lundi 20 décembre 2010

Le coup de l’Etoile


Le coup de l’Etoile
Dimanche de l'Épiphanie -
2 janvier 2011

Venez, adorons !
prosternons-nous devant le Christ
notre Roi et notre Dieu...

Oui, Seigneur,
avec les humbles et les savants,
nous venons t'adorer.
Enfant divin, Roi de gloire,
Lumière venue éclairer les nations !
Nous t'apportons l'offrande de nos vies,
nos faiblesses, nos limites, nos médiocrités,
nous t'offrons aussi
le meilleur de nous-mêmes
en nous agenouillant devant ta Grandeur.

Jamais nous ne voulons
avoir peur de perdre nos sécurités,
nos certitudes, notre bien-être
pour suivre l'ÉTOILE
qui nous mènera sans cesse vers TOI
au milieu des nuits.
(D'après EPHATA)

Textes :
Is 60, 1-6,
Ps 71,
Eph 3, 2-3a.5-6
Mt 2, 1-12

Qui court après qui ? Dieu court-il après les hommes ? L’homme court-il toujours après Dieu ? Au milieu des ruines, des restes de nos systèmes et de nos idéologies, qui peut répondre et prétendre que nous sortons de l’ère du vide ?
Je ne suis pas d’avis que les piles de livres, de revues, de magazines, d’émissions de radio et de télé… sur les fondateurs des grandes religions… soient une preuve d’un sursaut ou de prise de conscience.
Mais bien plutôt une immense curiosité relevant plus de l’ésotérisme ou de la gnose, mais pas du besoin  de salut, de s’en sortir, de respirer…

L’homme contemporain estime, par son existence, qu’il n’a besoin de ‘rien’, et qu’il ne craint plus personne… en Harley Davidson, comme le chantait jadis la BB nationale si aimée au Brésil…

Aujourd’hui la tradition évangélique rapporte une histoire de Mages, qui est censée montrer de façon merveilleuse combien certains, aujourd’hui, comme hier, sont effectivement en quête de Dieu ou au moins d’autre chose. Tout le monde a compris qu’il s’agit d’un ‘conte’ pour illustrer une ‘chose’ plus importante, comme Jésus lui-même inventait des ‘paraboles’, comme chacun  d’entre nous fait une comparaison … pour faire mieux comprendre, quand c’est un peu compliqué ou peu habituel : ou bien que l’on veut insister sur l’importance de la chose !
Et là c’est très important, puisqu’il s’agit de dire que la venue de Jésus intéresse tout le monde, le monde entier, quelles que soient la couleur, la langue et les moeurs des gens !



Alors oui, il faut remonter au VIe siècle pour apprendre que ces rois se seraient appelés Melchior, Gaspard et Balthazar ; que l'un était blanc, un autre jaune et l'autre noir ; qu'ils représentaient les trois âges de la vie (Melchior un vieillard à longue barbe, Balthazar un homme d'âge mûr et Gaspard un jeune homme imberbe). Vous voyez, c’est ce qu’on appelle une illustration.  Mais il n'en est pas moins vrai que l'Épiphanie – c’est-à-dire la Révélation  de Jésus au monde entier -,  est l'une des plus anciennes affirmations de la foi chrétienne. En témoignent, les treize représentations que l'on retrouve dans les catacombes. Et c’est pour cela aussi que l’Eglise est catholique, c'est-à-dire qu’elle s’adresse à l’univers, sens de katolikè, en grec.
 
Quel est le message essentiel que Matthieu veut nous communiquer ? Eh bien le voici ! Tous les peuples, de toutes races, tous les hommes, de tous âges et de toutes conditions sont invités, à la suite de ces grands et vénérables personnages, à chercher Dieu, sans oublier que c'est Dieu qui, le premier, est venu les chercher!  Car cet évènement vient confirmer que Dieu fait le premier pas. Il bouge le premier ! Le coup de l’étoile, c’est lui ! Et comme ces messieurs surveillaient le ciel, ils l’ont vue, cette étoile nouvelle. C’est pourquoi je disais d’entrée, que si on n’attend rien, on ne verra rien, et il ne se passera rien dans ma vie !
Mais si j’attends quelque chose ou quelqu’un, alors, mon attention est toujours éveillée, et je me nourris à la fois de mes recherches et des doutes,  et un jour, soudain, tout m’apparaît clair !

L’appel de l'étoile est un appel intérieur et puissant : il a jeté les Mages sur la route de l'aventure et de l'inconnu ! Ce fut chez eux, j’en suis sûr, plus qu’une simple curiosité : «Allons voir ce que signifie cet intrigant météore! ». La question du pourquoi, du comment, du pour qui… Voilà le genre de question qui les a fait avancer !
C’est comme pour l’amour ! Qui commence à aimer pour qu’on en parle ? Si quelqu’un ne s’y met pas, personne ne se sentira aimé, et personne ne pourra savoir ce que c’est, ni en parler éventuellement !
Si c’est qui Dieu appelle le premier, c’est qu'en fait c'est lui qui aime le premier. Nous aimons parce que nous nous sentons aimés et parce qu’il nous a aimés le premier. A l’épiphanie, Dieu s'offre à nous en cet enfant. Il nous crie depuis la crèche : Aimez-moi et vous m'aurez en vous ! » Il vient au-devant de nous: Voici que je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper; moi près de lui et lui près de moi (Ap 3, 20).

La question est : Pourquoi nous aime-t-il tant ?
Demandez à votre mère et à votre père pourquoi ils vous aiment.
Demandez à la fille ou au garçon que vous aimez et qui vous aime, pourquoi il/elle vous aime!
Aucune réponse ne vous satisfera  et pourtant toutes seront correctes, mais chacun et toutes  ensemble, seront toutjours incomplètes !
C’est ce qu’on appelle un mystère : le mystère de l’amour !


 
C’est pourquoi Dieu s’est présenté sans faire d'esbroufe, sans éblouissement, sans racolage.
Puisqu’il l’avait décidé depuis l’éternité – où il n’y a ni temps ni lieu -, il fallait bien, s’il devait le faire, qu’il le fasse à un certain moment de l’histoire et en un certain lieu de la planète ! Eh bien ce fut là et quand vous savez ! Et  tout le monde peut trouver sa place dans la caravane des mages ; on trouvera toujours un chameau !

Si l’aventure vous intéresse, demandez à l’organisateur de vous en donner l’idée : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire. » (Jn 6, 44)
 
Découvrir le Christ demande une double épiphanie, ou si vous voulez une épiphanie réactive !
Une manifestation mutuelle. Je me révèle  à toi, tu te révèles à moi ! Et le processus est directement proportionnel : plus tu…, plus il…
Tout cela est donné : nulle obligation, nulle condition, rien que du don…
Est-ce que tout le monde doit suivre l’étoile ? Je n’en sais rien !
Faut-il être un peu fou ou farfelu pour partir ainsi à l'aventure? Oui, ça j’en suis sûr !
Aimer le mystère, est-ce courant ? Non, sauf pour les chercheurs, les curieux, ceux qui veulent aller plus loin, plus profond, plus haut…
Les indifférents, de toute façon, ne sont intéressés par rien ! Alors…

Si en avançant à la suite de l'étoile nous ne recevons aucune réponse à nos question, au lieu de dire tout de suite que Dieu est sourd, ou qu’il n’est pas là, réfléchissez un peu aux questions que vous vous posez ! Si c’est « Questions pour un champion », alors allez plutôt sur wikipedia, et laissez Dieu tranquille !

Être amoureux de l’infini, certes, mais pas pour y chercher n’importe quoi ! Un peu de tenue dans la tête, quoi!


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