lundi 20 décembre 2010

Jésus le « marine »


Jésus le « marine »
NOEL
Messe de Minuit
24 Déc

Textes

-          Is 9,1-6.
-          Ps 96,1-2.3.11-12.13.
-          Ti 2,11-14.
-          Lc 2,1-14.




Une des traditions les plus anciennes pour toute grande fête est d’échanger des cadeaux :
Pas de ces cadeaux qui finissent sur Ebay et Price minister !
Mais des cadeaux qui soulignent votre valeur, puisque on pense à vous fêter !

Le 25 décembre, donner et recevoir des cadeaux est enchâssé dans la culture de Noël.
Et pas seulement pour les enfants - cad pas seulement pour ceux qui ont l’âge des enfants -, mais pour tosu ceux qui ont gardé une âme d’enfant.
A Noël, c’est tous ceux-là qui sont à la fête : tous ceux qui, croit-on,  méritent d’être ‘valorisés’…
Au point qu’en ouvrant ces cadeaux, l’un ou l’autre doit se demander – en lui-même -, s’il a été ‘évalué à son juste prix’ !

Nos concitoyens ont du réviser à la baisse leur budget de Noël, à une baisse de 50% : j’en connais qui ont carrément transformé en ‘biens utiles’ (denrées, cuisine, vêtement…) les dépenses de saison.
Les Restos du Cœur et le Secours Catholique ont vu doubler le nombre de leurs hôtes. Tout comme les asiles ouverts un peu partout, vu que la neige et le froid se sont invités très tôt chez nous, fin novembre : jusque très bas en dessous de zéro, dès le 30 novembre…
Vous vous rappelez ?
Mais pourtant certains ont choisi d’emprunter, ou d’investir des sommes folles : Noël, c’est Noël, disent-ils ! Ainsi certains se sentent ‘obligés’, au point de tomber captifs du piège de la dette !
Des pays entiers d’ailleurs, depuis la Grèce, sont tombés dans ce piège de la dette : ce fut le tour de l’Irlande fin Novembre, d’autres peut-être vont bien tôt les rejoindre ! Malheureusement !

Un cadeau est le plus ‘noble’ quand il n'est pas donné avec l'espérance d'un cadeau ou d'une faveur en échange ou en retour.

À Noël, les hommes ont reçu un cadeau : le plus merveilleux des cadeaux. 
Un cadeau libre de toutes conditions, et de toute attente de quoi que ce soit en échange.

Le rapport qualité prix, c’est la valeur, le prix auquel Dieu nous a évalués !

Le cadeau c’est un enfant dieu ! On ne peut plus libre : à la fois don dérisoire – un bébé ! -,  et don d’éternité, tout simplement !
Cela nous change des cadeaux que nous échangeons, dans un monde fragile, et une courte  existence : nos cadeaux cassent (dès le 25 à midi !), nos batteries meurent (après une heure d’utilisation)…Celui que Dieu nous fait dure sans fin!

Nous savons que le cadeau le plus valable, c'est celui qui concerne individuellement la personne qui le reçoit : comme un parfum soigneusement choisi qui convient à tel ou tel de nos amis, un article de sa couleur préférée, un cadre chargé d’une photo de son bonheur !

Le cadeau de l'enfant Jésus est un cadeau personnel ! Il a la puissance !
La puissance de nous changer,
-          si nous nous ouvrons en lui
-          si nous parvenons à la conscience de nous-mêmes qu’il nous révèle
-          si nous sommes prêts à rentrer dans la famille de Dieu, en nous laissant adopter comme frère et sœur de cet enfant



Mais ce cadeau de l’enfant est devenu le cadeau d'un homme, et de sa vie qui changea la vie de ses contemporains, et continue de changer la vie des hommes… La preuve !
Le cadeau d'un homme, devenu un cadeau de salut par la mort sur une croix et la victoire de la résurrection.
Ce cadeau est une histoire qui ne s’est pas finie dans ces culs de sac,  qu’auraient pu être le pied de la croix,  le tombeau vide ou même le feu de Pentecôte !
En tout cas, ce soir, cette nuit, l’histoire n’est pas une impasse, tant que ce corps et ce sang de la crèche deviennent le pain et le vin de notre foi !
Le cadeau de cette nuit continuera en nous son silencieux travail de transformation et de changement – de transsubstantiation -, quand nous quitterons ce bâtiment de notre congrégation !

C’est un présent qui dure, en s’imprégnant en permanence des énergies de la vie des hommes – humaine, familiale, économique, politique, culturelle, religieuse…
Mais en même temps, pour durer, ce présent doit rester toujours présent !Comment ?  



En abandonnant ce qu’il produit : d’humain, de familial, d’économique, de politique, de culturel, de religeux…
Cet enfant qui depuis Bethléem grandira « en sagesse et en force devant Dieu et devant les homme », a répété jusqu’à en perdre la voix, que le culte des montagnes (Garizim pour la Samarie et Moriah pour Jérusalem) est fini !
Ce que l’homme bâtit, DOIT RESTER la simple trace historique qu’il est bien passé par là, mais IL DOIT PASSER AILLEURS et surtout ne pas y rester !

Si ce Jésus - qui (re)vient ce soir (nous réveiller) -, n’est resté que 33 ans sur cette planète,  et n’a prêché que pendant 18 mois ! Ce n’est pas pour rien !

Apprenons à « défaire  l’emballage » de ce cadeau !
Apprenons à connaître intimement le mode d’emploi de ce cadeau : cad le fonctionnement de cette personne qui nous est donnée en cadeau par Dieu lui-même !

Cadeau d’amour certes, mais cadeau exigeant du destinataire qu’il comprenne de quoi il s’agit avec ce cadeau !
Jésus n’est pas un « jouet » inoffensif, c’est un formidable « marine » de l’éternité !

Chaque année, le retour !


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