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mardi 7 août 2012

La Marie garante


La Marie garante
15 août
Solennité de l'Assomption de Marie

Textes

Quel contraste ce matin entre cette retentissante victoire - et donc lutte – du Christ sur la mort, la victoire de la femme de l’Apocalypse sur le dragon - les forces du mal -,... et  l'humble visite de Marie à sa cousine Élisabeth, visite pleine de fraîcheur et de joie.!
C'est tout à fait à l'image de notre monde complexe où abondent à la fois  la violence et la générosité, mais où seule la première fait « la Une »!



Ainsi dès que Marie se rend compte qu’elle porte un enfant et que sa vieille cousine Élisabeth est elle aussi enceinte depuis six mois, elle part – « en toute vitesse », raconte Luc –  avec l’aisance et l’ardeur d’une fille encore toute jeune, à travers les collines du désert de Judée, pour aller partager avec Élisabeth leur joie commune d’être toutes les deux - et de façon toute spéciale-,  les porteuses d'une vie nouvelle!

Dans un monde où l’on ne pouvait pas prévenir de son arrivée par téléphone, Internet ou SMS, on peut s’imaginer facilement à la fois la surprise et la joie d'Élisabeth de voir soudain débarquer sa jeune cousine. Jusqu'au Baptiste encore à naître qui réagit!  « Dès que j’ai entendu ta salutation, dit-elle, l’enfant a tressailli d’allégresse dans  mon ventre! ».

L'enfant de l'ancien et l'enfant du nouveau testament!
Le Baptiste et le Christ en puissance!
La vie avant la vie!
Le temps depuis l'éternité!

Alors Luc y va des résultats de son enquête: déjà la liturgie de la primitive Église louait ces deux femmes de leurs hymnes et de leurs chants: de véritable « tubes » à l'époque!
-        C’est d’abord Élisabeth, qui « chante » à Marie :  « Tu es bénie entre toutes les femmes... Heureuse es-tu d’avoir cru... »  
-        Et Marie répond par son Magnificat qui est , en tout premier lieu, un cri de joie : « Mon esprit exulte de joie en Dieu mon sauveur ».  

Chanson révolutionnaire (nous sommes au début des persécutions!): allusion à la tension de toujours entre les forces du mal et celles du bien (... il disperse les superbes... renvoie les riches les mains vides... renverse les puissants de leurs trônes...),bien que le ton général soit un cri de joie! Et la source de cette joie est que les promesses messianiques sont sur le point de commencer à se réaliser :  
-        Non seulement le Tout Puissant a fait des merveilles pour Marie,
-        mais son amour s’étend d’âge en âge.  
-        Il élève les humbles, il comble de bien les affamés.  
-        Et surtout, Dieu a une bonne mémoire « il se souvient de son amour ».  
-        Il se souvient aussi de la promesse qu’il a faite à Abraham, non seulement pour lui-même
-        mais pour toute sa descendance à jamais: pour nous, donc!

Mais pourquoi lisons-nous ce récit de la visite de Marie à Élisabeth, le jour où nous célébrons non pas la Visitation mais l’Assomption de Marie?



C'est que ce qu’on célèbre aujourd’hui est moins une sorte de miracle affectant le corps de Marie après sa mort, que le fait qu’elle est la première-née d’entre les morts, à la suite de son Fils - après ce que les Orientaux appellent d’un très beau mot, sa « Dormition », dont il y a une très belle église à Jérusalem!

Notre foi :
-        Marie a donc bien été la première à « recevoir » dans son ventre le Fils éternel du Père éternel, au nom de toutes les femmes et de tous les hommes de tous les temps:
-        en conséquence « logique », elle est aussi la première à partager avec Lui - toute humaine qu'elle soit et reste-, le don de la plénitude de vie, au-delà de la mort
-        – cette plénitude que nous appelons « Résurrection »
-        et, que pour Marie nous appelons aussi « Assomption »,
-        c’est-à-dire le fait qu’elle a été tout entière, avec toutes les dimensions de son humanité – son corps aussi bien que son esprit – « assumée » dans la plénitude éternelle de la vie divine.
-        Garantie de notre propre résurrection!

Ils ne peuvent donc nous accabler, les bruits de violence, de guerre et de mort autour de nous. Quel que soit notre âge - adolescents de l’âge de Marie au moment de sa visite à Élisabeth; adulte ou en âge avancé comme Élisabeth -, l’enfant demeure toujours en chacun de nous!
Et cet enfant entend la salutation de Marie qui nous pénètre de la Bonne Nouvelle : cette plénitude de vie nous est maintenant garantie pour chacune et chacun!
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