mercredi 25 janvier 2012

En homme qui a autorité

 « En homme qui a autorité »
4e dimanche du Temps de l'Église - B

29 Janvier 2012


Textes
§          Dt. 18,15-20.

Marc n’a pas connu Jésus  (Moi, je crois que le jeune homme qui à Gethsémani s’enfuit tout nu pour échapper à la soldatesque, c’est lui !), mais il a été en tout cas l’un des premiers chrétiens. Les Actes des Apôtres nous rapportent qu’à sa sortie de prison, à Jérusalem, Pierre est allé se réfugier dans la maison de sa mère. Marc a donc « au moins » côtoyé certains apôtres. Il a même été à bonne école :  il a, un temps, accompagné l’ « impossible » Paul dans ses voyages, et plus tard, il « serait » resté à Rome, comme secrétaire auprès de Pierre, jusqu’à la mort de celui-ci sous l’Empereur Néron : les experts disent même que l’évangile de Marc est en fait l’évangile de Pierre – la catéchèse de la communauté de Rome -,  car l’évangéliste a pris ses informations directement du premier et du plus vieux des apôtres. 


Le but principal que se propose l’évangile de Marc est de nous présenter Jésus-Christ et de répondre à la question : «Qui est cet homme? » En fait, la réponse est donnée dès le début de son récit, dans le titre, pourrait-on dire : «Commencement de l’évangile (Bonne Nouvelle) de Jésus (Sauveur), le Christ (Messie), le Fils de Dieu (on ne peut être plus clair !» Et ensuite, tout au long de son bref évangile (16 chapitres), il dévoile aux chrétiens de Rome l’identité de « cet homme, Jésus de Nazareth. »

En bon reporter magazine, Marc nous raconte une journée-type de Jésus. À travers ce procédé littéraire, il nous présente son activité tout en soulignant les traits essentiels de son ministère. Ce matin, nous lisons la première partie de cette journée. 
 
Là, Marc a certainement voulu focaliser l’attention du lecteur sur « Jésus, le Maître », puisque les mots "enseigner" et "enseignement" reviennent quatre fois en quelques lignes : «Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.» Et à la fin du texte : «Tous s’interrogeaient : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! » Marc insiste ici moins sur le contenu de l’enseignement de Jésus, mais plutôt de l’impression qu’il fait sur les auditeurs.


Car c’est d’abord de l’intérieur que Jésus rejoint les gens. Il ne juge ni ne condamne, mais redonne espérance et joie de vivre. Ce qui séduit l’auditoire : «Il parle avec autorité ».
En latin, le mot « auctoritas = autorité » vient de « augeo » et veut dire : « augmenter, faire grandir », « faire croître », « aider à se développer ». L’autorité parentale, par exemple, devrait désigner la capacité des parents à faire grandir des enfants libres et pleins d’espoir pour l’avenir. C’est en tout cas ce genre d’autorité que Jésus exerce, « une autorité de service à la personne », pour la rendre plus libre et lui permettre de prospérer.

Si la communauté chrétienne a toujours admiré le Christ pour son enseignement, elle l’a aussi aimé pour son action, pour ce qu’il fait : par exemple pour sa compassion envers ceux qui souffrent, qui sont dans le besoin et qui sont rejetés par les autres. Jésus a laissé une impression vraiment profonde sur les gens tout autour de lui, non seulement parce qu’il proclamait un message nouveau, mais aussi parce qu’il joignait le geste à sa parole, et agissait en conformité avec ce qu’il disait, en invitant les autres à faire de même.

Ainsi, pendant cette « journée type » décrite par notre reporter, Jésus va à la synagogue pour prier avec la communauté de son village, et là il enseigne. Ensuite, il guérit un malade en chassant un esprit mauvais. (Aujourd’hui, les esprits mauvais seraient tout ce qui nous empêche d’être bien dans notre peau : et il y en a ! Les psychologues et les psychiatres connaissent bien ce genre de mauvais esprit : l’addiction à la drogue, à l’alcoolisme, aux jeux de hasard, au travail excessif, à la poursuite effrénée de l’argent, de la carrière, du pouvoir, le manque de confiance en soi, les peurs incontrôlées, etc.)
Après la synagogue, Jésus retourne à la maison et là, il remet sur pied la belle-mère de Pierre. Le soir venu, une fois le sabbat terminé, il guérit toutes sortes de malades. Et le matin suivant, très tôt, il s’isole pour prier.



À travers son reportage « Paris-Match » des paroles et des actions de Jésus, Marc révèle au lecteur qui est cet homme qui sort de l’ordinaire : petit à petit ! Ce Messie, ce fils de Dieu, le  voilà présenté comme un frère, comme une personne proche et de grande compassion !

Nous aurons le temps de le découvrir à loisir tout au long de cette année qui puisera dans cet évangile. Nous verrons que les plus grands « miracles » de Jésus ne sont pas les guérisons subites et merveilleuses qu’il accomplit, mais les conversions étonnantes des cœurs les plus durs et les plus éloignés du Règne de Dieu.



Pourquoi ? Parce qu’il parlait en homme qui a autorité !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire