dimanche 22 juillet 2012

Du pain pour les hommes


Du pain pour les hommes

29 JUILET  17EME DIM


"Distribution", "multiplication" ? Personne ne s'étonne, si ce n'est que les pains sont "distribués" à cinq mille hommes ! "Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua." Par ailleurs, la fin de notre histoire nous apprend que cette foule avide de sensations fortes n'a pas la foi!

Le schéma, pourtant, est nettement eucharistique:
-          on s'était mis à (pour)suivre Jésus pour l’écouter : liturgie de la Parole ;
-          puis on a assisté et pris part au « signe » qu'il a accompli : liturgie eucharistique et communion !
De plus, l'action se déroule "un peu avant la Pâque", ce qui souligne le rapprochement à faire entre le "signe" d'aujourd'hui, et l'événement central de la foi chrétienne – bien que ce ne soit qu'à la Cène que Jésus prononcera les paroles de la Nouvelle Alliance: "Ceci est mon corps."



Décryptons !
La situation se présente d’abord comme un besoin élémentaire de nourriture – « Ils ont faim ! » -, besoin on ne plus quotidien: Mais "Où pourrions-nous acheter du pain ?" demande Jésus (pince sans rire !!! On est loin de tout!). Et Marc revient sur ce besoin matériel et physique dans un dialogue (de sourds !) avec Philippe et André, qui insistent tous les deux sur l'ampleur du problème. Voilà que ce sera un enfant qui tient en main la solution: "Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d'orge (eh, eh !) et deux poissons."

La mention de « pains d'orge » en contexte de (crier) famine renvoie immédiatement à la première lecture. L'action de Jésus se situe à la suite de l'un des plus prestigieux prophètes du passé: dans une situation équivalente, Élisée avait distribué vingt "pains d'orge" à cent personnes. "Ils mangèrent, et il en resta !" De leur côté, rappelons-nous, les Hébreux mangèrent de la manne en temps de famine, dans le désert. Quant au Pain du ciel…



Les deux allusions à Moïse et à Élisée suffisent pour que la foule identifie le Messie: "C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde." Et elle ne se trompe pas ! Quelque part ! Pourtant les gens ont mal compris de quoi il s’agit exactement : le Pain de vie que Jésus veut leur donner dépasse infiniment leurs aspirations politiques et terrestres.

Comment passer d’un plan à l’autre ?

Essayons d’ « expliquer ».

  1. La transsubstantiation est, littéralement, la conversion d'une 'substance' en une autre : pour les chrétiens,  la conversion du pain et du vin en corps et sang du Christ lors de l'Eucharistie. Ils emploient le terme de « transsubstantiation » pour expliquer que, dans l'Eucharistie, le pain et le vin, par la consécration du prêtre au nom de Jésus, sont « réellement, vraiment et substantiellement » transformés ou convertis en corps et sang du Christ, tout en conservant leurs caractéristiques physiques ou espèces (texture, goût, odeur : les apparences) initiales.

  1. La 'substance' est « ce qui existe par soi-même ». [Ainsi, la forme d'un chapeau n'est pas le chapeau lui-même, pas plus que sa couleur, sa taille, sa texture ni aucune autre propriété sensible. C'est le chapeau lui-même (sa « substance ») qui possède une forme, une couleur, une taille, une texture tout en étant distinct de ces propriétés.] Contrairement à ces apparences ou accidents, la substance ne peut être perçue par les sens.
  2. Lorsque Jésus dit pendant la Cène : « Ceci est mon corps », ce qu'il tient dans ses mains a l'apparence d'un pain mais, selon la foi, la substance de ce pain a été convertie en chair du Christ. C'est donc 'vraiment' son corps, même si les apparences accessibles aux sens ou aux études scientifiques demeurent celles du pain. La même conversion survient lors de chaque célébration de l'Eucharistie.
  3. On parle de « présence réelle ». Dans ce cadre, la présence eucharistique du Christ commence au moment de la consécration et dure aussi longtemps que les saintes espèces (pain et vin) subsistent. D'où le culte du Saint-Sacrement, qui connaîtra un grand développement à l'époque baroque. On considère que le Christ est réellement présent dans le Saint-Sacrement.



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