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lundi 26 septembre 2011

A chacun son dû!


A chacun son dû!


27e dim. temps de l'Église
2 octobre 2011
Textes


La réalité de Dieu n’a pas de privilégiés, chrétiens ou non : ceci n’est que l'éternelle renaissance de la prétention et de la suffisance des "bien-pensants"... Non, non ! Dieu appartient à tout le monde, c’est-à-dire que tout le monde appartient à Dieu ! Enfin, c’est réciproque, ils s’appartiennent ! Celui qui fait « du Jésus Christ » fait partie de Dieu !



Jésaïe a vécu huit siècles avant J-C. C’était un haut personnage de la Cour. A la vue de la décadence du peuple, il annonça sa destruction en le comparant à une vigne où ne pousseront plus que des épines et des ronces dans la plus grande sécheresse... A la place de ce que Dieu attendait de sa Vigne, le droit et la justice, IL n'en récolte que détresse et iniquité...
Le Psalmiste qui voit bien lui aussi  la destruction de « la Vigne plantée par Dieu » lui-même, est plein de détresse, et son chant implore Dieu de venir visiter sa Vigne pour la faire revivre...
Paul, lui, dessine le profil  d’une Communauté chrétienne qui répondrait à l'attente de Dieu : tournée résolument vers l'avenir et vivant dans l'action de grâce et dans la paix. Qu’elle recherche donc tout ce qui est noble et pur. Ainsi portera-t-elle le fruit que Dieu en désire !

Et l’évangile en reverse encore : un homme planta une vigne... Au pays de Jésus, on connaissait bien la culture de la vigne. Dans la Bible, on en parle au moins depuis le temps de NOÉ qui s'était enivré par inadvertance ! Le vin était la boisson courante dans ce pays à l'eau manquante ou polluée. Jésus emploie cette image comprise de tous...

Cette Vigne de la Parabole qui doit donner des fruits, symbolise – on l’aura compris -, tout ce que Dieu a mis en chacun de nous, d’une part pour que notre vie ne soit pas inutile sur la Terre et d’autre part pour que nous portions les fruits qu’IL attend de notre présence active là où nous vivons : notre milieu de vie.



Dieu choisit, a choisi, choisira ! En tout liberté !

IL a « désigné » chacun d’entre nous - au sens de « design » ! -,  avec un plan bien précis. Gratuitement – c’est le sens du mot « grâce » -, sans aucun mérite de notre part, IL a semé en chaque homme de belles et bonnes graines avec l'intention de récolter du cent pour un.

Retour sur investissement !

Ceux que l’Eglise « désigne » comme ‘Saints’ - et qui nous ont précédés dans le temps -, ont été attentifs à collaborer pleinement au plan que Dieu avait sur eux, et c'est pourquoi leur oeuvre les suit dans le temps, ce qui leur y donne une survie...

En chaque chrétien, le jour de son Baptême, Dieu, par l’Eglise, sème la FOI comme un cadeau (le don de la foi) bien emballé qu’il aura à développer sa vie durant : talents et charismes dont nous avons à nous enrichir les uns les autres. C’est sa façon de nous aimer le Premier.

Cette Parabole de la Vigne pourrait avoir comme titre : "L'AMOUR trahi". Cela se répéterait aussi en notre vie si nous ne collaborions pas au Plan de Dieu sur nous...

Mais d’abord à chacun de reconnaître ses dons !
Non pour se les attribuer et en tirer vanité : ce serait ridicule !
Mais avec un cœur  de "pauvre" comme on dit – c’est-à-dire une manière d’« honnête homme », en fait ! -, qui reconnaît qu'il tient de Dieu « ce qu’il est », et que le Plan de Dieu sur lui, c'est qu'il rapporte du cent pour un. Un point c’est tout !



Si le « Maître » loue la Vigne, c’est pour qu'elle soit effectivement cultivée et soit rentable...  Par là,  Jésus veut illustrer l'Histoire du Peuple choisi par Dieu : ceux à qui Dieu a loué sa Vigne, c’était les Prêtres et les Anciens du Peuple ainsi que les Scribes..., à l’époque, et aujourd’hui ce sont leurs « héritiers » : pape, curie, évêques et prêtres … enfin, tous ceux qui pour charge d’interpréter les Commandements et la Volonté de Dieu : terrible responsabilité !

Chacun peut aussi s’appliquer cette Parabole à lui-même, car c’est aussi chacun de nous que Dieu a choisi pour en rencontrer d'autres à travers nous…. Et que c’est à chacun de nous aussi que Dieu confie une mission aujourd’hui et demain – difficile sinon impossible -, sur Terre afin que « la grande Vigne de la Terre » produise selon son Plan (design) divin.

Ouh la la ! Il y aura des comptes à rendre
  • La semence de nos paroles tombe-t- elle sur le bord de la route, dans les épines ou les roches ou bien dans une terre qui donnera du cent pour un ?...
  • N’oublions jamais qu’un chrétien est essentiellement un MISSIONNAIRE, un chargé de Mission auprès de ses frères en humanité, Mission qu'il remplira ou par l'habilité de ses mains, ou par le service, ou encore par l'ouverture de son esprit... !
  • Qu'est-ce que nous avons fait jusqu'ici ?...
  • Que ferons-nous ?...
  • Que nous soyons « simple » chrétien de base », prêtre, évêque ou pape !
Cherchons plutôt le « climat environnemental » favorable pour que se développent les dons que nous avons reçus chacun à notre naissance et qu’ils grandissent comme autant de grains de moutarde qui deviendront une forêt immense !

"Donner de soi", dit-on, rapporte plus à soi-même qu'à ceux à qui on donne...
C'est à soi qu'on fait du bien quand on le fait à d’autres...
Au fond, on ne s’aide bien que soi-même !



dimanche 18 septembre 2011

Bienheureux ceux qui changent d’avis…

Bienheureux ceux qui changent d’avis…
26ème DTO
25 Sept 

Textes
§          Ez 18, 25-28
§          Ps 24, 4bc-5.6-7.8-9
§          Ph 2, 1-11 (ou brève : 1-5)
§          Mt 21, 28-32



Ecoutez-moi ça, lança Jésus !
Un homme avait deux enfants. Un jour il demanda au premier d’aller travailler dans leur usine !
-          Eh non !
Mais pris de remords, il finit par  y aller !
Il s’adressa alors à l’autre
-          Certainement, Père !
Mais il n’en fit rien !
Alors Jésus interroge ses auditeurs :
-          Lequel des deux a  obéi à son Père ?
-          Mais le premier, voyons !
-          Eh bien, laissez-moi vous dire une chose : ce sont les collabos et les putes qui entreront avant vous chez Dieu ! Car mon cousin Jean Baptiste vous a bien approchés - non ? -, pour vous demander de changer : et vous l’avez envoyé promener ! Mais les collabos et les putes l'ont écouté, eux !  Et malgré ça, vous n’avez même pas changé d’avis !

(Mt 21, 28-32, transposition du signataire ! )



Pour une gifle, c’est une gifle ! Qu’on ne me parle pas de Jésus-la-Guimauve ! Jésus ne pratique pas la componction – ce faux sentiment d'indignité devant Dieu ! Il dit ce qu’il a à dire, sans acception de personne, et chacun le prendra comme il veut ! Lui, il sait qu’il en mourra ! Les autres ne savent pas encore qu’ils sont déjà morts !

Deux frères, donc, grandi ensemble : comme l’ivraie et le bon grain ? Ils se ressemblent comme jumeaux — sans-doute indispensables l’un à l’autre. Mais les voici devant une décision : ils vont se distinguer par l’exercice personnel de leur liberté, et là, on ne peut imaginer plus grande différence.

Un non, qui est un oui caché !
Un oui, qui est un vrai non !


Leur seul point commun, c’est de ne pas faire et de ne pas être ce qu’ils paraissent. Chacun de nous en connaît de ces contemporains - de nos amis, de nos proches -, qui semblent « loin de Dieu » et en réalité ne font que se dévouer à Lui. Et d’autres – et ils sont légion, dans l’Eglise en tout cas ! -, qui par leurs (parfois hautes) fonctions semblent si attachés au Droit Canon et à l’Institution qu’on les croit amis de Dieu, mais qui au jour le jour refusent de le servir !

On nous apprend qu’un seul accomplit la volonté du père : celui qui change d’avis !

Et Jésus y va encore plus fort, comme si la gifle métaphorique n’avait pas assez claqué!
« Les traitres et les putes vous précèdent dans le royaume… »! "VOUS", c’est-à-dire : les prêtres et les anciens — "les fils aînés", la caste sacerdotale — auxquels Jésus s’adresse, et qui prétendent « travailler dans l’usine familiale », mais qui n’en font rien ! La pègre a d’abord hurlé son « non », puis elle a changé d’avis : maintenant elle s’y emploie.

Les hors-la-loi sont devenus — le jour même — les OS de Dieu, et ses proches collaborateurs. Ils ont cru, et ils sont constitués désormais témoins et apôtres. C’est pourquoi ils sont premiers !

Ama et  quod vis fac ! (Augustin d’Hippone)



Croire en une parole, en la Parole : une adhésion qui entraîne le retournement, la métanoia, voilà la conversion ! Vous, même après avoir vu cela, vous n’avez pas cru…, leur assène Jésus !

C’est partout la même chose ! Les hiérarques en place ont beau constater tous les jours que nombre de non et/ou ex chrétiens oeuvrent  pour Dieu en dehors du système, de leur système, ils ne renoncent pas pour autant à leur immobilisme méprisant et criminel, et s’accrochent des deux mains au « saint dépôt » - comme ils s’en vont répétant -, dépôt devenu publiquement une urne funéraire ! "Derniers cris poussés par ceux qui s'accrochent à ce qui leur échappe déjà!"

Ces mêmes seront les vignerons stigmatisés dans la parabole suivante.
Ils tueront le Fils pour s’emparer de l’héritage. (Mt 21, 38).

Il y a bien les toujours-prêts-à-bouger : ils entendent, ils changent, ils vivent.


Et il y a les invariables-sourds-à-tout — sauf à leur image —, fossilisés dans leur reflet, infatués de notoriété, toujours morts.



  1. Simulacra gentium argentum et aurum : opera manuum hominum.
  2. Os habent, et non loquentur : oculos habent,  et  non videbunt.
  3. Aures habent, et non audient : nares habent, et non odorabunt.
  4. Manus habent, et non palpabunt ; pedes habent , et non ambulabunt : non clamabunt in gutture suo.
  5. Similes illis fiant qui faciunt ea : et omnes qui confidunt in eis.



  1. Les idoles ne sont que métal : ce sont les hommes qui les ont fabriquées !
  2. Elles ont une bouche, et ne parlent pas; des yeux, et ne voient pas.
  3. Elles ont des oreilles, et n'entendent pas ; des narines, et ne sentent pas.
  4. Elles ont des mains, et ne peuvent rien toucher; des pieds, et ne marchent pas ; un gosier, et ne peuvent se faire entendre.
  5. Ceux qui les font finissent par leur ressembler : avec tous ceux qui mettent en elles leur confiance.

Ps 113 (traduction du signataire)

dimanche 11 septembre 2011

Tous le même salaire !

Tous le même salaire !


25ème DTO
18 Sept

Textes :
  • Is 55, 6-9
  • Ps 144, 2-3.8-9.17-18
  • Ph 1, 20c-24.27a
  • Mt 20, 1-16a

Oui cette parabole peut choquer ! Et même indigner ! Le mot d’ailleurs est à mode ! Tout le monde s’indigne, ces temps-ci !
Déconcertés ou mécontents, « les bons chrétiens » n’y comprennent (plus) rien !
Et les principes alors ? Justice, équité : on connaît plus ?



Jésus semble y être accoutumé : les « juifs pieux » ( = les pharisiens et les scribes) reprochaient lui déjà ses fréquentations et sa bonté vis-à-vis des vauriens, des prostituées, des collecteurs d’impôts véreux comme Zachée, et d’autres encore.

C’est pour « s’expliquer » que Jésus raconte cette parabole

Dieu n’est pas un comptable :
Il sauve tout le monde, Il veut qu’aucun ne se perde : ça encore… passe
Mais ce qui choque « spontanément », c’est l’égalité des salaires entre les ouvriers qui ont travaillé leurs 8 heures bien sonnées (ceux de la première heure) et ceux qui n’ont fait qu’une ou deux heures à peine, et encore (ceux de la onzième heure) !
On nous prend pour qui ?
Il y a là – à n’en pas douter  - un malentendu fondamental ! Et une immense question !



La peine et la sueur des travailleurs de la première heure méritent – c’est vrai ! –un salaire proportionnel ! Mais voilà que le maître du chaix (c’est Dieu, on l’aura deviné !), lui, ne pense pas « comme ça » !
Cela lui plaît de « partager son bien à tous » : aux uns et aux autres, à tous, sans distinction, aux « bons » comme aux « mauvais », aux derniers comme aux premiers !
Il est vrai que si on comprend « l’alliance » de Dieu en « accords de Grenelle  sur le salaire », et si on ne considère ce qui est « don » de Dieu qu’en termes de « dû », on va avoir du mal à s’entendre!

Ce qui n’a plus cours, c’est la gratuité ! Jésus – il le cache à peine -, est la plupart du temps rebuté par ces « justes » qui reçoivent les dons comme un dû, il leur préfère ouvertement et hautement les « pov’types », les « collabos » véreux, les païens idolâtres, les prostituées comme Marie-Madeleine ou la Samaritaine,  bref tous ceux qui sont capables de s’émerveiller devant la générosité d'un Dieu qui s’intéresse à eux, conscients qu’ils sont de leurs manques et de leur besoin d’aide pour s’en sortir !

Car ce Royaume se présente comme un don. Et ce qui dispose à y entrer, ce ne sont pas les mérites, l’habitude de conquérir et d’exiger ; mais l’ouverture à Dieu et la conscience de son insuffisance personnelle. L’honnêteté et l’objectivité en somme !

Alors quelle est la jauge de cette justice « new style »?
Dieu aime tous les hommes : sinon il ne serait pas « Celui qu’il prétend être! ».
« Il comble de biens les affamés et renvoie els riches les mains vides »
Là, ça sent la révolution !
Il guérit des blessures et sauve des impasses où les hommes « aiment » à s’engouffrer !

Jusque-là il est logique avec ce qu’il est !
Mais il va plus loin !


Sa générosité n’a qu’une limite : celle que nous y mettons nous-mêmes en refusant, en jalousant, en rationalisant ses bienfaits.
Pas facile d’apprendre à l’accueillir en ne nous attribuant aucun droit, en recevant tout d’un Père qui aime donner à ceux qu’il aime !
« Le problème », c’est qu’il aime tout le monde ! Qui que nous soyons !

Si Jésus blâme la mauvaise humeur de ces soi-disant « justes », aigris par sa libéralité envers tous sans distinction, c’est qu’il n’arrive pas à leur faire comprendre (même lui n’y arrive pas, alors vous pensez !) qu’IL FAIT COMME DIEU qui ne pratique la justice qu’avec générosité : ou dit autrement, que pour lui, être juste c’est être généreux ! A l’exemple du père admirable dans la parabole de « L’enfant prodigue » (« qui était mort et qui est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé » (Luc 15, 32)

Et si – malheureusement -, monte en nous un sentiment de jalousie quand nous voyons comment Dieu aime, rétribue et pardonne, c’est que nous n’avons pas encore compris – nous non plus -, que nous ne sommes pas moins aimés parce que d’autres le sont autant que nous. C’est que nous n’avons pas encore compris ce souci qu’a Dieu d’aller non pas vers les « bien portants », mais vers ceux qui ont besoin de « soins ».

De toute façon – et c’est le principal -, Dieu se révèle comme le grand « embaucheur » ! Il aurait pu se passer de revenir tant de fois embaucher. Un vrai patron aurait trouvé son nombre d’ouvriers du premier coup ! C’est vrai … Peut-être !
Mais encore une fois, il n’est pas comme ça !
Chez lui, tout le monde est appelé, toujours, n’importe quand, n’importe où !
Il invite et réinvite. Sans se décourager. Que chacun vienne à son heure !
Ce n’est pas à nous de juger !
Vous êtes invités comme les autres, comme tous les autres !
Pas de monopole ni d’ancienneté dans le service.

Et attention, hein ! Tous le même salaire : la Parole et le corps du Christ!

Eh oui ! La justice de Dieu baigne dans l’Amour.
C’est elle que nous célébrons en « faisant ensemble Eucharistie »

lundi 5 septembre 2011

Laisser libre


Laisser libre
24èmeDTO
11 Sept

Textes
§          Si 27, 33–28, 9
§          Ps 102, 1-2.3-4.9-10.11-12
§          Rm 14, 7-9
§          Mt 18, 21-35


Ainsi, Dieu serait « tendresse et pitié » et nous inviterait à notre tour à pardonner aux autres (comme nous pardonnons à ceux qui… etc. etc. Tout le monde connaît !)
Il semble que ce soit LA nouveauté qu’apporte le Christ, L’originalité de la foi chrétienne.

Question formidable, alors !
COMMENT ENSEMBLE L’EGLISE DONNE-T-ELLE A VOIR CE VISAGE DU DIEU QUI PARDONNE?



Quand  Paul parle des rites et prescriptions légales des juifs - qui donnent aux faibles les béquilles qu’ils estiment nécessaires pour tenir dans la foi et la religion -, d’autres (lui-même !) ont su et pu s’en libérer. Pourtant là n’est pas l’essentiel, dit-il : car, s’il faut respecter les faibles, tout revient à Dieu, en définitive. C’est de lui qu’il s’agit, de sa vie en nous et pour nous.

(Entre parenthèses, la structure stylistique binaire de ces versets (Rm 14, 7-9) autour du binôme vie / mort leur donne une grande force dans une belle forme rythmée).
Le seul ‘jugement’ désormais est celui de Jésus ressuscité ; et c’est une des prérogatives de sa gloire. Tout l’univers, aussi bien les vivants en ce monde que les morts, est évalué selon ses critères. Les  conditions de ce monde ancien sont révolues, et ce sont celles du monde nouveau, qui comptent. DEJA ! S’agit-il de lois ? Non, mais de relations personnelles, œuvre de la puissance de l’Esprit : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8,9). Un point, c’est tout !

La question de Pierre chez Matthieu est à la fois intéressante et naïve ! Mais en cela, il représente tous les disciples : « Pardonner ? … Combien de fois ? … jusqu’à sept fois ? » (cela veut-il dire toujours ?).


La parabole du débiteur impitoyable est une réponse on ne peut plus claire (tout en devant être prise selon le style des paraboles, qui, comme la comédie, appuie sur les traits pour les rendre plus évidents et convaincants !) Ainsi, l’énormité de la somme due signifie l’impossibilité radicale dans laquelle l’on se trouve de payer certaines  dettes : ainsi de l’homme devant Dieu ! On ne peut dissocier la relation à Dieu de la relation aux autres.  « À ceci nous avons connu l’amour... » (1 Jean 4,9-11) : c’est à ce niveau johannique que nous devons nous placer pour  pardonner « de tout cœur » : sans sincérité il n’est nul pardon possible, et c’est la seule condition pour être soi-même pardonné par Dieu.

Vous avez dit « sincérité » ?
ü     Tout tenter ? Tout ?
ü     Peut-on mettre une borne au pardon, sans encourager l’irresponsabilité et le mal, sans cautionner des abus qu’il faudrait réprimer ?
ü     Serons-nous jamais quittes ?
ü     Est-ce une simple question d’arithmétique –même ‘parfaite’, comme le chiffe 7 !) ?
ü     Peut-on « acheter » le repos de sa conscience ? Même au-delà de la culpabilité morbide de certains esprits chagrins et aigris.

Dans l’univers de l’amour, on ne peut parler de « mesures » : c’est amour contre amour ! C’est se livrer à la miséricorde ! Pas facile… d’être insatiable et de tendre vers l’infini.

Ø     Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, Dieu ne ‘juge’ pas, au sens d’un Cyrus Vance, procureur, ou d’un Michaël Obus, juge :  c’est notre propre attitude en face de lui, Dieu, qui nous ‘juge’ en nous montrant si nous nous orientons effectivement vers lui ou non.
Ø     De même, Dieu ne punit personne : ce sont les hommes qui se punissent eux-mêmes en se dérobant à ses bienfaits, et en s’en privant par le fait même !
Dieu nous aime même entêtés (Jonas), même ingrats (Judas), même pécheurs (Pierre).
Sinon, j’en suis sûr, il n’est plus le Dieu de Jésus-Christ !
Mais il lui est en revanche impossible de pardonner à celui qui se ferme à son pardon en le refusant aux autres.

Car ce pardon ne ‘pénètre’ pas, ne ‘prend’ pas sur celui qui se veut imperméable à la pitié. Si on refuse de pardonner, c’est qu’on n’a pas bien ‘reçu’ ou pas bien ‘connu’ le pardon de Dieu.


Je pense  - d’expérience ! - que, quand Dieu constate que, malgré tous ses pardons, je n’ai pas appris à pardonner et que, malgré tout son amour, je n’ai pas appris à aimer,… Oh, ne croyez pas qu’Il m’a retiré son amour et son pardon ! Mais je reconnais qu’Il est bien forcé de reconnaître que son pardon ne m’a pas gagné, que je suis resté imperméable à ce qu’Il a voulu me communiquer 



Ici Jésus nous avertit très miséricordieusement des conséquences de nos choix : nos refus peuvent être catastrophiques. Passer toute son éternité ( ?!) dans un état où on n’aime personne, où on n’espère rien sera terrible…
« L’enfer » est partout où on n’aime pas et où on ne pardonne rien.
« Le ciel » est partout où on s’aime et où l’on pardonne tout.

Pardonner, c’est en fait inaugurer une nouvelle liberté.
Refuser de pardonner, c’est se la refuser et la refuser à l’autre.
Celui qui pardonne coupe la corde qui l’enchaîne à l’ennemi et se rend libre en libérant l’autre de son propre fardeau !  

Vous vous rappelez l’épisode où l’indien guarani, chassé comme esclave par le capitaine Mendoza, coupe la corde qui retient le paquet d’armes que Robert de Niro, devenu novice jésuite, ne peut cependant pas se résoudre à abandonner…





In Memoriam

samedi 3 septembre 2011

Pour faire réfléchir...



 Pour faire réfléchir...


« Egl. cherche prêtres pas chers »
L’Eglise autrichienne veut importer des prêtres


POUR ENRAYER l’hémorragie de ses ouailles, toujours moins nombreuses,
l’église catholique autrichienne pense avoir trouvé la parade.

L’archevêque de Vienne, Mgr Christoph Schönborn



a décidé de faire appel aux candidats à la prêtrise d’origine étrangère, parlant une langue autre que l’allemand. Cet afflux de clercs devrait permettre de repeupler les paroisses du diocèse de Vienne et de sa région, la Basse-Autriche, et restaurer, espère le cardinal, une ferveur religieuse sérieusement écornée par une série de scandales.
Pour le théologien Paul Zulehner,
Ø      « en 1993, 18% des prêtres en service actif parlaient une langue maternelle autre que l’allemand.
Ø      Sauf circonstances imprévues, cette proportion va s’élever sensiblement d’ici à 2013. Une bonne moitié, 47 à 52%, des prêtres du diocèse ne parlera plus l’allemand comme langue maternelle ».
Ø      Mieux, le nombre de candidats pourrait repartir à la hausse : ils pourraient être 1011 d’ici cinq ans, soit 17% de plus qu’en 1998, lorsqu’on n’en comptait plus que 865.
Ø      L’âge moyen est également espéré à la baisse : alors que les moins de 40 ans ne représentaient plus que 20% de l’effectif en 2003, les moins de 30 ans constituent d’ores et déjà 33% du total.
Ø      On compte désormais 49 nationalités parmi les candidats à la prêtrise,
§         les Polonais étant les mieux représentés (150),
§         suivis des Allemands (80),
§         des Tchèques (29),
§         des Italiens (26),
·        sans compter Argentins,
·        Colombiens,
·        Brésiliens,
·        Ghanéens,
·        Kenyans,
·        Congolais,
·        Ivoiriens
·        et Indonésiens.

Ø      Certes, un certain nombre ne restent en Autriche que le temps d’achever leurs études, avant de rentrer chez eux.
Ø      Mais d’autres choisissent de rester dans ce pays, et se font attribuer une paroisse dans des villages autrichiens isolés.
-         Il leur faudra avant cela passer par une année de formation,
-         perfectionner leur maîtrise de l’allemand,
-         puis servir en tant que disciple aux côtés d’un prêtre expérimenté.
Cette importation de prêtres constitue-t-elle véritablement la solution aux problèmes de l’Eglise autrichienne ?
ü      Les scandales survenus ces dernières années, notamment la fermeture du séminaire de Sankt Pölten en 2004 pour activités pédophiles et la condamnation pour les mêmes raisons de l’archevêque de Vienne Hans Hermann Groer, le prédécesseur de Mgr Schönborn,
ü      ont accéléré l’exode des fidèles, outrés par les dérives au sein même du clergé et la perte de tout sens moral chez certains prélats.
ü      En tout, 160 000 fidèles ont déserté les bancs de l’Eglise depuis 2003,
ü      et plus d’un million depuis 1983.
Publié par Maurin Picard

Mais qui est Paul Michaël Zulehner ?




Paul Michael Zulehner (né le 20 décembre 1939 à Vienne) est un théologien autrichien et un prêtre catholique : c’est l’un des sociologues de la religion les plus réputés d'Europe.
Il a étudié la théologie et la philosophie aux universités d’ Innsbruck, Vienne, Constance et Munich.  
Ordonné prêtre en 1964, il fut affecté à la paroisse d’Altmannsdorf comme Aumônier et Chercheur.
En 1973, il fréquentait l’Université de  Bamberg et de 1974 à 1984 il fut professeur d'université à Passau, où il s’occupa  intensivement des questions de sociologie de la religion ainsi que de théologie pastorale
Depuis 1984, il était professeur de Théologie Pastorale à l'université de Vienne : sa spécialité est la recherche des valeurs et de la religion, domaines dans lesquels  il a mené tant nationalement qu’internationalement de nombreux projets de recherche et d’études.
Il est actuellement conseiller de plusieurs instances spécialisées : c’est un intervenant très recherché.
De plus il a publié nombre d’essais sur les valeurs de la jeunesse, l'émancipation de l'homme, la question du sens dans la société et  l'impôt d'Eglise.
De 2000 à 2007,  il fut  doyen de la Faculté de  Théologie de l'Université de Vienne. Emérite depuis octobre 2008,  Zulehner n’en demeure pas moins actif dans la recherche scientifique.


Paul Zulehner : Nous vivons maintenant dans un contexte culturel post-chrétien. Cela ne signifie pas que cette culture soit hostile au christianisme, mais elle demande à chaque citoyen de se déterminer. Comme l’a affirmé Karl Rahner, nous sommes passés d’un "christianisme de génération" à un "christianisme par choix".
Dans cette situation, si l’Eglise agit comme si elle voulait pour ainsi dire maintenir l’institution en vie, alors elle se trompe. Car cette forme d’Eglise arrive maintenant à son terme. Lorsque je parle de disparition, je ne veux pas dire que l’Eglise en tant que telle va disparaître, mais nous assistons à la fin d’une certaine forme historique confortable. Elle doit maintenant trouver une nouvelle forme d’existence.

Apic: Cela ne semble pas être facile du tout pour l’Eglise. Dans votre livre (Aufbrechen oder untrgehen (S'ouvrir ou mourir]), vous affirmez qu’elle a "une manière dépressive de subir la crise, avec presque du plaisir et sans agir" et elle "se plaint de sa situation improductive". Dans l’Eglise, on entonne une traditionnelle litanie de lamentations …
Paul Zulehner: Les gens ont autrefois appartenu à l’Eglise sans se poser de questions, pour ainsi dire de la même façon qu’ils ont "baigné" dans le lait maternel. Le climat social obligeait clairement les parents à aller à l’église en compagnie de leurs enfants.

Si nous évaluons de façon chiffrée ces faits qui appartiennent à l’Eglise du passé, alors apparaît imperturbablement depuis plusieurs décennies la même exclamation: "Quoi? On n’est plus que…"

Nous assistons pour ainsi dire à un processus et nous sommes marqués par ce sentiment: le bateau coule, le nombre de membres diminue, celui des prêtres également, les religieux disparaissent devant nos yeux, les gens deviennent plus âgés. Il est également sûr que le nombre de non-baptisés augmente. A peine la moitié des parents présentent leurs enfants au baptême dans les grandes villes comme Munich ou Zurich. Cela signifie que nous perdons, que nous diminuons. Voilà l’arrière-plan qui justifie ces "lamentations".

Apic: Perdre n’a pourtant rien de drôle ….
Paul Zulehner: Non, et cela correspond bien à l’attitude de "lamentations". Pourtant, partout où la vie se développe, il y a des crises. Et la crise signifie: tu quittes une forme de vie, mais tu réussis à traverser cette crise dès le moment où tu la prends comme une chance en vue d’atteindre des nouvelles rives, en vue d’une vie plus intensive, plus intéressante, d’une vie plus sincère, plus profonde!
Et c’est aussi une chance pour l’Eglise. La forme traditionnelle disparaît et en même temps, la force de l’Evangile faiblit visiblement dans le cœur des hommes. Voilà une chance pour l’Eglise en vue d’un nouveau bond en avant non pas quantitatif, mais qualitatif. Mais on peut aussi rater une chance. Comme dans le parcours de vie d’une personne, lorsqu’un infarctus ne constitue pas une occasion d’adopter un nouveau style de vie, elle va en payer le prix. Et une deuxième alerte conduit souvent à la mort.

Apic: Que doit donc entreprendre l’Eglise, afin que cet infarctus aboutisse à quelque chose de sain?
Paul Zulehner: Le théologien va invariablement prétendre: Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, alors tous les responsables bâtissent en vain. Nous sommes certains que l’Esprit Saint est suffisamment présent dans la communauté ecclésiale au point qu’il l’aidera à trouver de nouvelles rives, si elle écoute vraiment ce que Dieu a à lui dire. Le Concile Vatican II a affirmé: Tu dois lire les signes des temps. Tu dois te demander: Qu’est-ce qui préoccupe les hommes? De quoi sont constituées leurs tristesses et leurs joies, leur espérance et leurs peurs? Cela est déjà une première leçon pour l’Eglise.
Nous découvrons dans les nouvelles recherches spirituelles ce qui préoccupe les hommes au-delà des Eglises. Et ensuite, emplis à ras bord de l’Evangile et pleins de bonne volonté, nous allons dire: Que faisons-nous maintenant aux côtés des hommes avec ces questions d’un nouveau genre? Avec ces questions que nous n’avons pas choisies nous-mêmes, mais que les hommes sont venus nous poser …

Apic: L’Eglise ne peut-elle pas apprendre déjà beaucoup à l’écoute de ses propres membres?
Paul Zulehner: Naturellement. L’Eglise doit déjà se mettre à l’écoute des nombreuses personnes que Dieu lui a procurées, les femmes comme les hommes, les vieux comme les jeunes, ceux qui ont suivi une formation comme ceux qui n’en ont pas, les artistes comme les gens ennuyeux. Elle a tout à gagner en écoutant attentivement ce que ces gens peuvent lui apporter à travers leur expérience.
Tout cela nécessite une forte disposition notamment de la part des autorités, afin qu’elles acceptent de ne pas être les seuls canaux de transmission de l’Esprit Saint dans l’Eglise. Cela nécessite également de la part des premiers responsables hiérarchiques, dont je ne remets aucunement l’autorité en question, un énorme esprit d’ouverture et une grande capacité d’écoute du peuple.
Un évêque peut apprendre dans quelle direction il faut aller à travers des signes prophétiques inhabituels. Par exemple lors d’une assemblée de chrétiennes et chrétiens engagés, lors d’un mouvement de protestation ou encore par une singulière histoire qui s’est déroulée dans l’Eglise qui ne plaît à personne …
(…)
Apic: Il faut donc souhaiter à l’Eglise un peu plus de sérénité dans le déclin …
Paul Zulehner: Dans le sens que si ce sentiment d’humilité est serein, sa mise en route a déjà débuté! Mais actuellement je ne vois que des lamentations. Cela signifie donc qu’il n’y a pas de perspective de mise en route. Je l’observe dans de nombreux lieux de planification, dans les Conférences épiscopales. On est tellement affairé au financement de l’ancienne institution que j’ai l’impression que les perspectives d’avenir sont encore loin. (Apic)


Le feu, c'est le feu que Je suis venu apporter sur la Terre...

Vous n'avez toujours pas compris... après 2000 ans...?