dimanche 11 septembre 2011

Tous le même salaire !

Tous le même salaire !


25ème DTO
18 Sept

Textes :
  • Is 55, 6-9
  • Ps 144, 2-3.8-9.17-18
  • Ph 1, 20c-24.27a
  • Mt 20, 1-16a

Oui cette parabole peut choquer ! Et même indigner ! Le mot d’ailleurs est à mode ! Tout le monde s’indigne, ces temps-ci !
Déconcertés ou mécontents, « les bons chrétiens » n’y comprennent (plus) rien !
Et les principes alors ? Justice, équité : on connaît plus ?



Jésus semble y être accoutumé : les « juifs pieux » ( = les pharisiens et les scribes) reprochaient lui déjà ses fréquentations et sa bonté vis-à-vis des vauriens, des prostituées, des collecteurs d’impôts véreux comme Zachée, et d’autres encore.

C’est pour « s’expliquer » que Jésus raconte cette parabole

Dieu n’est pas un comptable :
Il sauve tout le monde, Il veut qu’aucun ne se perde : ça encore… passe
Mais ce qui choque « spontanément », c’est l’égalité des salaires entre les ouvriers qui ont travaillé leurs 8 heures bien sonnées (ceux de la première heure) et ceux qui n’ont fait qu’une ou deux heures à peine, et encore (ceux de la onzième heure) !
On nous prend pour qui ?
Il y a là – à n’en pas douter  - un malentendu fondamental ! Et une immense question !



La peine et la sueur des travailleurs de la première heure méritent – c’est vrai ! –un salaire proportionnel ! Mais voilà que le maître du chaix (c’est Dieu, on l’aura deviné !), lui, ne pense pas « comme ça » !
Cela lui plaît de « partager son bien à tous » : aux uns et aux autres, à tous, sans distinction, aux « bons » comme aux « mauvais », aux derniers comme aux premiers !
Il est vrai que si on comprend « l’alliance » de Dieu en « accords de Grenelle  sur le salaire », et si on ne considère ce qui est « don » de Dieu qu’en termes de « dû », on va avoir du mal à s’entendre!

Ce qui n’a plus cours, c’est la gratuité ! Jésus – il le cache à peine -, est la plupart du temps rebuté par ces « justes » qui reçoivent les dons comme un dû, il leur préfère ouvertement et hautement les « pov’types », les « collabos » véreux, les païens idolâtres, les prostituées comme Marie-Madeleine ou la Samaritaine,  bref tous ceux qui sont capables de s’émerveiller devant la générosité d'un Dieu qui s’intéresse à eux, conscients qu’ils sont de leurs manques et de leur besoin d’aide pour s’en sortir !

Car ce Royaume se présente comme un don. Et ce qui dispose à y entrer, ce ne sont pas les mérites, l’habitude de conquérir et d’exiger ; mais l’ouverture à Dieu et la conscience de son insuffisance personnelle. L’honnêteté et l’objectivité en somme !

Alors quelle est la jauge de cette justice « new style »?
Dieu aime tous les hommes : sinon il ne serait pas « Celui qu’il prétend être! ».
« Il comble de biens les affamés et renvoie els riches les mains vides »
Là, ça sent la révolution !
Il guérit des blessures et sauve des impasses où les hommes « aiment » à s’engouffrer !

Jusque-là il est logique avec ce qu’il est !
Mais il va plus loin !


Sa générosité n’a qu’une limite : celle que nous y mettons nous-mêmes en refusant, en jalousant, en rationalisant ses bienfaits.
Pas facile d’apprendre à l’accueillir en ne nous attribuant aucun droit, en recevant tout d’un Père qui aime donner à ceux qu’il aime !
« Le problème », c’est qu’il aime tout le monde ! Qui que nous soyons !

Si Jésus blâme la mauvaise humeur de ces soi-disant « justes », aigris par sa libéralité envers tous sans distinction, c’est qu’il n’arrive pas à leur faire comprendre (même lui n’y arrive pas, alors vous pensez !) qu’IL FAIT COMME DIEU qui ne pratique la justice qu’avec générosité : ou dit autrement, que pour lui, être juste c’est être généreux ! A l’exemple du père admirable dans la parabole de « L’enfant prodigue » (« qui était mort et qui est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé » (Luc 15, 32)

Et si – malheureusement -, monte en nous un sentiment de jalousie quand nous voyons comment Dieu aime, rétribue et pardonne, c’est que nous n’avons pas encore compris – nous non plus -, que nous ne sommes pas moins aimés parce que d’autres le sont autant que nous. C’est que nous n’avons pas encore compris ce souci qu’a Dieu d’aller non pas vers les « bien portants », mais vers ceux qui ont besoin de « soins ».

De toute façon – et c’est le principal -, Dieu se révèle comme le grand « embaucheur » ! Il aurait pu se passer de revenir tant de fois embaucher. Un vrai patron aurait trouvé son nombre d’ouvriers du premier coup ! C’est vrai … Peut-être !
Mais encore une fois, il n’est pas comme ça !
Chez lui, tout le monde est appelé, toujours, n’importe quand, n’importe où !
Il invite et réinvite. Sans se décourager. Que chacun vienne à son heure !
Ce n’est pas à nous de juger !
Vous êtes invités comme les autres, comme tous les autres !
Pas de monopole ni d’ancienneté dans le service.

Et attention, hein ! Tous le même salaire : la Parole et le corps du Christ!

Eh oui ! La justice de Dieu baigne dans l’Amour.
C’est elle que nous célébrons en « faisant ensemble Eucharistie »

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