lundi 20 décembre 2010

ATTENTION !



 ATTENTION !

 

Entre Noël et Jour de l’an je serai sur les routes du monde…

Mais le godblog continuera de vous servir…

Suivez seulement les instructions du tableau

et vous aurez votre homélie régulière comme toujours…


1.  consultez le tableau des titres en haut, à droite de cette annonce,
2.  et CLICKEZ SUR LE TITRE QUI VOUS INTERESSE
3.  en fonction de la date du tableau ci-dessous.


1.     24 Déc
NOEL
Messe de Minuit
§          Is 9,1-6.
§          Ps 96,1-2.3.11-12.13.
§          Ti 2,11-14.
§          Lc 2,1-14.
Jésus le « marine »
2.     25 Déc
NOEL
Messe du Jour
§          Is 52,7-10.
§          Ps 98,1.2-3.4.5-6.
§          Hé 1,1-6.
§          Jn 1,1-18.
Grâce sur grâce

3.     26 Déc
La Sainte Famille

§          Sirac 3,2-6.12-14.
§          Ps 128(127),1-2.3.4-5.
§          Coloss. 3,12-21.
§          Mt 2,13-15.19-23
(Re)composer
4.     01 Jan
Sainte Marie
Mère de Dieu
§          Nb 6, 22-27
§          Ps 66,
§          Ga 4, 4-7
§          Lc 2, 16-21
Le Proposition
5.     02 Jan
Épiphanie
 
§          Is 60,1-6.
Le coup de l’Etoile
6.     09 Jan
Baptême de Jésus
§          Is 42,1-4.6-7.
D’homme à homme
 &
d’homme à Dieu

Joyeux Noël
Sainte Année 2011
Père Vincent Paul Toccoli, sdb


Jésus le « marine »


Jésus le « marine »
NOEL
Messe de Minuit
24 Déc

Textes

-          Is 9,1-6.
-          Ps 96,1-2.3.11-12.13.
-          Ti 2,11-14.
-          Lc 2,1-14.




Une des traditions les plus anciennes pour toute grande fête est d’échanger des cadeaux :
Pas de ces cadeaux qui finissent sur Ebay et Price minister !
Mais des cadeaux qui soulignent votre valeur, puisque on pense à vous fêter !

Le 25 décembre, donner et recevoir des cadeaux est enchâssé dans la culture de Noël.
Et pas seulement pour les enfants - cad pas seulement pour ceux qui ont l’âge des enfants -, mais pour tosu ceux qui ont gardé une âme d’enfant.
A Noël, c’est tous ceux-là qui sont à la fête : tous ceux qui, croit-on,  méritent d’être ‘valorisés’…
Au point qu’en ouvrant ces cadeaux, l’un ou l’autre doit se demander – en lui-même -, s’il a été ‘évalué à son juste prix’ !

Nos concitoyens ont du réviser à la baisse leur budget de Noël, à une baisse de 50% : j’en connais qui ont carrément transformé en ‘biens utiles’ (denrées, cuisine, vêtement…) les dépenses de saison.
Les Restos du Cœur et le Secours Catholique ont vu doubler le nombre de leurs hôtes. Tout comme les asiles ouverts un peu partout, vu que la neige et le froid se sont invités très tôt chez nous, fin novembre : jusque très bas en dessous de zéro, dès le 30 novembre…
Vous vous rappelez ?
Mais pourtant certains ont choisi d’emprunter, ou d’investir des sommes folles : Noël, c’est Noël, disent-ils ! Ainsi certains se sentent ‘obligés’, au point de tomber captifs du piège de la dette !
Des pays entiers d’ailleurs, depuis la Grèce, sont tombés dans ce piège de la dette : ce fut le tour de l’Irlande fin Novembre, d’autres peut-être vont bien tôt les rejoindre ! Malheureusement !

Un cadeau est le plus ‘noble’ quand il n'est pas donné avec l'espérance d'un cadeau ou d'une faveur en échange ou en retour.

À Noël, les hommes ont reçu un cadeau : le plus merveilleux des cadeaux. 
Un cadeau libre de toutes conditions, et de toute attente de quoi que ce soit en échange.

Le rapport qualité prix, c’est la valeur, le prix auquel Dieu nous a évalués !

Le cadeau c’est un enfant dieu ! On ne peut plus libre : à la fois don dérisoire – un bébé ! -,  et don d’éternité, tout simplement !
Cela nous change des cadeaux que nous échangeons, dans un monde fragile, et une courte  existence : nos cadeaux cassent (dès le 25 à midi !), nos batteries meurent (après une heure d’utilisation)…Celui que Dieu nous fait dure sans fin!

Nous savons que le cadeau le plus valable, c'est celui qui concerne individuellement la personne qui le reçoit : comme un parfum soigneusement choisi qui convient à tel ou tel de nos amis, un article de sa couleur préférée, un cadre chargé d’une photo de son bonheur !

Le cadeau de l'enfant Jésus est un cadeau personnel ! Il a la puissance !
La puissance de nous changer,
-          si nous nous ouvrons en lui
-          si nous parvenons à la conscience de nous-mêmes qu’il nous révèle
-          si nous sommes prêts à rentrer dans la famille de Dieu, en nous laissant adopter comme frère et sœur de cet enfant



Mais ce cadeau de l’enfant est devenu le cadeau d'un homme, et de sa vie qui changea la vie de ses contemporains, et continue de changer la vie des hommes… La preuve !
Le cadeau d'un homme, devenu un cadeau de salut par la mort sur une croix et la victoire de la résurrection.
Ce cadeau est une histoire qui ne s’est pas finie dans ces culs de sac,  qu’auraient pu être le pied de la croix,  le tombeau vide ou même le feu de Pentecôte !
En tout cas, ce soir, cette nuit, l’histoire n’est pas une impasse, tant que ce corps et ce sang de la crèche deviennent le pain et le vin de notre foi !
Le cadeau de cette nuit continuera en nous son silencieux travail de transformation et de changement – de transsubstantiation -, quand nous quitterons ce bâtiment de notre congrégation !

C’est un présent qui dure, en s’imprégnant en permanence des énergies de la vie des hommes – humaine, familiale, économique, politique, culturelle, religieuse…
Mais en même temps, pour durer, ce présent doit rester toujours présent !Comment ?  



En abandonnant ce qu’il produit : d’humain, de familial, d’économique, de politique, de culturel, de religeux…
Cet enfant qui depuis Bethléem grandira « en sagesse et en force devant Dieu et devant les homme », a répété jusqu’à en perdre la voix, que le culte des montagnes (Garizim pour la Samarie et Moriah pour Jérusalem) est fini !
Ce que l’homme bâtit, DOIT RESTER la simple trace historique qu’il est bien passé par là, mais IL DOIT PASSER AILLEURS et surtout ne pas y rester !

Si ce Jésus - qui (re)vient ce soir (nous réveiller) -, n’est resté que 33 ans sur cette planète,  et n’a prêché que pendant 18 mois ! Ce n’est pas pour rien !

Apprenons à « défaire  l’emballage » de ce cadeau !
Apprenons à connaître intimement le mode d’emploi de ce cadeau : cad le fonctionnement de cette personne qui nous est donnée en cadeau par Dieu lui-même !

Cadeau d’amour certes, mais cadeau exigeant du destinataire qu’il comprenne de quoi il s’agit avec ce cadeau !
Jésus n’est pas un « jouet » inoffensif, c’est un formidable « marine » de l’éternité !

Chaque année, le retour !


Grâce sur grâce


Grâce sur grâce
LA NATIVITÉ DE JÉSUS
Le jour
25 décembre 2010


Textes :
-          Is 52, 7-10,
-          Ps 97,
-          He 1, 1-6
-          Jn 1, 1-18

Que disent en ce jour la tradition, la liturgie et la foi chrétienne, quand elles sont catholiques :


UN ENFANT NOUS EST NÉ,
UN FILS NOUS EST DONNÉ!

Ce qu'Abraham, notre Père
et le plus juste des hommes
ne pouvait faire,
notre Père céleste l'a fait...
IL NOUS A DONNÉ SON FILS.
Il a déposé dans nos bras,
comme si nous l'avions enfanté,

un tout petit ENFANT.

Dieu a pourvu à l'agneau du Sacrifice.
ALLÉLUIA !
Béni sois-tu qui visites
et rachètes ton peuple!
Nos pensées se taisent,
il n'est plus de place
que pour l'exultation...
Merveille à nos yeux,
un petit agneau, un nourrisson,
le fruit de l'Amour,
la plus belle invention de la Miséricorde !

NOËL!     NOËL!     NOËL!

(D'après EPHATA)


Voilà, c’est la messe du jour de Noël - après la messe de la nuit (pour les uns ou les autres) et le réveillon en famille, nous espérons, pour tous !
Entend-on encore les lectures que nous propose la liturgie, heureusement occupés que nous sommes à la joie du jour, au souvenir des cadeaux au pied du sapin et au plaisir encore à venir de la bonne table qui nous attend !
Pourtant, mais nous le savons, elles touchent ce que nous avons de plus profond. Et d’abord l’ouverture de la lettre aux Hébreux.

« Hier, de bien des manières… », « ..Et à plusieurs reprises » ! 



Ainsi, nous ne sommes ni les premiers ni les derniers auxquels Dieu s’est adressé,  s’adresse et s’adressera encore et encore : tant qu’il y aura des hommes, des femmes et des enfants sur notre Terre !
Car l’univers divin que Dieu nous partage est un univers pluriel, comme le sont ses diverses interventions, en toutes nos réalités fragmentaires et morcelées.
Cette nuit, ce matin, il s’agit de l’Unique « Maintenant, aujourd’hui » : Dieu nous dit tout en son Fils ! Et il nous dit tout – suprême trouvaille ! -, en une fête qui est précisément la fête de celui qui ne parle pas. L’enfant est celui qui est sans parole, « in-fans ». Dieu muet.

Car Noël est d’abord et avant tout la fête du silence. Pour nous dire les mots de Dieu, le Verbe de Dieu, Jésus devra, année après année, apprendre nos propres mots. Lesquels ? Rappelez-vous Isaïe : certes, les mots de la joie du retour d’exil, la joie de la fin de la captivité et du retour chez soi, mais une joie est ternie par des ombres guerrières qui planent encore sur les routes, à travers  un pays qui a été occupé, à tort ou à raison, par des gens qui ont profité de l’absence des véritables propriétaires pour accaparer leurs biens. Un pays déchiré dans lequel il ne reste qu’un petit reste, comme un enfant….



Il est évident de voir nous aussi, tout au fond de notre réelle joie d’aujourd’hui, la peur non moins réelle des lendemains qui ne chanteront pas nécessairement pour tous, la récession économique et la rigueur, les taxes et les impôts qui augmentent, le chômage d’un enfant, d’un mari, la baisse de notre pouvoir d’achat, les dangers de la nuit et des transports en commun : notre désenchantement au milieu de l’enchantement de Noël ! Nos mots ainsi se mélangent, de manière indiscernable, aux paroles de Dieu,  et nos désirs d’homme : de revanche, de tranquillité, ’être tranquille, de posséder en paix ce qui nous appartient, de triompher du destin, couvrent trop souvent les paroles de Dieu, et nous sommes incapables de les entendre, sinon de manière terriblement humaine !

Allant jusqu’à transformer Noël en manifestation de puissance, de griserie et de gaspillage. Oh ! Inévitable parfois, quand on a trop souffert, trop manqué, trop compté ! Comment relier nos vicissitudes avec l’humilité de cette fête ? Comment comprendre que Dieu nous ait parlé à hauteur d’homme, avec notre langue, entrant dans nos désirs, venant nous chercher dans ce que nous avons de plus sombre et de plus violent, exactement comme il nous saisit sur les champs de bataille (savez-vous combien de pays sont en guerre aujourd’hui ?) ou dans des lits incestueux (savez-vous les dérives du sexe et de son exploitations, en cette ‘Douce nuit ! Sainte Nuit’ ?) ? Dieu qui vient chercher chacun, où qu’il soit capable d’aller jusque dans les pires épines de l’existence…

*
*          *

L’incroyable reste et restera cette réalité de Noël où nous entraîne l’évangile de Jean. Rupture entre la force des mots et cette simplicité de ce Fils né à Noël, désaccord entre l’audace, la violence, la puissance - dont il reste tant de traces dans les textes qui nous rapportent l’évènement -, et l’enfant silencieux livré à l’histoire et à nous cette nuit ! Notre foi ne peut-elle être que  constamment ballottée entre, d’un côté, le désir de revanche, « la revanche de Dieu », et de l’autre côté cet abaissement qu’il a choisi, ce Dieu capable – mais pourquoi donc ? -, de souffrir du froid, de la faim, Dieu pleurant, Dieu qui naît chez les hommes?

L’incarnation est la pierre d’achoppement des croyants : croire en Dieu, peut-être !
Mais en un Dieu si terriblement humain qu’on se demande s’il peut encore être divin ?
Question redoutable qui hante l’histoire de la foi chrétienne depuis l’origine.



L’homme n’avait pas, n’a toujours pas l’habitude de ce gap, de ce décalage entre ce que Noël lui propose depuis ‘seulement,’ deux mille ans, et un Dieu puissant et rassurant! Nous voilà devant l’humilité d’un Dieu dont il faut s’occuper : un enfant à recevoir comme une mère ou un  père de famille, le portant dans ses bras, à la naissance et à la mort : comme nous le faisons - sans réaliser trop ce que nous faisons -, au moment de la communion. Un Dieu entre nos mains.
Saint Jean  a tellement  médité là-dessus ! Il répond en une métaphore, celle de la lumière : « La lumière qui éclaire tout homme ». Tout homme : le pécheur, le païen, celui d’une autre religion, celui pour qui Dieu n’existe pas, celui qui combat même les croyants, celui-là est éclairé par Dieu, même sans le savoir. Le refuserait-il ? « La lumière qui éclaire tout homme est venue en ce monde.»
Chacun dans sa conscience ne peut plus le nier, désormais : cette conscience est le lieu même où la suprême liberté de l’homme  rencontre la présence de Dieu, qui l’éclaire depuis l’intérieur.
Car le débat  d’abord s’intériorise en chacun de nous : « Comment cela est-il possible ? » Jean  a pensé à la question – qu’il s’est certainement posée à lui-même plus d’une fois -, et il poursuit en disant que par cet enfant qui nous vient, chacun –dont lui-même -, a reçu « grâce sur grâce ».
On prend ou on ne prend pas ! Il y a comme ça des trains, qu’on laisse passer on ne sait pas pourquoi :Et cela vous mine tout une vie !



La grâce ? Qu’est-ce que c’est ? C’est comme un sourire qu’un inconnu vous adresse, alors que vous ne le connaissez pas, et qui rend soudain familier et accueillant un univers inhospitalier jusqu’ici ! La grâce, ainsi, c’est d’abord le sourire de Dieu qui se rend ‘gracieux’, qui se rend ‘souriant’, mais que nous avons le droit d’ignorer !
Qui est donc capable de faire notre bonheur, sinon celui qui ose venir jusqu’à vous, au point de se confier à vos mains, au point de s’en remettre à vous, de vous faire suffisamment confiance pour accepter de se livrer à notre fragilité : de compter sur nous et avec nous !
Grâce sur grâce.

*
*          *

C’est en s’incarnant fragile que Dieu pouvait se livrer à notre fragilité.
Cet enfant de Noël incarne moins la puissance de l’être – qu’il est à ne pas douter ! -, que la générosité de l’amour. Au cœur de Dieu, il n’y a pas d’abord une philosophie, mais il y a une source, l’acte de se donner.  – dont on ne se doutait pas !
C’est peut-être la grâce suprême : en nous disant qui il est (capable d’être fragilité comme nous), il nous dit qui nous sommes (capables d’être divins comme lui).

Noël comme échange d’identité : à l’amiable, bien sûr !

Joyeux Noël.


(Re)composer


(Re)composer

Dimanche de la Sainte Famille –
26décembre

Texte : Mt 2, 13-15.19-23


Le modèle de famille – Marie + Joseph + Jésus -, est-il praticable dans toutes les familles du monde, à travers le temps et l’espace ?
En écrivant cela, je pense à ce qu’il en serait si Jésus était né dans le 9.3. à Paris, à Shinjuku à Tokyo, ou dans une ferme de l’Oregon, ou encore dans une tribu Yanomani du Brésil amazonien !
J’aime bien me poser ce genre de questions… auxquelles on ne peut pas répondre, car ce sont les seules questions qui m’intéressent.

L’Eglise déclare qu’aujourd’hui, c’est la fête de toutes les familles du monde. S’il en est ainsi, on peut s’interroger pourquoi tant de parents vivent des difficultés lorsque leurs enfants n’épousent pas le modèle familial de notre société d’aujourd’hui, si la ‘Sainte Famille’ est vraiment ce qu’il y a lieu de suivre. La question – encore une ! -, doit aller plus loin : Marie et Joseph étaient-il ‘d’accord’ avec les initiatives de Jésus ? Avec son escapade au Temple à l’occasion de sa Bar Mitswa, par exemple ? Quant à sa ‘vocation’…

Et puis, cette ‘sainte’ famille était  composée - sans pour autant être irrespectueux -, d’une fille mère, ou du moins, d’une mère tombée enceinte avant son mariage officiel, d’un père qui n’est pas le père biologique de l’enfant, mais qui ‘l’adopte’ volens nolens – au moins au départ -,  et d’un enfant unique qui ne reprendra certainement pas l’affaire familiale de bois ébénisterie



Si c’est ce type de famille qui soit à envisager comme modèle, alors oui ! Entre les familles recomposées, les familles mono et homo parentales et les naissances sous X, nous ne sommes pas loin de l’a-normalité de la famille contemporaine. La Sainte Famille est une famille moderne, avant la lettre ! Et même post moderne à succès, si l’on considère la destinée extraordinaire de ses trois membres, ‘sur la Terre comme au Ciel ‘!

Aujourd’hui, la substance traditionnelle de la famille - même si elle reste le modèle majoritaire dans notre société, dans la mesure où tout couple qui se marie, souhaite encore le réaliser -, se réfracte cependant en une nébuleuse que nous avons de plus en plus de peine à appréhender.

Mais, que nous nous rebellions ou non contre cet état de fait, nos familles, à l’image de celle de Nazareth, sont le lieu obligé de notre enracinement fondamental dans la vie. C’est le premier endroit de notre socialisation, c’est-à-dire de notre manière de nous insérer dans un groupe humain. Nous y découvrons des valeurs, des codes de conduite, avec des contradictions sans nombre. 


C’est en elles que nous faisons également l’expérience de nos premières frustrations de désirs non assouvis. Mais pardessus tout – et c’est là que le mystère de la destinée et de la sociologie, sous l’œil de la Providence, va jouer -  les familles peuvent et devraient être le lieu où se construit chaque être humain par les mots et les gestes de la tendresse et de la douceur : The milk of human kindness ! Oui, la famille peut et devrait être le lieu par excellence d’apprentissage de l’amour.

En ce sens - et au-delà des difficultés que la situation socioreligieuse du couple ‘bancal’ de Nazareth a pu connaître (pour éviter la répudiation et la lapidation de Marie !) -, Jésus, pourrait-on dire, est bien ‘tombé’ ! Décrit par les évangiles, on voit, on entend, on sent que cet enfant, cet ado, ce jeune homme, cet homme … a été aimé ‘à la folie’ – c’est le cas de le dire ! -, par son père et sa mère, par ceux qui l’ont élevé jusqu’à ce qu’il s’envole de ses propres ailes poursuivre sa vocation.

L’amour familial est un amour difficile à cerner, dont les contours sont difficiles à préciser. C’est l’amour marqué par les liens de sang bien sûr –Jésus sort du ventre d’une femme lui aussi-, l’amour d’une histoire commune partagée – on a du lui raconter les péripéties de sa venue, le 1er Noël en somme -,  dans la quotidienneté pendant de nombreuses années – l’atelier, les clients, les voyages d’affaires loin peut-être, la synagogue du shabbat, la yeshiva du catéchisme, la bar mitzwa (ça, personne ne l’avait oublié !),les pèlerinages à Jérusalem … 

Ses parents ont-ils rêvé de projets pour Jésus ?
Jésus a-t-il toujours su qu’il ne fonderait pas de famille lui-même ?
Comment s’est-il représenté une fécondité ‘autre’ ?
A quel degré avait-il un sentiment d’appartenance à et d’enracinement dans l’histoire d’une famille, sa famille qui,- prétend l’Evangile -, remonterait à David lui-même ?
Cette famille a-t-elle connu des problèmes d’argent (on travaillait !) et en faisait-elle grand cas (le nécessaire ?).

Ce Jésus a été profondément marqué par l’amour de ses parents, façonné, modelé.  Chaque famille a son histoire. Chaque famille est une histoire.

Dans le même sens, Paul nous convie à la suite de ce Jésus, à revêtir nos cœurs de tendresse, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience : c’est très difficile, croyez-moi ! De la sorte, nos relations s’en trouveront renforcées, enrichies, dépassées, voire même réconciliées. Ce qui est vrai, croyez-moi aussi !



Et pourtant – bien que cela soit déjà formidable !-, il y a plus depuis ce Jésus ! Par le baptême – on l’a oublié parce qu’on a été ‘mal’ baptisé par des fonctionnaires qui ‘faisaient leur job’ !-, nous sommes entrés dans une autre famille, encore plus importante pour l’éternité: celles des croyantes et croyants de la vie sans fin.
Dans cette famille-ci, celle que nous composons en ce moment précis, nous sommes conviés à considérer l’attitude de Joseph (le père nourricier de notre ami Jésus !) : silence, discrétion, respect, conscient de sa décision et disponible à une volonté qui le dépasse mais ne l’écrase pas.  Par Joseph, nous pouvons comprendre que nous ne sommes ni étrangers à notre vocation ni les uns pour les autres, mais que nous des enfants appartenant à une même famille, sa famille, celle de Jésus : la famille de Dieu.

Peut-être entendrons-nous alors, comme lui, dans la nuit de nos désarrois, son ange nous crier très fort dans le silence :
« Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et avance là où je te dirai ! »

Bonne route avec votre ‘sainte famille’, désormais !

La Proposition


La Proposition
SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU
 1er Janvier 2011

Que le Seigneur te bénisse et te garde!
Qu'II fasse briller sur toi son Visage
et qu'II se penche vers toi
Qu'II tourne son Visage vers toi
et qu'II t'apporte la Paix!
Cette bénédiction
est désormais pour nous, les fils du Père.
C'est grâce à Toi, Vierge Marie,
qui as enfanté Dieu,
qui nous as donné le Verbe,
Celui qui est la PAIX.
Dans tes mains, Dieu s'est livré
à cause de sa trop grande humilité
pour que nous puissions voir son visage.
Et tu nous le présentes,
caché dans la sordide étable,
reflet de nos pauvres âmes,
mais sa Gloire rayonne à jamais.
Ô Vierge Marie,
nous reconnaissons en Toi,
la Mère de Dieu,
la Mère de notre Sauveur Jésus,
et notre Mère.
Tu es vraiment
BÉNIE ENTRE TOUTES LES FEMMES.

(D'après EPHATA)



Textes :
Nb 6, 22-27
Ps 66,
Ga 4, 4-7
Lc 2, 16-21

Pourquoi les catholiques romains  fêtent-ils Marie en ce Jour, octave de la Nativité ?
Elle est la mère de Dieu et ils la proclament bienheureuse du fait qu'elle l’accueillit dans la foi de son corps et de son âme. Le sens cette Nativité unique bouscule l'attente la plus normale d'une Mère. Mais c'est précisément dans cette foi que nous trouvons son plus beau titre de gloire et que se fonde sa maternité spirituelle de tous les hommes, frères de son fils Jésus !

Au temps des Patriarches et de Moïse la bénédiction est autant incantation que prière. Les voeux émis sur l’être nouveau que l'on nomme sont sensés déterminer son destin. Le descendant béni pourra ainsi accomplir l'attente (?) de celui qui l'a engendré et qui l'engendre ainsi d'une nouvelle façon, en lui traçant son destin. Il faut que les enfants demandent à l’occasion  à leurs parents, non seulement pourquoi ils leur ont donné ce prénom, mais surtout s’ils savent eux-mêmes le sens de ce prénom !
Il n’est pas neutre de se prénommer Vincent ou Victor, par ex., tous deux venant du latin vincere = vaincre. Car si Victor est celui qui est sorti vainqueur de la bataille, Vincent (participe présent) est celui qui, s’il a toujours le dessus jusqu’ici, n’a pas encore vaincu son adversaire ! Le vainqueur doit maintenant gérer sa victoire ; le combattant a encore et toujours à lutter !


Dire merci pour la moisson, avec le psaume 66, c’est dire en ce jour merci pour récolter librement et à notre besoin là où nous n’avons pas semé. Il en est comme ça, et Marie en fut, qui dans l'ombre, plus qu'aucun autre, accomplissent leur propre mutation spirituelle et, par contagion, celle de ceux qui les entoure, les contacte ou les fréquente : par capillarité de service et de disponibilité

Dieu se présentant dans la simplicité et la pauvreté, c’est à ceux de sa ‘condition’ qu’il s’adresse en premier. C’est pourquoi il est à la fois remarquable et, en fait, pas si étonnant que cela, que la naissance de Jésus ait d’abord été annoncée aux pauvres et aux petits, car les bergers – de par leur mode de vie nomade et leur manque de manières policées, vivant avec leurs bêtes -,  étaient parmi les derniers dans l'échelle sociale : le intouchables de l’Inde ou les burakunim du Japon. A peine des hommes !... Pourtant c’est à eux - nous rapporte-t-on-, que viennent les porte paroles du ciel avant les grands de la terre.



Cette pauvreté de l‘évangile est un véritable mystère : c'est, à bien voir, le mystère même de Dieu- Père-Fils et Esprit -, que Jésus vient révéler, comme on dit : c’est-à-dire présenter, expliquer, démontrer.
Mais il peut y avoir problème : si nous ne ‘comprenons’ pas qu’un mystère n’est pas fait pour être ‘compris’ - sous peine de ne l’être plus -, alors nous ne pouvons pas y entrer : car c’est fait uniquement pour cela, un mystère : il se laisse ‘pénétrer’, il faut en faire ‘l’expérience’, et après, l’on se dit : ‘Ah oui, je vois maintenant de quoi il retourne’ ! Cela vaut surtout pour les grands moments de l’existence, comme de tomber amoureux (pourquoi elle/lui et pas un/une autre ?) ; la mort (qu’est-ce que c’est au fond ? Où va-t-il/elle ?) ; enfanter (ça, c’est surtout les femmes qui peuvent en parler !)…

C’est ce que donne Dieu : qu’on entre chez lui, en lui, avec lui ! Il aurait peut-être pu choisir de venir sur la terre adulte comme Adam !...
Non, IL est venu dans une situation de dépendance totale...
Le seul gîte convenable qu’il ait choisi pour paraître dans notre monde, ce fut une grotte étable. Son plan correspondait d’ailleurs à ce à quoi pouvaient s’attendre ceux qui lisaient le prophètes anciens : ils se sont souvenus d’en avoir été informés par anticipation. Isaïe, par ex. en parlait déjà comme de la venue d’un ‘serviteur pauvre’. D’ailleurs, qu’a répondu Marie à la question de savoir si elle acceptait le rôle ? ‘Je suis la servante de Dieu !’ Alors…

Vivre la "pauvreté d'esprit", c’est peut-être ça être bienheureux
Ah, il ne s’agit pas de la pauvreté misère telle qu'on peut la connaître dans le tiers ou le quart monde – on dit maintenant les pays ‘émergents’
Elles s’identifie mieux  à la simplicité, l'humilité, la patience et la non-violence : comment être le recours de ceux qui manquent de paix et de joie.
Et quand  vint le huitième jour, Jésus fut circoncis...et le moment de donner un nom à l'enfant qui venait de naître. Nous avons vu combien le nom est important, et en plus en Orient. D’autant plus que le songe avait précisé à Joseph. « Marie enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus qui signifie Sauveur, car c'est Lui qui sauvera son peuple... ».

"Au Nom de Jésus tout genou fléchit au ciel, sur la terre et dans les enfers"...


Le coup de l’Etoile


Le coup de l’Etoile
Dimanche de l'Épiphanie -
2 janvier 2011

Venez, adorons !
prosternons-nous devant le Christ
notre Roi et notre Dieu...

Oui, Seigneur,
avec les humbles et les savants,
nous venons t'adorer.
Enfant divin, Roi de gloire,
Lumière venue éclairer les nations !
Nous t'apportons l'offrande de nos vies,
nos faiblesses, nos limites, nos médiocrités,
nous t'offrons aussi
le meilleur de nous-mêmes
en nous agenouillant devant ta Grandeur.

Jamais nous ne voulons
avoir peur de perdre nos sécurités,
nos certitudes, notre bien-être
pour suivre l'ÉTOILE
qui nous mènera sans cesse vers TOI
au milieu des nuits.
(D'après EPHATA)

Textes :
Is 60, 1-6,
Ps 71,
Eph 3, 2-3a.5-6
Mt 2, 1-12

Qui court après qui ? Dieu court-il après les hommes ? L’homme court-il toujours après Dieu ? Au milieu des ruines, des restes de nos systèmes et de nos idéologies, qui peut répondre et prétendre que nous sortons de l’ère du vide ?
Je ne suis pas d’avis que les piles de livres, de revues, de magazines, d’émissions de radio et de télé… sur les fondateurs des grandes religions… soient une preuve d’un sursaut ou de prise de conscience.
Mais bien plutôt une immense curiosité relevant plus de l’ésotérisme ou de la gnose, mais pas du besoin  de salut, de s’en sortir, de respirer…

L’homme contemporain estime, par son existence, qu’il n’a besoin de ‘rien’, et qu’il ne craint plus personne… en Harley Davidson, comme le chantait jadis la BB nationale si aimée au Brésil…

Aujourd’hui la tradition évangélique rapporte une histoire de Mages, qui est censée montrer de façon merveilleuse combien certains, aujourd’hui, comme hier, sont effectivement en quête de Dieu ou au moins d’autre chose. Tout le monde a compris qu’il s’agit d’un ‘conte’ pour illustrer une ‘chose’ plus importante, comme Jésus lui-même inventait des ‘paraboles’, comme chacun  d’entre nous fait une comparaison … pour faire mieux comprendre, quand c’est un peu compliqué ou peu habituel : ou bien que l’on veut insister sur l’importance de la chose !
Et là c’est très important, puisqu’il s’agit de dire que la venue de Jésus intéresse tout le monde, le monde entier, quelles que soient la couleur, la langue et les moeurs des gens !



Alors oui, il faut remonter au VIe siècle pour apprendre que ces rois se seraient appelés Melchior, Gaspard et Balthazar ; que l'un était blanc, un autre jaune et l'autre noir ; qu'ils représentaient les trois âges de la vie (Melchior un vieillard à longue barbe, Balthazar un homme d'âge mûr et Gaspard un jeune homme imberbe). Vous voyez, c’est ce qu’on appelle une illustration.  Mais il n'en est pas moins vrai que l'Épiphanie – c’est-à-dire la Révélation  de Jésus au monde entier -,  est l'une des plus anciennes affirmations de la foi chrétienne. En témoignent, les treize représentations que l'on retrouve dans les catacombes. Et c’est pour cela aussi que l’Eglise est catholique, c'est-à-dire qu’elle s’adresse à l’univers, sens de katolikè, en grec.
 
Quel est le message essentiel que Matthieu veut nous communiquer ? Eh bien le voici ! Tous les peuples, de toutes races, tous les hommes, de tous âges et de toutes conditions sont invités, à la suite de ces grands et vénérables personnages, à chercher Dieu, sans oublier que c'est Dieu qui, le premier, est venu les chercher!  Car cet évènement vient confirmer que Dieu fait le premier pas. Il bouge le premier ! Le coup de l’étoile, c’est lui ! Et comme ces messieurs surveillaient le ciel, ils l’ont vue, cette étoile nouvelle. C’est pourquoi je disais d’entrée, que si on n’attend rien, on ne verra rien, et il ne se passera rien dans ma vie !
Mais si j’attends quelque chose ou quelqu’un, alors, mon attention est toujours éveillée, et je me nourris à la fois de mes recherches et des doutes,  et un jour, soudain, tout m’apparaît clair !

L’appel de l'étoile est un appel intérieur et puissant : il a jeté les Mages sur la route de l'aventure et de l'inconnu ! Ce fut chez eux, j’en suis sûr, plus qu’une simple curiosité : «Allons voir ce que signifie cet intrigant météore! ». La question du pourquoi, du comment, du pour qui… Voilà le genre de question qui les a fait avancer !
C’est comme pour l’amour ! Qui commence à aimer pour qu’on en parle ? Si quelqu’un ne s’y met pas, personne ne se sentira aimé, et personne ne pourra savoir ce que c’est, ni en parler éventuellement !
Si c’est qui Dieu appelle le premier, c’est qu'en fait c'est lui qui aime le premier. Nous aimons parce que nous nous sentons aimés et parce qu’il nous a aimés le premier. A l’épiphanie, Dieu s'offre à nous en cet enfant. Il nous crie depuis la crèche : Aimez-moi et vous m'aurez en vous ! » Il vient au-devant de nous: Voici que je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper; moi près de lui et lui près de moi (Ap 3, 20).

La question est : Pourquoi nous aime-t-il tant ?
Demandez à votre mère et à votre père pourquoi ils vous aiment.
Demandez à la fille ou au garçon que vous aimez et qui vous aime, pourquoi il/elle vous aime!
Aucune réponse ne vous satisfera  et pourtant toutes seront correctes, mais chacun et toutes  ensemble, seront toutjours incomplètes !
C’est ce qu’on appelle un mystère : le mystère de l’amour !


 
C’est pourquoi Dieu s’est présenté sans faire d'esbroufe, sans éblouissement, sans racolage.
Puisqu’il l’avait décidé depuis l’éternité – où il n’y a ni temps ni lieu -, il fallait bien, s’il devait le faire, qu’il le fasse à un certain moment de l’histoire et en un certain lieu de la planète ! Eh bien ce fut là et quand vous savez ! Et  tout le monde peut trouver sa place dans la caravane des mages ; on trouvera toujours un chameau !

Si l’aventure vous intéresse, demandez à l’organisateur de vous en donner l’idée : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire. » (Jn 6, 44)
 
Découvrir le Christ demande une double épiphanie, ou si vous voulez une épiphanie réactive !
Une manifestation mutuelle. Je me révèle  à toi, tu te révèles à moi ! Et le processus est directement proportionnel : plus tu…, plus il…
Tout cela est donné : nulle obligation, nulle condition, rien que du don…
Est-ce que tout le monde doit suivre l’étoile ? Je n’en sais rien !
Faut-il être un peu fou ou farfelu pour partir ainsi à l'aventure? Oui, ça j’en suis sûr !
Aimer le mystère, est-ce courant ? Non, sauf pour les chercheurs, les curieux, ceux qui veulent aller plus loin, plus profond, plus haut…
Les indifférents, de toute façon, ne sont intéressés par rien ! Alors…

Si en avançant à la suite de l'étoile nous ne recevons aucune réponse à nos question, au lieu de dire tout de suite que Dieu est sourd, ou qu’il n’est pas là, réfléchissez un peu aux questions que vous vous posez ! Si c’est « Questions pour un champion », alors allez plutôt sur wikipedia, et laissez Dieu tranquille !

Être amoureux de l’infini, certes, mais pas pour y chercher n’importe quoi ! Un peu de tenue dans la tête, quoi!