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jeudi 11 août 2011

LE CIEL A UN COEUR

LE CIEL A UN COEUR

15 Aout
Assomption

Textes
-         Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab
-         Ps : 44, 10bc.11.12ab.16
-         1 Co 15, 20-26
-         Lc 1, 39-56


La fête de l'Assomption est un jour de joie : car Dieu a vaincu, l'amour a vaincu, la vie a vaincu.
L'amour est plus fort que la mort : Dieu possède la véritable force : une force qui est à la fois  bonté et amour.



Depuis que Marie a été élevée au ciel, corps et âme, nous savons qu’il y a une place en Dieu,
-         non seulement pour l’immatériel de l’âme – voilà qui n’est pas surprenant et ne nécessite qu’une compréhension « logique », même sans adhésion ! -,
-         mais aussi pour le matériel de la chair ! Comment ? Voilà qui exige la démarche de la foi qui dépasse la logique et la raison pratiques !

« Le ciel » n'est plus pour nous un domaine « très » éloigné et inconnu : ce n’est plus un « domaine réservé !
De plus, nous y avons désormais une mère, la Mère de Dieu lui-même, la Mère du Fils de Dieu, notre Mère selon ce que Jésus lui-même est rapporté avoir dit à Jean : "Voici ta Mère!". Le ciel a un coeur.

Le Magnificat, cette grande poésie, est un portrait, une véritable icône de Marie et où se reflète toute sa personnalité
La 1ère parole : « mon âme "magnifie" », fait affirmer par Marie, fille des hommes, ce désir que Dieu soit grand dans le monde, soit grand dans la vie de chacun, soit présent parmi nous tous. Les hommes n’ont pas à avoir peur que Dieu puisse être un "concurrent" dans notre vie, qu'il puisse ôter quelque chose de notre liberté, de notre espace vital, quelque grand qu’il soit ! Cette parole affirme que si Dieu est grand, nous aussi, nous sommes grands. Notre vie n'est pas opprimée, mais élevée, élargie augmentée : ce n'est qu'alors qu'elle devient grande dans la splendeur de Dieu.
Le péché est là : un Dieu trop grand pourrait ôter quelque chose à notre vie. Alors mettons-le de côté pour avoir de la place pour nous-mêmes, et, pourquoi pas, toute la place !


La grande tentation de l'époque moderne, des trois ou quatre derniers siècles, a souvent suivi cette dérive, estimant que "Dieu ne nous laisse pas notre liberté, et rend étroit l'espace de notre vie avec tous ses commandements. Dieu doit donc disparaître; nous voulons être autonomes, indépendants. Sans ce Dieu, nous serons nous-mêmes des dieux, et nous ferons ce que nous voulons".  Les mythes, depuis l’Eden et Babel jusqu’à Zarathushtra et Big Brother  ne cessent de raconter, à l’endroit et à l’envers, la même parabole que, précisément et paradoxalement, c’est en vertu même du fait d'être en relation avec (un) Dieu, que l’homme est "libre". Rompre, s’en éloigner, c’est se rendre esclave de tout ce que l’homme met à la place de Dieu, c’est consumer la substance de sa vie et courir à la ruine…

Si être moderne, c’est mettre Dieu de côté pour acquérir une autonomie d’autosuffisance (nos seules idées, notre seule volonté, faire ce que bon nous semble sans que personne ne nous donne aucun ordre), c’est ne pas vouloir voir là où Dieu disparaît, que l'homme ne devient pas plus grand et qu’il perd au contraire sa dignité proprement divine, la splendeur même de Dieu sur son visage.  A la fin, l’homme n'apparaît plus que le produit d'une évolution aveugle ou d’un déterminisme historique, et, en tant que tel, il peut être utilisé, instrumentalisé, usé, abusé et remisé…
L'expérience de notre époque le confirme chaque jour dans les scandales surmédiatisés du pouvoir, du sexe et de l’argent, nouvelle Trinité de mort, qui comme un Baal saturnien, dévore ses propres enfants



 Ce n'est que si Dieu est grand que l'homme est également grand.

Avec Marie, nous devons commencer à le comprendre.

Rendre Dieu présent, faire en sorte qu'Il soit grand dans notre vie, c’est en quelque sorte nous diviniser, car alors nous revient en partage toute la splendeur de la dignité divine. C’est pourquoi il est si important et terriblement urgent que Dieu soit grand « au milieu de nous » (uper hémon = Luc), dans la vie publique et dans la vie privée, pour que nous poussions suivre une orientation, une route commune. Nous constatons bien qu’autrement les différences deviennent inconciliables, car alors n'existe aucune véritable reconnaissance de notre dignité commune.

Laisser chaque jour un espace à Dieu dans notre vie publique et privée ! Réserver le temps de Dieu ! On peut rêver ! Ce le fut un temps par la force ! Il est plus difficile de le faire par adhésion libre ! Au travail, donc !



Comment, comme la Marie que le peuple a chantée, être « chez soi » - pour ainsi dire -, dans la Parole de Dieu ? Vivre de la Parole de Dieu, c’est d’abord la connaître ! En être pénétrée, c’est parler et penser avec les paroles de Dieu, et en faire ses propres paroles, en être imprégné : en somme, devenir familier l’un de l’autre !
Comment, comme la Marie que le peuple a chantée, être illuminé par la lumière intérieure de la sagesse ? Peut-être que penser avec Dieu, c’est  penser « bien », et parler avec Dieu, c’est  parler « bien », c’est acquérir des critères de jugement valables pour toutes les choses du monde. C’est devenir savant, sage, et, dans le même temps, bon. C’est enfin devenir fort et courageux, par la force même de Dieu qui résiste au mal et promeut le bien.

Parlons avec Marie ! Entrons avec elle dans le grand "temple" de la Parole de Dieu, et avec elle, apprenons à l'aimer !

Ainsi l’Eglise affirme que Marie est élevée corps et âme à la gloire du ciel, et, avec Dieu et en Dieu, elle est Reine du ciel et de la terre.
Ces paroles ronflent un peu ! Mais comment dire les choses qu’on ne peut prouver sauf dans l’adhésion de la foi : CAD ensemble, du cœur et de l’esprit ?

C’est de "de l'intérieur" que le choses se vivent : beaucoup de nos contemporains sont devenus sourds et muets parce qua la vie qu’ils mènent a fini par les vider de toute substance personnelle et de toute  sensibilité à l’immatériel ! Quand on leur parle des choses de a terre, ils y croient peine, comment pourraient-ils croire ceux qui leur racontent le choses du ciel ?

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