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dimanche 9 septembre 2012

"La croix Glorieuse" (14 sept) & "Qui suis-je?" (16 sept)


LA CROIX GLORIEUSE

 

14 septembre


Que deviennent les symboles ? Le drapeau national? L’alliance du mariage ? La croix…, entre autres !

Portez-vous autour du cou une chaîne avec une croix ? Madonna la portait -  la porte ? -, aux oreilles, ailleurs même, je crois !

La croix : un ornement, un bijou, un gris-gris ?

La croix, c’est le symbole qu’a choisi la foi chrétienne, le signe visible et matériel du ralliement au Christ…

La CROIX GLORIEUSE ! Curieuse association de deux mots : croix et gloire !
 
 

 

Est-ce si glorieux de mourir sur une croix ? Du temps de Jésus, c’est la manière dont la loi punissait un délit important. Pas étonnant que les contemporains de Jésus aient buté sur cette  fin triste et misérable. Objectivement, pour eux, Jésus est mort sur un échec. Ils ont alors parlé du scandale de la Croix. Les lettres de Paul et les évangiles portent les traces du désarroi des premières générations chrétiennes.  En effet,  la Résurrection de Jésus n’effaçait pas sa condamnation à mort ni son supplice infâmant sur une croix, et en plus, entre deux bandits... Dieu avait-il besoin de s’abaisser à ce point ? On avait beau faire appel à l’Écriture, le scandale demeurait...

La Croix, signe du chrétien ? Tu parles d’un emblème !

A séparer de façon dichotomique la vie et la mort de Jésus, « on »  a toujours eu tendance à dire que c’est sa mort qui nous a sauvés. En réalité, c’est par toute sa vie que Jésus a conduit les hommes à Dieu, c’est toute sa vie qui  a été un chemin vers Dieu... c’est-à-dire TOUT ce qu’il a été, TOUT ce qu’il a vécu, TOUT ce qu’il a dit... sa vie, sa mort ET sa résurrection... Et si sa mort a été décidée et perpétrée par ceux qui n’acceptaient pas ses actes, ni ses paroles ni son influence, c’est sa vie TOUTE entière qui l’a mené jusque-là !

 

La croix est DE FAIT le signe qui rappelle que Jésus a dérangé et continue de déranger beaucoup de gens : il bouscule les sociétés, comme il avait bousculé la société juive. Au Golgotha, comme depuis dans l’Histoire, on supprime celui qui veut inaugurer une vie autre, un monde nouveau, dont la règle d’or est l’AMOUR.

« Vexilla Regis » : la croix est devenue « l’étendard du roi » !

Car c’est la seule réponse : l’AMOUR. Quand « on » aime comme personne n’a jamais aimé, c’est qu’ « on » ne fait pas mine d’être un homme. En acceptant toutes les conditions humaines, y compris la mort, et une mort abominable, « on » a montré jusqu’où peut aller un amour.

L’amour invraisemblable de Dieu !

Un amour qu’on croyait las de pardonner et prêt à juger, et qui a inventé ce geste fou, cette « déclaration d’amour »,  pour dire à tous les hommes de l’Histoire, qu’il est toujours un amour incandescent... En ce sens la Croix ne peut qu’être glorieuse... et si le chrétien peut en être fier, ce n’est pas à cause du supplice enduré, mais de l’amour qu’elle représente...

 

Si l’Eglise est fière des 7 moines de Thibirine en Algérie, ce n’est pas de ce qu’ils ont souffert : détention et décapitation, mais de l’amour qu’ils ne cessaient d’avoir dans le cœur... au point de pardonner à l’avance à ceux qui pouvaient les mettre à mort... ce qui est advenu d’ailleurs.

Retenons deux choses :

1.      Ce qui compte dans nos vies, c’est ce qui part du cœur : c’est cela qui donne du sens à nos actes, et non pas la difficulté. La souffrance, sous quelle que forme que ce soit, n’est pas à rechercher ; elle n’a pas de valeur en elle-même. Demander la grâce de souffrir est contre nature! Nous avons bien assez de « porter » la souffrance quand elle se présente. Et dire que Dieu éprouve ceux qu’il aime bien est une contre vérité ! Avouons être incapables de trouver de réponse au deuil, à la mort brutale, aux « croix » qui s’accumulent sur certains. Respectons en silence ceux qui souffrent !

2.      Mais l’amour peut effectivement conduire jusqu’à la « croix », sous une forme ou sous une autre : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ! » Tout homme fidèle à vivre un peu comme le Christ dans le don de lui-même aux autres, dans la solidarité avec les plus malheureux, rencontre tôt ou tard la contradiction, les moqueries, les incompréhensions, y compris de la part de ses meilleurs amis, et parfois même dans sa propre famille.


 

“Qui suis-je?”


16 SEPT    24EME  DIM


Voici que Marc nous présente un Jésus qui s'informe, et qui s’informe sur la perception qu’on a de  lui : “ Pour les gens, qui suis-je?” 

Qui ne s’est pas posé ce type de question, surtout s’il a tant soit peu une « carrière sociale ». Certains s’en fichent, car leur succès ou leur élection -  tout aussi inattendus l’un que l’autre -, leur suffit : imposés ou installés, ils n’ont cure de ce qu’on pense d’eux  désormais !

Les disciples, eux, vont comparer Jésus aux plus grands des prophètes: “Les uns te prennent pour Jean-Baptiste, d'autres pour Élie, et d’autres d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes.”

Ça, c’est la rumeur : Jésus ne s’en contente pas ! « Et vous, qu’est-ce que vous en dites? »
Et c’est le flash : Simon-Pierre, le chef, prend la parole: “Tu es le Messie” !


 

Bien sûr la scène est censée se dérouler avant la Résurrection de Jésus et la Pentecôte de l’Esprit ! Mais si  Marc – qui écrit à Rome sous la dictée de Pierre, quelque trente ans plus tard, ne l’oublions pas -, fait déclarer explicitement à ce dernier cette reconnaissance du Fils de Dieu annoncé par les prophètes, c’est que Pierre « se souvient » : il « sent » qu’il « savait » ! Il « sentait aussi » que Jésus avait du mal à (faire) accepter sa véritable vocation de Messie : il voulait que la foi des compagnons - et la sienne en particulier, quoique faible -, aidât Jésus et tout le groupe à accepter le chemin difficile qu'ils devraient prendre, chacun pour son grade.

C'est pourquoi aussi – d’après Marc -, Jésus commence à prédire sa Passion et à leur expliquer qu'il devra monter à Jérusalem : Marc le lui fera répéter 3 fois, comme pour s’en persuader, lui et le groupe !

Souvenons-nous aussi que Jérusalem, à l'époque, était le centre de la foi juive, là où se dressait le Temple comme signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple.

Il est « normal » que ce soit là précisément, à Jérusalem, au cœur de la ville sainte, que Jésus devra accomplir son destin de souffrance et de mort ! Message mystérieux et insensé pour les Douze, dont beaucoup comptaient sur lui pour libérer le peuple juif de la domination romaine.

Son sort serait arrêté en partie par les notables de Jérusalem, dont les chefs des prêtres, les anciens et les scribes, des gens instruits, des spécialistes de la Parole de Dieu qui se croyaient fidèles en tout.

 

Voilà ce que Jésus leur laissa entendre, ce jour-là ! En entrant au cœur de la condition humaine, le fils de dieu n'avait l'intention ni de contourner ni de rejeter la souffrance ou la réalité de la mort quelle qu’en soit la forme ! Non, Dieu ne va rien éviter : mais s’il entre bien jusque dans la réalité de la mort, c’est pour la traverser…

Pierre – qui se souvient toujours -, se souvient encore qu’il lui était impossible à l’époque d'accepter cette perspective qui conduit à la mort infâme sur la croix : et le dit crûment ! Alors il se fait renvoyer dans les cordes non moins véhémentement : « Passe derrière moi, Satan! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ! »

Quand la situation semble ne laisser aucun espoir, il peut sembler plus facile d'opter pour le mensonge. Le renoncement n'a jamais été une option très à la mode. On préfère toujours l’éviter ! Et le sacrifice alors ! La vie elle-même se charge de  l’imposer le plus souvent.
 
Ne nous leurrons pas : certaines épreuves sont le résultat de nos choix, d'autres découlent des exigences normales de la vie, la conjoncture ! Rien de neuf.

La nouveauté de l'évangile est que le renoncement et la peine ne sont pas vains : ils portent des fruits, CAD des défis à relever ! Ici la lecture de l'évangile et l'expérience de la vie se rencontrent : les uns assument le sacrifice, d'autres perdent courage et jettent le gant, d’autres enfin songent même un jour ou l'autre à s'enlever la vie.

“Car celui qui veut sauver sa vie la perdra.” Celui qui veut vraiment donner un sens à sa vie et être gagnant doit accepter d'en payer le prix : il semble que c'est le don de sa vie qui donne du fruit.

“Celui qui perd sa vie à cause de moi la gardera.” A cause de lui ! Ce serait ainsi, à son exemple, qu'on gardera la vie.


 

Ceci est actuel : à travers le monde, des gens paient de leur vie le seul fait de leur foi, de leurs options chrétiennes, de leur engagement à la suite de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu !

“Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s'il le paye de sa vie?” 

 

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