jeudi 5 janvier 2012

« Quand le ciel se déchire … »

« Quand le ciel se déchire … » 


Baptême du Seigneur - B
9 janvier

Textes
§          Is 42,1-4.6-7
§          Ps 29 1a.2.3c-4.3b.9b-10
§          Mc 1,7-11


Isaïe avait supplié Dieu d’interrompre son silence : «Ah! Si tu déchirais les cieux et descendais.»

A Bethlehem et au Jourdain, le ciel s’est déchiré : Dieu habite désormais parmi nous : finie l’attente... Ce Jésus effectue une «déchirure» dans l’univers clos de la planète et lance un pont avec le monde divin : l’ouverture comme cadeau de saison !
La création n’est plus l’étroite prison dans laquelle l’humanité s’est trouvée enfermée depuis qu’elle avait pris peur de Dieu, depuis l’étrange soupçon d’Adam et Ève dans l’Éden : « J’ai entendu ton pas dans le jardin, dit Adam à Dieu. J’ai eu peur… et je me suis caché. » (Genèse 3, 10) La communication est enfin rétablie.


 Est-ce vrai pour moi?

Au Jourdain, Jésus s’est fait solidaire de tout homme, en se joignant à ceux qui viennent recevoir le baptême de Jean. Mais en même temps se révèle la solidarité profonde de Dieu.
Messie humble, solidaire et fraternel : la voix du ciel, l’esprit qui descend présentent quelqu’un qui rejoint l’être humain là où il est :
-         la souffrance : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai... car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez soulagement. » (Mt 11, 28)
-         le mal vivre : « Il ne fera point de querelles ni de cris… le roseau froissé, il ne le brisera pas, et la mèche fumante, il ne l’éteindra pas. » (Mt 12, 19-20).
-         La compassion : Il devient notre Emmanuel, le Dieu-avec-nous,  prenant place dans la longue lignée des « nécessiteux » que nous sommes : solidaire de chacun, malgré TOUT !

Aujourd’hui, chacun est renvoyé de fait à son propre baptême !



Si nous ne le vivons pas comme une grande libération, nous serons toujours des idolâtres de tous les faux dieux de nos existences : l’argent, le travail, le sexe, l’état, la nation, le pouvoir, la religion, etc. Le baptême est censé nous inviter à n’adorer que Dieu seul et nous libérer du joug d’oppression de tous nos autres dieux « familiers ».

Cette grâce/force – dite « baptismale » -, reçue jadis pour la plupart, peut être continuellement renouvelée
-         par la parole de Dieu – si nous ouvrons l’évangile -,
-         par l’eucharistie – si nous la fréquentons -,
-         par la rencontre de foi en communauté – si nous ne sommes pas des sauvages -,
-         par une prière quotidienne – si nous savons « parler », etc.

Mon baptême personnel n’est pas une histoire qui ne commencerait qu’avec moi.
-         Il me rattache aux milliards de chrétiens qui ont vécu avant moi.
-         Il est l’aboutissement d’un long cheminement et la continuation de l’expérience de foi des apôtres, des martyrs, des moines d’antan, des nombreux baptisés à travers les siècles.
Ø      Je suis en fait le résultat de la foi, de la charité et de l’amour de mes aïeux, de mes grands-parents, de mes parents….
Ø      Je suis inséré dans une innombrable suite d’engagements, pris par des gens – les chrétiens - qui transmettent cette foi de génération en génération.

C’est GRÂCE à cette longue chaîne de croyantes et de croyants que le Dieu qui « déchire les cieux » du Jourdain aujourd’hui a pu dire AUSSI à notre baptême ce qu’il a révélé DE son fils Jésus :

Tu es ma fille, tu es mon fils bien-aimé,
en toi j’ai mis tout mon amour.

Ainsi, pour MOI AUSSI, « le ciel UN JOUR s’est déchiré » et CE MÊME Dieu est venu habiter chez MOI.



Une chose opportune aujourd’hui, c’est de refaire le plein de cette grâce, en célébrant ma solidarité avec le Christ, et en lui faisant une place un peu plus grande chez moi…


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire