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dimanche 12 août 2012

Sa chair à manger


Sa chair à manger

19 AOUT   20EME DIM

La déclaration de Capharnaüm (Jn 6) marque un tournant dans la vie et la mission de Jésus. : "À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui." Ce qui précipite leur défection est l'enseignement suivant lequel Jésus est "le pain vivant venu du ciel."


On savait déjà tout à propos de «pain venu du ciel »: c'était la manne dans le désert, une  nourriture certes, mais qui ne rendait pas immortel. Tandis que Jésus affirme, lui : "Moi, Je Suis le pain vivant, qui est descendu du ciel: si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement." Et il ajoute, le comble! "Le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde."

Effectivement, comment un homme peut-il donner sa chair à manger et être pris au sérieux?
Et ce n'est pas tout! En plus de manger sa chair, ses disciples devront maintenant boire son sang!

Alors que, dans la loi ancienne, même la chair d'un animal ne pouvait être consommée que vidée de son sang! Et Jésus martèle pourtant: "Seul celui qui mange (« dévore » dit le texte grec original: « trogo »!) ma chair et boit mon sang a la vie éternelle."
Insistance parce que le moment est venu de faire le tri entre ceux qui se promènent à le suivre et ceux qui sont « avec » lui, qui « marchent » avec lui!

Dans cette force initiale du propos, on trouve le sens de l'Eucharistie où nous proclamons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne (1 Co 11, 26). Et la question de tous les opposants de Jésus reste(ra) sans réponse en dehors de la foi! Car
-        s'il n'est qu'un homme comme les autres, il ne peut sûrement pas donner sa chair à manger;
-   mais s'il est l'Envoyé et le Fils de Dieu, alors nous devenons participants de sa nature divine en recevant le pain du ciel. C'est ainsi qu'il peut dire: "Celui qui mange de ce pain aura la vie éternelle."

Et la question a de quoi surprendre.

En effet, depuis les tout débuts de l’humanité, que faisons-nous d’autre que de consommer la « vie » de nos frères humains, qui travaillent et (en) meurent pour que les autres vivent ?
C'est dans cette lignée que Jésus s’inscrit, en y occupant une place singulière, unique. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Faut l'dire!



Mais personne n'est dispensé de livrer sa vie pour que d’autres vivent: du fait de Jésus, désormais, ce « don » inévitable a un effet que nous ne pouvons pas atteindre par nous-mêmes. Car du fait de Jésus - de sa vie et de sa mort, de notre foi en Lui, du sacrement de cette foi -, notre « don » fructifie en vie éternelle.
C'est de cette façon que se trouve assumé, transformé et exalté le geste  - nécessaire et très charnel -, qui assure la vie de l’humanité.  

Tel est le pain qui descend du ciel: il n’est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts; celui qui mange ce pain vivra éternellement

En définitive, oui, la question ne devrait tant nous surprendre: car faut-il  nous étonner que les humains vivent solidairement du don qu’ils font de leur vie les uns pour les autres?



Ce qui est sûr, c'est que nous n’irions pas imaginer qu’un tel don puisse nous rendre éternels. Et pourtant Jésus annonce qu'il en est ainsi. Et puisque cet homme-là, Jésus, donne sa vie, nous pouvons incorporer notre vie à la sienne: et alors dès ce monde – voilà la foi -,  nous vivons d’une vie qui ne passe pas. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi

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