Au moment où un ami évêque me commandait
un texte sur la vie,
une amie se mourait du cancer...
Je dédie à Liliane le texte de Norbert...
Introduction à la vie qui vient…
Toi qui entres ce soir dans le ventre de la montagne,
je t‘invite à rejoindre les entrailles de la vie,
de la tienne, d’abord, et celles de la vie elle-même :
car il n’y a que la vie pour engendrer la vie
qui continue sans cesse depuis le début,
depuis les aubes bleues des premiers matins du monde !
C’est à l’orée des choses,
- dans le silence immobile du viseur,
et pendant tous ces jours nécessaires,
sans la raison encore pour commander -
que la patience éternelle du bois qui travaille
mobilise les reins des hommes, à l’âme arc-boutés.
La route de la vie est toujours correcte quand elle conduit à la vie :
il n’y a pas de détour, c’est le chemin, le chemin parcouru !
Penser n’avance à rien, ici,
mais le poids de vie de chaque jour,
depuis l’œil qui s’allume jusqu’à l’œil qui s’éteint,
chaque jour après l’autre,
avec le seul poids de l’existence
- manger, boire, dormir, se laver, se vider,
marcher ce jour, le lendemain encore,
somme de bête humaine visitée au passage,
seul compagnonnage de la rumeur des maîtres
inlassablement fréquente !
Alerte obéissante au bon vouloir des révélations,
ellipses fulgurantes,
mémoire ensemencée par le lait de l’Histoire,
contemporaine d’élections
et des centenaires à profusion…
II n’y a pas de frontière :
c’est l’existence,
l’existence menée !
Savoir n’explique pas,
Mais l’avion, le bateau, la voiture, le train, les polices, les douanes,
entre un coup de sifflet et un dernier appel !
La longue patience du voyage,
racines vers le centre pour l’amour du milieu !
Ah ! le bord des mondes !
Investigation essentielle des gigantesques marges
aux extrêmes de nos représentations,
à pied d’œuvre pour d’autres grandes marches,
itinéraires obscurs de la naissance,
air rare des altitudes !
Oraison verticale…
La vie, la véritable ?
Oublier ce qui passe,
retenir ce qui dure,
se lier à l’intérieur !
Aimer totalement qui j’ose aimer autant !
« Toute la nuit,
j’ai cherché celui que mon cœur aime.
Étendue sur mon lit,
je l’ai cherché (!) et je ne l’ai pas trouvé !
II faut que je me lève,
que je parcoure la ville, les carrefours et les rues.
Je veux chercher celui que mon cœur aime…
Je l’ai cherché, je ne l’ai pas trouvé… »
(Cantique des Cantiques 3.1 - 4)
Car
« Les cieux sont à moi et la terre est à moi.
À moi les nations, à moi les justes, à moi les pécheurs.
Les anges sont à moi et la mère de Dieu est à moi.
Tout est à moi.
Dieu est à moi et pour moi,
puisque le Christ est à moi et tout entier pour moi ! »
(St jean de la Croix, cf. 1 Co 3,22-23)
Si La vie est une chance, saisis-la.
Si La vie est beauté, admire-la.
Si La vie est béatitude, savoure-la.
Si La vie est un rêve, fais-en une réalité.
Si La vie est un défi, fais-lui face.
Si La vie est un devoir, accomplis-le.
Si La vie est un jeu, joue-le.
Si La vie est précieuse, prends-en soin.
Si La vie est un richesse, conserve-la.
Si La vie est amour, jouis-en.
Si La vie est un mystère, perce-le.
Si La vie est promesse, remplis-là.
Si La vie est un hymne, chante-le.
Si La vie est un combat, accepte-le.
Si La vie est une tragédie, prends-la à bras-le-corps.
Si La vie est une aventure, ose-la.
Si La vie est un bonheur, mérite-le.
Si La vie est beauté, admire-la.
Si La vie est béatitude, savoure-la.
Si La vie est un rêve, fais-en une réalité.
Si La vie est un défi, fais-lui face.
Si La vie est un devoir, accomplis-le.
Si La vie est un jeu, joue-le.
Si La vie est précieuse, prends-en soin.
Si La vie est un richesse, conserve-la.
Si La vie est amour, jouis-en.
Si La vie est un mystère, perce-le.
Si La vie est promesse, remplis-là.
Si La vie est un hymne, chante-le.
Si La vie est un combat, accepte-le.
Si La vie est une tragédie, prends-la à bras-le-corps.
Si La vie est une aventure, ose-la.
Si La vie est un bonheur, mérite-le.
Si La vie est la vie, défends-la.
Mère Teresa
Oui, défends-la
Toujours, partout, quelle que soit sa durée, sa couleur ou sa foi !
Les fleurs aussi rêvent d’érernité,
quand on les coupe, lors des fêtes, pour en faire des bouquets !
Les bébés phoques et les tortues des sables
sont les frères et les sœurs des enfants qui éclatent
sur les mines personnelles des déserts de malheur,
irakiens et afghans,
ou qui finissent dans les poubelles et l’indifférence
dans les arrière cours terribles des cliniques
oublieuses d’Hippocrate …
Ne deviens pas celui qui s'assied près de l'âtre
et regarde le feu s'éteindre, puis souffle en vain sur les cendres mortes.
N'abandonne pas la lutte :
céder à la fatalité est la pire des fragilités humaines.
Repends toi si tu veux pour tes lâchetés,
Repends toi si tu veux pour tes lâchetés,
comprends ton erreur si tu as brisé ton arc et détruit ton carquois.
Agenouille-toi dans ton temple,
Agenouille-toi dans ton temple,
tant que tu veux !
Courbe-toi dans ta mosquée,
balance-toi devant ton mur !
Mais n’oublie pas :
Toi qui m’écoutes et moi qui te parle,
nous sommes les enfants d'une même vie,
celle qui va par tous les sentiers de l’âme
en quête de l’Être de tous les commencements,
vers une main tendue à tous,
depuis l’éternité,
offrant à tous la totalité de l'Esprit !
Les ailes de l’Esprit permettent de voler
au vaste firmament de l'Amour et de la Liberté.
Faut-il que nous coupions ces ailes avant même qu’elles ne poussent
et que nous forcions la vie à naître,
à ramper comme un ver sur la terre?
La vie est un coursier de la nuit,
plus rapide est son vol et plus proche l’aurore !
Vincent Paul Toccoli, sdb
25 novembre 2010
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