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dimanche 26 février 2012

Écoutez-le !




Écoutez-le !

2nd Di Carême
4 mars

Textes
-          Gn 22,1-2.9a.10-13.15-18.
-          Ps 116(115),10.15.16-17.18-19.
-          Rm 8,31b-34.
-          Mc 9,2-10.


La retraite de Jésus sur la colline de la transfiguration se situe à un moment crucial de sa vie. Et Marc la place aussi à un moment très précis de son rapport. Durant un certain temps les foules avaient bien reçu le message avec enthousiasme. Mais, voici que Jésus était vite devenu une menace pour les autorités en place qui se mirent à le poursuivre et à le faire surveiller. Les foules, peureuses comme toutes les foules, le désertèrent graduellement. Jésus ne put que se rendre clairement compte que ses ennemis finiraient par avoir le dessus et qu’il avait à se préparer à l’épreuve suprême ! Marc lui fait annoncer sa mort à ses disciples et consacrer désormais la plus grande partie de son temps de reste à les former plutôt qu’à prêcher aux foules.

C’est dans ces circonstances que Jésus se retira à l’écart, comme il avait l’habitude de le faire à chaque tournant important de sa vie. Mais cette fois, pas seul, note Marc : il emmena avec lui Pierre, et les deux frères, Jacques et Jean, tous galiléens comme lui, de la région du Lac.

Juste avant, Pierre avait été scandalisé par Jésus qui affirmait qu’à Jérusalem, il serait arrêté, torturé et condamné à mort. Il ne comprenait plus rien, et cela s’opposait à tous les stéréotypes  qu’il avait sur le «Messie».

En définitive, cet épisode - dit de la La Transfiguration -, se révéla pour les trois disciples une expérience de consolation intime et un éclairage nouveau sur la réalité de celui qu’ils suivaient. En clair, ils ont compris que : « Même si un jour vous me voyez défiguré, frappé, humilié, tué, sachez que je suis toujours le fils bien-aimé qui donne sa vie par amour. »

Car ce passage de Marc n’éclaire pas seulement la vie de Jésus (qu’elle « transfigure » !) à l’époque, elle éclaire la vie de chaque lecteur aujourd’hui, et peut aider tout homme de bonne volonté à faire face aux difficultés de son existence.
En effet, comme pour Jésus et ses trois compagnons, les moments de "prière" (retraite, méditation, etc.…) peuvent se révéler les sources du courage nécessaire pour « redescendre de la montagne » – chacun ses « p’tits nuages » ! -, et relever les défis quotidiens. Jésus savait pertinemment que ses ennemis le poursuivraient inlassablement, mais il savait aussi qu’il était le fils bien-aimé de Dieu le Père.

Au moment où les menaces de mort pleuvaient sur lui, Martin Luther King écrivait dans son journal : « Je suis monté sur la montagne et j’ai entrevu la Terre Promise...» C’est manifestement cette rencontre avec Dieu - cette « transfiguration au sommet » -, qui lui permit de continuer sa lutte pour la justice, et l‘égalité des droits ! Jusqu’à la mort, lui aussi !

La souffrance, la maladie et la mort sont des réalités quotidiennes, de même que les divisions dans nos familles, les séparations et les divorces, la violence au foyer, la vieillesse, la solitude... Oh ! Il est (assez) facile «d’avoir la foi» lorsque tout va bien en nous, autour de nous et ailleurs... que l’économie fonctionne (à peu près ou à plein) et que nous sommes (plus ou moins) en bonne santé. C’est plus difficile – et c’est là que nous faisons la preuve ! -, en période de crise et d’incertitude ! Comment  voir la lumière au bout du tunnel.
Quoi de plus naturel que de rechercher le plus de sécurité possible: dans la famille, au travail, dans les services sanitaires, en éducation. Comment ne pas comprendre que dans la précarité du temps, nous multipliions les polices d’assurance ! Mais il n’y a PAS de risque zéro ! La vie est toujours un risque et aucune assurance ne peut nous protéger à 100% ! C’est ça l'humaine condition !

Ah on aimerait bien, comme Pierre, « rester sur la montagne », sur notre nuage ! 





Mais il nous faut descendre ! Pierre a dû reprendre le douloureux chemin derrière Jésus, chemin qui le conduisit, inévitablement lui aussi, à la souffrance et à la croix. Mais, dans ce moment de rencontre avec Dieu et de transfiguration de ses enfants, Jésus et les siens, il avait re-puisé du courage.

Car la véritable démarche du croyant consiste à rencontrer Dieu pour ensuite suivre Jésus jusqu’à Jérusalem, jusqu’au don total de la Croix. Jusqu’au matin de la résurrection.

Considérons le « jour de la Transfiguration » (notre rencontre avec Dieu), un peu comme une oasis au milieu du désert (de notre existence), un peu comme un puits (une station service) dans une région sans eau (en panne sèche), un peu comme une source d’eau claire sur la route de notre pèlerinage vers la vie pleine et entière.

Jésus, nous rapporte Marc, rassure chacune et chacun, en rappelant que nous sommes les filles et les fils bien-aimés de Dieu. 


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