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lundi 20 août 2012

A qui irions-nous ???


A qui irions-nous ???
 
26 AOUT   21EME DIM





Quand Pierre « parle », on ne sait jamais, à 2000 ans de distance, si c’est lui-même, l’Esprit ou l’évangéliste inspiré, entouré de sa communauté !
Il ne peut pas avoir tout « compris » du long discours sur « le pain de vie » (Jn 6), et encore moins du « don du Corps et du Sang du Christ pour la vie du monde ». Mais si Jean témoigne de quelque chose, c’est que Pierre, l’aîné des Douze, est prêt à miser toute sa confiance en Jésus qu’il aime, puis à engager toute sa vie auprès de lui : Pierre reconnaît avoir tissé avec Jésus, son cadet, des liens que nul ne saura(it) briser. C’est que nous nous trouvons ici au cœur de la foi, dans une relation personnelle solidement établie sur la confiance.

Car le challenge lancé par Jésus à ses disciples est celui d'un engagement inconditionnel. Il n'y a pas de « si », ni de « ou », ni de «  mais » ! C'est ce qu'il y a de plus difficile dans toute forme d'engagement humain: la fidélité dans la durée.




    Il y a des trahisons que nous ne pardonnons pas. Pierre va trahir ! Et au moment le plus tragique ! Comment comprendre que l’idéaliste de Jn 6 devienne quelques mois plus tard un lamentable traitre ? Il a flanché dans cet engagement premier, cet idéal, cette fidélité à soi qui est le signe d’une véritable constance, et d’une constance digne d’être admirée. Celle d’une personne authentique. Un opportuniste qui change de camp un mois sur deux n’a ni constance, ni fidélité : c’est tout au plus une girouette qui suit le vent des vicissitudes. Un opportuniste n'a pas le sérieux sur lequel nous pourrions fonder une vraie confiance : et pourtant, que va faire Jésus de Pierre ? Hein ?
Faut-il pour autant rester rigide, ne faut-il pas savoir épouser le changement ? N’est-il pas essentiel de savoir aussi laisser le passé en arrière de soi ?

Pierre n’a pas cessé de croire en Jésus ! Il a eu peur ! La bête en lui a eu peur !

Ce n’est pas là nécessairement une traîtrise ou une hypocrisie. Après l’échec, la fidélité peut devenir plus profonde, comme une in/a/spiration qui grandit, un changement qui transforme, une évolution intérieure qui mûrit.
Tout le problème se résume en une question : peut-on durer tout en restant fidèle à soi-même ? Le temps compromet-il l’identité ou peut-il la sauver ? Quel lien y a-t-il entre la continuité du moi et l’identité de la personne ?

Dans une telle perspective, beaucoup se désistent: ils veulent garder leurs options ouvertes.
1.      On sait combien les fiancés, à la veille de leur mariage, réalisent l'ampleur du don qu'ils se font l'un à l'autre de leur vie entière, non pas "tant que nous nous aimerons comme aujourd'hui", non pas "jusqu'à ce que je trouve quelqu'un de mieux que toi", mais bien "aux jours de bonheur comme aux jours difficiles, tant qu'il plaira à Dieu de nous laisser ensemble."
2.      Il en est de même d'une profession perpétuelle ou d'une ordination presbytérale: c'est le don sans retour de sa vie dans la foi et la confiance.

En fait beaucoup qui ont connu un échec chercheront par la suite leur bonheur dans la fidélité. Quant aux autres, qui rejettent toute forme d'engagement, ils s'enlisent le plus souvent dans des situations plus difficiles encore.



Pierre choisit aujourd'hui de poursuivre fidèlement sa route avec le Christ : il réalise combien nulle autre option ne pourrait lui assurer le bonheur, ni le sens, ni la joie, ni la puissance qui lui viennent de Dieu. Comme Paul, il « sait » que son option est de loin la meilleure; il « sait » en qui il a mis sa foi. (2 Tm 1, 12)

Ici, Jésus relance sans cesse le même défi que Josué lança autrefois au peuple : "Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir!"
Qui répondra : "Jésus, vers qui pourrions-nous aller? Tu as les paroles de la vie éternelle."



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