lui : l’homme peut-il réellement connaître Dieu ? Ne demeurons-nous pas toute notre vie dans la quête de Dieu sans ne jamais vraiment le connaître puisque nous ne l'avons jamais vu ni entendu, sinon par le Christ Jésus, pour les croyants chrétiens ? Que dire des catholiques qui renoncent à chercher Dieu parce que leur quête n'aboutit pas ? Qui peut affirmer que les prêtres, religieux et religieuses connaissent mieux Dieu (pas personnellement j'entends !), même s’ils lui consacrent plus de temps ?

Qu’apprenons-nous de ce Jésus fils d’un Dieu Père ? La douceur (pas la faiblesse) et l'humilité de cœur (pas la lâcheté)... A sa suite, nous trouverions le repos de notre âme et il nous reconnaîtrait pour ses frères et ses soeurs si nous modelions notre cœur sur le sien.
Ce « Royaume » est un lieu loin de l’inquiétude, du tort, de l’agression. C’est un lieu de paix intérieure et externe :
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »

Un cœur d'enfant… Attendre tout de Dieu... Sans orgueil insensé... ni rancune...
Prier de la sorte c’est « parler » à Dieu simplement : demander avec ferveur, mais accepter sa volonté qui sait mieux que nous ce qui nous convient pour grandir et le rejoindre.






[1] KLAGHOFER-TREITLER W. , Homo capax Dei? = L'homme peut-il assimiler Dieu?, Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, 1992, vol. 39, no1-2, pp. 155-179 , Academic Press, Freiburg, SUISSE  (1954) (Revue)

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