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samedi 3 septembre 2011

Pour faire réfléchir...



 Pour faire réfléchir...


« Egl. cherche prêtres pas chers »
L’Eglise autrichienne veut importer des prêtres


POUR ENRAYER l’hémorragie de ses ouailles, toujours moins nombreuses,
l’église catholique autrichienne pense avoir trouvé la parade.

L’archevêque de Vienne, Mgr Christoph Schönborn



a décidé de faire appel aux candidats à la prêtrise d’origine étrangère, parlant une langue autre que l’allemand. Cet afflux de clercs devrait permettre de repeupler les paroisses du diocèse de Vienne et de sa région, la Basse-Autriche, et restaurer, espère le cardinal, une ferveur religieuse sérieusement écornée par une série de scandales.
Pour le théologien Paul Zulehner,
Ø      « en 1993, 18% des prêtres en service actif parlaient une langue maternelle autre que l’allemand.
Ø      Sauf circonstances imprévues, cette proportion va s’élever sensiblement d’ici à 2013. Une bonne moitié, 47 à 52%, des prêtres du diocèse ne parlera plus l’allemand comme langue maternelle ».
Ø      Mieux, le nombre de candidats pourrait repartir à la hausse : ils pourraient être 1011 d’ici cinq ans, soit 17% de plus qu’en 1998, lorsqu’on n’en comptait plus que 865.
Ø      L’âge moyen est également espéré à la baisse : alors que les moins de 40 ans ne représentaient plus que 20% de l’effectif en 2003, les moins de 30 ans constituent d’ores et déjà 33% du total.
Ø      On compte désormais 49 nationalités parmi les candidats à la prêtrise,
§         les Polonais étant les mieux représentés (150),
§         suivis des Allemands (80),
§         des Tchèques (29),
§         des Italiens (26),
·        sans compter Argentins,
·        Colombiens,
·        Brésiliens,
·        Ghanéens,
·        Kenyans,
·        Congolais,
·        Ivoiriens
·        et Indonésiens.

Ø      Certes, un certain nombre ne restent en Autriche que le temps d’achever leurs études, avant de rentrer chez eux.
Ø      Mais d’autres choisissent de rester dans ce pays, et se font attribuer une paroisse dans des villages autrichiens isolés.
-         Il leur faudra avant cela passer par une année de formation,
-         perfectionner leur maîtrise de l’allemand,
-         puis servir en tant que disciple aux côtés d’un prêtre expérimenté.
Cette importation de prêtres constitue-t-elle véritablement la solution aux problèmes de l’Eglise autrichienne ?
ü      Les scandales survenus ces dernières années, notamment la fermeture du séminaire de Sankt Pölten en 2004 pour activités pédophiles et la condamnation pour les mêmes raisons de l’archevêque de Vienne Hans Hermann Groer, le prédécesseur de Mgr Schönborn,
ü      ont accéléré l’exode des fidèles, outrés par les dérives au sein même du clergé et la perte de tout sens moral chez certains prélats.
ü      En tout, 160 000 fidèles ont déserté les bancs de l’Eglise depuis 2003,
ü      et plus d’un million depuis 1983.
Publié par Maurin Picard

Mais qui est Paul Michaël Zulehner ?




Paul Michael Zulehner (né le 20 décembre 1939 à Vienne) est un théologien autrichien et un prêtre catholique : c’est l’un des sociologues de la religion les plus réputés d'Europe.
Il a étudié la théologie et la philosophie aux universités d’ Innsbruck, Vienne, Constance et Munich.  
Ordonné prêtre en 1964, il fut affecté à la paroisse d’Altmannsdorf comme Aumônier et Chercheur.
En 1973, il fréquentait l’Université de  Bamberg et de 1974 à 1984 il fut professeur d'université à Passau, où il s’occupa  intensivement des questions de sociologie de la religion ainsi que de théologie pastorale
Depuis 1984, il était professeur de Théologie Pastorale à l'université de Vienne : sa spécialité est la recherche des valeurs et de la religion, domaines dans lesquels  il a mené tant nationalement qu’internationalement de nombreux projets de recherche et d’études.
Il est actuellement conseiller de plusieurs instances spécialisées : c’est un intervenant très recherché.
De plus il a publié nombre d’essais sur les valeurs de la jeunesse, l'émancipation de l'homme, la question du sens dans la société et  l'impôt d'Eglise.
De 2000 à 2007,  il fut  doyen de la Faculté de  Théologie de l'Université de Vienne. Emérite depuis octobre 2008,  Zulehner n’en demeure pas moins actif dans la recherche scientifique.


Paul Zulehner : Nous vivons maintenant dans un contexte culturel post-chrétien. Cela ne signifie pas que cette culture soit hostile au christianisme, mais elle demande à chaque citoyen de se déterminer. Comme l’a affirmé Karl Rahner, nous sommes passés d’un "christianisme de génération" à un "christianisme par choix".
Dans cette situation, si l’Eglise agit comme si elle voulait pour ainsi dire maintenir l’institution en vie, alors elle se trompe. Car cette forme d’Eglise arrive maintenant à son terme. Lorsque je parle de disparition, je ne veux pas dire que l’Eglise en tant que telle va disparaître, mais nous assistons à la fin d’une certaine forme historique confortable. Elle doit maintenant trouver une nouvelle forme d’existence.

Apic: Cela ne semble pas être facile du tout pour l’Eglise. Dans votre livre (Aufbrechen oder untrgehen (S'ouvrir ou mourir]), vous affirmez qu’elle a "une manière dépressive de subir la crise, avec presque du plaisir et sans agir" et elle "se plaint de sa situation improductive". Dans l’Eglise, on entonne une traditionnelle litanie de lamentations …
Paul Zulehner: Les gens ont autrefois appartenu à l’Eglise sans se poser de questions, pour ainsi dire de la même façon qu’ils ont "baigné" dans le lait maternel. Le climat social obligeait clairement les parents à aller à l’église en compagnie de leurs enfants.

Si nous évaluons de façon chiffrée ces faits qui appartiennent à l’Eglise du passé, alors apparaît imperturbablement depuis plusieurs décennies la même exclamation: "Quoi? On n’est plus que…"

Nous assistons pour ainsi dire à un processus et nous sommes marqués par ce sentiment: le bateau coule, le nombre de membres diminue, celui des prêtres également, les religieux disparaissent devant nos yeux, les gens deviennent plus âgés. Il est également sûr que le nombre de non-baptisés augmente. A peine la moitié des parents présentent leurs enfants au baptême dans les grandes villes comme Munich ou Zurich. Cela signifie que nous perdons, que nous diminuons. Voilà l’arrière-plan qui justifie ces "lamentations".

Apic: Perdre n’a pourtant rien de drôle ….
Paul Zulehner: Non, et cela correspond bien à l’attitude de "lamentations". Pourtant, partout où la vie se développe, il y a des crises. Et la crise signifie: tu quittes une forme de vie, mais tu réussis à traverser cette crise dès le moment où tu la prends comme une chance en vue d’atteindre des nouvelles rives, en vue d’une vie plus intensive, plus intéressante, d’une vie plus sincère, plus profonde!
Et c’est aussi une chance pour l’Eglise. La forme traditionnelle disparaît et en même temps, la force de l’Evangile faiblit visiblement dans le cœur des hommes. Voilà une chance pour l’Eglise en vue d’un nouveau bond en avant non pas quantitatif, mais qualitatif. Mais on peut aussi rater une chance. Comme dans le parcours de vie d’une personne, lorsqu’un infarctus ne constitue pas une occasion d’adopter un nouveau style de vie, elle va en payer le prix. Et une deuxième alerte conduit souvent à la mort.

Apic: Que doit donc entreprendre l’Eglise, afin que cet infarctus aboutisse à quelque chose de sain?
Paul Zulehner: Le théologien va invariablement prétendre: Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, alors tous les responsables bâtissent en vain. Nous sommes certains que l’Esprit Saint est suffisamment présent dans la communauté ecclésiale au point qu’il l’aidera à trouver de nouvelles rives, si elle écoute vraiment ce que Dieu a à lui dire. Le Concile Vatican II a affirmé: Tu dois lire les signes des temps. Tu dois te demander: Qu’est-ce qui préoccupe les hommes? De quoi sont constituées leurs tristesses et leurs joies, leur espérance et leurs peurs? Cela est déjà une première leçon pour l’Eglise.
Nous découvrons dans les nouvelles recherches spirituelles ce qui préoccupe les hommes au-delà des Eglises. Et ensuite, emplis à ras bord de l’Evangile et pleins de bonne volonté, nous allons dire: Que faisons-nous maintenant aux côtés des hommes avec ces questions d’un nouveau genre? Avec ces questions que nous n’avons pas choisies nous-mêmes, mais que les hommes sont venus nous poser …

Apic: L’Eglise ne peut-elle pas apprendre déjà beaucoup à l’écoute de ses propres membres?
Paul Zulehner: Naturellement. L’Eglise doit déjà se mettre à l’écoute des nombreuses personnes que Dieu lui a procurées, les femmes comme les hommes, les vieux comme les jeunes, ceux qui ont suivi une formation comme ceux qui n’en ont pas, les artistes comme les gens ennuyeux. Elle a tout à gagner en écoutant attentivement ce que ces gens peuvent lui apporter à travers leur expérience.
Tout cela nécessite une forte disposition notamment de la part des autorités, afin qu’elles acceptent de ne pas être les seuls canaux de transmission de l’Esprit Saint dans l’Eglise. Cela nécessite également de la part des premiers responsables hiérarchiques, dont je ne remets aucunement l’autorité en question, un énorme esprit d’ouverture et une grande capacité d’écoute du peuple.
Un évêque peut apprendre dans quelle direction il faut aller à travers des signes prophétiques inhabituels. Par exemple lors d’une assemblée de chrétiennes et chrétiens engagés, lors d’un mouvement de protestation ou encore par une singulière histoire qui s’est déroulée dans l’Eglise qui ne plaît à personne …
(…)
Apic: Il faut donc souhaiter à l’Eglise un peu plus de sérénité dans le déclin …
Paul Zulehner: Dans le sens que si ce sentiment d’humilité est serein, sa mise en route a déjà débuté! Mais actuellement je ne vois que des lamentations. Cela signifie donc qu’il n’y a pas de perspective de mise en route. Je l’observe dans de nombreux lieux de planification, dans les Conférences épiscopales. On est tellement affairé au financement de l’ancienne institution que j’ai l’impression que les perspectives d’avenir sont encore loin. (Apic)


Le feu, c'est le feu que Je suis venu apporter sur la Terre...

Vous n'avez toujours pas compris... après 2000 ans...?






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