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dimanche 16 septembre 2012

Lequel sera le plus grand?



23 SEPT   25EME  DIM

“Lequel sera le plus grand?”


Pour ces hommes « primitifs » qu’étaient sans nul doute ces pêcheurs et paysans galiléens, l’« appel » de Jésus a pu constituer une aubaine, une opportunité, une chance inattendue pour sortir de l’obscurité et du trou de leur condition première ! Ayant accepté de le suivre, pourquoi ne pas profiter maintenant de la situation ! La deuxième annonce de la Passion va les trouver bien loin des idées de leur maître et Marc tient à le souligner. 



Jésus "traverse la Galilée" au retour de Césarée de Philippe qui se trouvait plein nord. Il marche donc vers Jérusalem où il sera "livré" - c'est-à-dire où Dieu le « livrera » par amour ! [Il faut remarquer que ce terme « être livré » au passif - où Jésus « est agi » par Dieu -, revient souvent chez Paul: "Il n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous." Rm 8, 32.]. Et que font les Douze pendant que Jésus appréhende et sent sa mort prochaine ? Ils en sont encore à chercher les meilleures places dans le seul royaume qu’ils puissent imaginer : à taille humaine !

Et Marc insiste: "Ils avaient peur de l'interroger." En réalité, ils commençaient à et avaient peur de comprendre ! Et si Jésus leur pose une question, ils se taisent ! Ce sur quoi ils comptent, c’est l'implantation d'un royaume qui leur assurera enfin quelques bonnes années de vie confortable sur terre. C’était une perspective, la leur : quel autre avantage verraient-ils à le suivre et à courir tous les dangers ?

C’est « le choix des étendards », dira Ignace de Loyola dans ses Exercices : entre l’étendard du Roi de la terre et celui du Roi du ciel ! Entre la croix et la cupidité, entre la loi de l'amour et celle, tout animale, du profit personnel ! Nous sommes au sommet du drame : le « climax »!





 La réponse de Jésus ? Il prend un enfant (diminutif « paidion » en grec : c'est un enfant de deux ou trois ans), le serre dans ses bras (le verbe « enagkalizomai » ne désigne pas un baiser des lèvres, mais le geste de serrer dans ses bras) et le propose comme antidote à leur soif de pouvoir.
Si l'enfant représente le « pauvre » par excellence, parce qu’il est fragile, naïf et sans défense, alors la grandeur du chrétien se mesurera justement à la qualité des services rendus aux plus petits. Rappelons-nous Jean, le soir du lavement des pieds : ici aussi, à la volonté du pouvoir, l'évangile oppose l'image de Jésus serrant un enfant dans ses bras.

Comme il dur de renoncer à ses illusions, à ses rêves, à son désir !

Alors que depuis le chapitre 8, 29, Jésus est déjà reconnu comme Messie, le jour de l'Ascension, les disciples lui demanderont encore: "Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël?" (Ac 1, 6) !!! Marc (avec Pierre)  est loin de flatter l'image des Douze : ce sont des êtres à la fois ambitieux et fragiles, comme chacun et chacune d'entre nous. Jésus ira pourtant jusqu'à leur - et nous -, confier les clefs de son Royaume.



La difficulté d'être disciple (d’être chrétien) est l'un des thèmes favoris chez Marc. Dans la communauté où il écrit - sans doute celle de Rome, en état de crise - il explique vraisemblablement le manque d'intelligence et bien des défections parmi les croyants, en les comparant aux souvenirs que conserve Pierre des premiers disciples de Jésus.

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