lundi 27 juin 2011

Capax Dei


 Capax Dei

03 Juillet
14ème DTO


Textes
Za 9, 9-10
Ps : 144, 1-2.8-9.10-11.13cd-14
Rm 8, 9.11-13
Mt 11, 25-30

Seigneur Jésus
avec TOI, nous voulons bénir le Père
qui révèle aux petits les Mystères du Royaume.
Alors que nous sommes enclins aux raisonnements,
à la logique humaine,
qui ne savons pas voir l'intériorité des choses...

Tu viens dans nos vies avec un cœur innocent
et tu ouvres le nôtre aux évidences de l'Amour.
Nous payons cher parfois
pour te chercher là où tu n'es pas
alors que ton Amour est gratuit
et nous entoure de toute part...

Donne-nous, ô Jésus
un cœur de pauvre,
un cœur qui a faim et soif de TOI
un cœur  prêt à se décharger de son fardeau
pour endosser le tien
qui est LÉGER ET FACILE À PORTER...

Merci ô Jésus
d'avoir tout pris sur ton dos
avec le bois de la CROIX,
traçant pour nous un chemin
d'abaissement et d'humilité
qui conduit au repos de nos âmes en TOI...


(D'après EPHATA)


La « Bonne Nouvelle du Royaume Nouveau » ne saurait être assimilée à un quelconque système d'idées que l'on pourrait faire entendre à force de répétitions. Et pourtant la formulation même en est déjà incompréhensible !
Allez « expliquer » aux enfants de l’Ipod et du zapping ce que peut bien être une « Bonne Nouvelle du Royaume Nouveau » !!! Déjà pour le chrétien ordinaire et de bonne volonté, c’est « difficile », imaginons alors pour le « tiède », le « lointain », celui dont la « formation chrétienne » s’est arrêtée au catéchisme de ses dix ans, s’il y en a jamais eu !




On peut certes dire que c’est un secret. que seuls peuvent entendre les cœurs disponibles : le nombre est déjà limité !
Elle s'est diffusée dans le monde à partir d'un événement le plus anti-publicitaire qui soit : une croix ! Le nombre baisse encore !
Parler de l'Évangile?... Quand avons-nous entendu la dernière fois, comme jadis - d’après les Actes de Luc - : « Voyez comme ils s'aiment ! » ???

On peut toujours célébrer et bénir le Dieu tout-puissant ! Le chanter parce qu’il est tendresse et pitié, plein d'Amour et d'une bonté infinie, qu’il est le soutien de ceux qui tombent et qu’il relève avec douceur ceux qui sont accablés par la vie.
On peut aussi se convaincre que l'Esprit de Dieu nous habite, ce qui est une vérité incroyable pour la raison humaine. Mais quand Paul répète à l’envie que c’est le même esprit de celui qui a ressuscité Jésus, il nous donne à penser, parce que l’on sent à 2000 ans de distance qu’il lui est véritablement arrivé quelque chose !



Oui, il est arrivé quelque chose à Paul, et cela a mis toute sa vie à l’envers !
Paul convainc parce que CELA lui est arrivé !
Alors on ne fait plus tellement cas de son vocabulaire, de sa syntaxe ni de ses comparaisons !
On comprend naturellement qu’il s’exprime comme il peut, puisque l’expérience est toute neuve, même et au premier chef pour lui.

C’est en ce sens que Jésus parle au cœur des « petits » et des « humbles »...  Oui, on peut évoquer Bernadette de Lourdes qui e sait même pas de quoi elle parle, ou les enfants de Fatima qui ne savent ni lire ni écrire !
Cela voudrait-il dire que moins on sait de quoi on parle, moins on lit et on écrit, et plus l’homme a des chances de faire l’expérience de ce qu’est cette Bonne Nouvelle du Royaume Nouveau ?



Et là il faut évoquer le curé d’Ars qu’on a failli chasser moult fois du séminaire pour cause de « nullité intellectuelle » et  Benoît-Joseph Labre qui, repoussé par les Chartreuses de Longueness et de Neuville-sous-Montreuil, puis par la Trappe de Soligny, prend finalement l'habit religieux à l'abbaye de Sept Fons dont il est aussi "renvoyé à cause de ses peines d'esprit qui donnaient à craindre pour sa tête ». Et puis, comme d’habitude après coup, les voici déclarés saints, tous les deux !

C’est donc cela être "petits" devant Dieu ?...  Vivre « comme on peut » et attendre tout de Dieu ? Et non seulement être à la merci d'un arrêt de circulation, d'un microbe invisible à l'oeil nu et porteur de la mort... ,Si le Psaume dit : « Notre vie est un souffle, une ombre qui passe... », notre corps n’en est pas moins une merveille que les techniques humaines tentent d'imiter, mais n'arrivent jamais à une telle perfection de coordination...

Mais c’est que nous sommes sans cesse créés, nos cellules humaines se renouvellent sans cesse...
Nous reprenons sans cesse souffle à nouveau !
Et nous reprendrons souffle sans cesse au-delà du temps ! Voilà la Nouvelle jamais entendue jusqu’ici, voilà quels sont les habitants du  Royaume nouveau : des hommes qui entrent dans l’éternité de Dieu, dans une immortalité de félicité éternelle...
Reconnaître cette, notre "grandeur", c’est savoir et croire qu'elle est déjà soutenue dans l'existence historique par l'amour de Dieu, c'est cela, se mettre à sa place et attirer le regard de Dieu ...




C’est croire que Dieu nous a faits ainsi : capables de lui : capax dei, capable de Dieu[1]
Capable ne dit pas pour autant que nous y arrivions, ni que nous y arrivions tous de la même façon !
Un dé à coudre sera beaucoup plus vite rempli qu’un tonneau ! Dans capax il y a capacité, notion à la fois volumique et experte !
Être capable de Dieu, capable de vivre par Lui, en Lui et pour Lui : l’homme peut-il réellement connaître Dieu ? Ne demeurons-nous pas toute notre vie dans la quête de Dieu sans ne jamais vraiment le connaître puisque nous ne l'avons jamais vu ni entendu, sinon par le Christ Jésus, pour les croyants chrétiens ? Que dire des catholiques qui renoncent à chercher Dieu parce que leur quête n'aboutit pas ? Qui peut affirmer que les prêtres, religieux et religieuses connaissent mieux Dieu (pas personnellement j'entends !), même s’ils lui consacrent plus de temps ?

Qu’apprenons-nous de ce Jésus fils d’un Dieu Père ? La douceur (pas la faiblesse) et l'humilité de cœur (pas la lâcheté)... A sa suite, nous trouverions le repos de notre âme et il nous reconnaîtrait pour ses frères et ses soeurs si nous modelions notre cœur sur le sien.
Ce « Royaume » est un lieu loin de l’inquiétude, du tort, de l’agression. C’est un lieu de paix intérieure et externe :
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »

Un cœur d'enfant… Attendre tout de Dieu... Sans orgueil insensé... ni rancune...
Prier de la sorte c’est « parler » à Dieu simplement : demander avec ferveur, mais accepter sa volonté qui sait mieux que nous ce qui nous convient pour grandir et le rejoindre.






[1] KLAGHOFER-TREITLER W. , Homo capax Dei? = L'homme peut-il assimiler Dieu?, Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, 1992, vol. 39, no1-2, pp. 155-179 , Academic Press, Freiburg, SUISSE  (1954) (Revue)

lundi 20 juin 2011

Une seule sorte de pain

Une seule sorte de pain
26 Juin       Saint Sacrement
13ème DTO

Questions
l          Dt 8, 2-3.14b-16a
l          147, 12-13.14-15.19-20
l          1 Co 10, 16-17
l          Jn 6, 51-58



L'Eucharistie est censée réaliser l'unité : elle en est le signe, le sacrement.
Il y a un moment précis, dans la messe, qui devrait attirer notre attention, car nous disons alors une parole énorme, qui pourrait/devrait  avoir des conséquences extrêmes dans notre vie.
Ce moment - aussi imperceptible qu'important -, c'est quand nous recevons le pain sur notre main ou sur notre langue.
Le ministre dit : " Le Corps du Christ ",
et nous répondons " AMEN ".



Ce simple petit mot AMEN, exhalé dans un souffle à peine audible, "en dit beaucoup plus qu'il n'est gros!"  : il signifie tout ensemble foi, promesse et défi.
C'est ce sens que nous fêtons aujourd'hui, en ce jour consacré au Corps et au Sang du Christ,
"Amen!" Oui , je crois.
Oui, je crois que ce petit morceau de pain est vraiment le Corps et le Sang du Christ.
Oui, je crois que c'est lui, le Christ, qui fait de nous tous un seul corps, une seule famille. "

Personne ne comprend parfaitement la grande doctrine de l'Eucharistie, et ce petit Amen que nous prononçons - simples fidèles et théologiens, prêtres et évêques, et jusqu'au pape... c'est notre façon à nous, peuple de Dieu, de dire oui à ce que les grands savants de la religion expliquent si mal dans de si gros livres.
Parce que cela est "inexplicable"!

Ce grand mystère de notre foi veut tout simplement nous dire ceci :
" Nous sommes unis, nous faisons un avec Jésus lui-même."
Et encore plus que cela :
"Nous sommes unis, nous, tous les baptisés,
nous formons un peuple, une communauté,
avec toute la famille des enfants de Dieu,
celle d'hier, d'aujourd'hui et de demain! "

Alors il y a des conséquences colatérales!
Dire Amen au Corps et au Sang du Christ veut dire que nous voulons former un seul corps avec lui,
et que nous nous engageons à entretenir ce corps, à le renforcer, à le réparer s'il est brisé, et surtout à lui garder son unité.
Cadeau du ciel, certes, l'Eucharistie n'en est pas moins aussi un devoir et une responsabilité de toute une vie chrétienne!



Aucune maille d'un filet ne doit céder, sinon la pêche s'en échappe.
Et aucune maille n'est plus importante que les autres.
La tâche du pêcheur, c'est de contrôler son filet et de le réparer si c'est nécessaire.
Aujourd'hui il y a tellement de réparations à faire, vu l'état déplorable des filets, qu'il faut se demander si le temps n'est pas venu d'investir dans un filet neuf, quel qu'en soit le prix.
On continuerait de se servir des vieux filets pour les pêches côtières ou de rivières, de mares et de ruisseaux.
Mais pour la pêche hauturière, pour la pêche en eaux profondes, décider d'utiliser d'autres filets venus d'ailleurs!
Dans l'économie globale de la mission, nos magasins européens et occidentaux on été dépassés par ceux des pays émergents qui possèdent d'autres techniques de fabrication et d'autres savoir faire : le "made in China" surpasse désormais le "made in Rome"!

La meilleure façon d'assurer que nous ayons un bon filet chrétien - dit-on encore! -, serait de pratiquer la charité, d'être serviable envers les autres, de promouvoir les personnes plutôt que de chercher la petite bête noire à leur égard, et de défaire leur réputation!
Certes! Cela ne peut pas faire de mal! Et c'est bien ce en quoi consiste cette économie de proximité propre aux communautés locales!

Mais Jésus n'a pas eu à passer de Jérusalem à Rome: ses disciples, oui!
Nos grands parents... dans la foi, n'ont pas eu à compter avec la mondialisation, nos parents oui, et nous, qui sommes leurs enfants!

Il ne suffit plus d'aimer le prochain comme soi-même: mais le lointain!
Et apprendre à le connaître, à l'aimer, et à se livrer à une mutuelle adaptation!
Être chrétien ne peut plus se réduire à une façon d'être et de vive occidentale!
Être chrétien, c'est enfin devenir "catholique", c'est-à-dire "universel"!

Ainsi, à chaque fois que nous entretiendrons des relations fortes et saines avec un être humain de l'autre bout du monde, nous renforcerons et nous agrandirons le nouveau filet de l'Église, et nous prendrons au sérieux - seulement alors -  l'ordre du Christ de garder, et surtout de faire, l'unité dans un monde nouveau!



Mais peut-être - c'est-à-dire certainement ! - avant de faire des réparations ou/& d'investir, il faut absolument savoir pourquoi notre vieux filet est en si mauvais état.
Parmi les maux qui menacent le plus notre Église ou notre communauté,
il y a les préjugés, vous savez, ces opinions toutes faites d'avance que nous avons sur les gens, avant même de bien les connaître, avant même parfois de connaître les circonstances qui entourent leurs actions ou les conditions dans lesquelles ils vivent depuis bien plus longtemps que nous, parfois!. Et ce, qu'ils soient proches ou lointains!
Sous quelque  forme que ce soit, les préjugés et les jalousies affaiblissent l'intelligence et l'esprit et peuvent même détruire une communauté locale, nationale ou mondiale.
Une forme particulière de préjugés - qui sévit plus que jamais dans l'Eglise et qui prépare - piano ma forte !- sa perte, c'est d'ignorer les autres membres de la famille humaine, et de croire "mordicus" que notre "way of life" est le seul valable, et de droit divin, encore plus que romain!

Tout le monde s'éloigne de l'Eglise, qui peut encore courir!
Oh, elle aura encore son rôle à jouer - et tant qu'il y en aura !-, auprès des croyants immobiles - ou immobilisés en phase quasi terminal: personnes âgées, handicapés, marginalisés sociaux...



Mais, pour les jeunes, c'est fini! C'est comme s'ils n'existaient que le temps des JMJ!
10 jours tous les 4 ans!
Fini le filet communautaire et paroissial: fini le grand poisson de haute mer!
Il reste la petite friture qui n'est pas négligeable, mais...
L'Eglise devient un continent émergent...

L'Eucharistie de ce jour a beau redire - comme chaque année -, le désir de Jésus d'être avec nous, d'être tout près de nous, et même d'être en nous, c'est-à-dire de nous accompagner dans nos profondes peines comme dans nos grandes joies.
Oh oui! Il veut vraiment partager toute sa vie avec nous, en nous livrant son Corps et son Sang.


Si l'Église est un peuple en marche, si Dieu lui donne quotidiennement des vivres pour le chemin, ce n'est pas pour s'installer dans quelque auberge et pour stocker le ravitaillement! Du pain, il n'y en aura peut-être pas toujours, car les boulangers en ont assez de travailler en vain et de voir leur production délaissée voire bradée!

Je connais une boulangerie qui offre plus de 150 sortes de pains!!!
En vend-elle plus? Je ne sais! Je n'ai jamais fréquenté que la plus humble des boulangeries, celle où l'on demandait "du pain", sans avoir à préciser plus, car il n'y en avait qu'une seule sorte!

Panen quotidianum da nobis hodie!


Le Christ n'est qu'une seule sorte de pain

ce pain de vie qui n'ignore pas la mort, mais s'en sort!

lundi 13 juin 2011

TRINITE

19 juin 2011
TRINITE

Textes
§          Ex 34, 4b-6.8-9,
§          (Ps) Dn 3,
§          2 Co 13, 11-13
§          Jn 3, 16-18


Notre foi chrétienne, catholique et apostolique, nous dit
1.       que le Dieu unique s'est manifesté aux hommes par le CHRIST, son Fils fait chair,
2.       que par LUI, tous les hommes ont accès à ce Dieu, révélé comme son Dieu et le nôtre, comme son Père et le nôtre
3.       et que nous pouvons même désormais participer à la vie de ce Dieu Père de tous,
4.       par leur Esprit –celui du Père et du Fils - que le Jésus historique puis  ressuscité a laissé auprès de nous
5.       Esprit qui établit désormais ce lien de communion entre nous et ce Dieu Unique qui s’et révélé en Trois personnes, égales et distinctes que nous appelons TRINITÉ ...


La mission de Moïse est de conduire le peuple vers le Sinaï où Yahvé a décidé de renouveler son Alliance (après celle d’Abraham) avec son Peuple... Le peuple Dieu s’est enrichi de tous ceux qui se réclament de l’ancêtre, le patriarche. Sur la montagne, Yahvé se révèle à Moïse certes tendre et miséricordieux, lent à la colère, mais surtout à la terrible fidélité, car elle est éternelle.
Et que d’y être infidèle, c’est l’être tout aussi éternellement !




On est loin, à la fois, et très proche de François d’Assise, en chantant ce Cantique des Créatures en forme de psaume ! Comparez !


Dn 3, 25-45
26 Soyez béni, Seigneur, Dieu de nos pères; votre nom est digne de louange et de gloire à jamais.
27
Car vous êtes juste dans tout ce que vous nous avez fait, et toutes vos oeuvres sont vraies; vos voies sont droites, et vos jugements sont équitables.
28
Car vous avez rendu des jugements équitables; dans tous les maux que vous avez fait venir sur nous; et sur la ville sainte de nos pères, Jérusalem; c'est par un juste jugement que vous avez fait tout cela, à cause de nos péchés.
29
Car nous avons péché et commis l'iniquité en nous retirant de vous, et nous avons manqué en toutes choses.
30
Nous n'avons pas écouté vos commandements et nous ne les avons pas observés, et nous n'avons pas agi selon que vous nous l'aviez commandé, afin que nous fussions heureux.
31
Tout ce que vous avez fait venir sur nous, tout ce que vous nous avez fait, c'est par un juste jugement que vous l'avez fait.
32
Vous nous avez livrés aux mains d'ennemis injustes, d'apostats acharnés contre nous, et d'un roi injuste, le plus méchant de toute la terre.
33
Et maintenant nous n'osons ouvrir la bouche; la honte et l'opprobre sont à vos serviteurs, et à tous ceux qui vous adorent.
34
Ne nous livrez pas pour toujours; à cause de votre nom, et ne détruisez pas votre alliance.
35
Ne retirez pas de nous votre miséricorde, à cause d'Abraham votre ami, d'Isaac votre serviteur, et d'Israël votre saint,
36
auxquels vous avez promis de multiplier leur postérité; comme les étoiles du ciel, et comme le sable qui est sur le rivage de la mer.
37
Car, Seigneur, nous sommes réduits devant toutes les nations, et nous sommes aujourd'hui humiliés par toute ta terre, à cause de nos péchés.
38
Il n'y a plus en ce temps pour nous ni prince, ni chef, ni prophète, ni holocauste, ni sacrifice, ni oblation, ni encens; ni endroit pour apporter devant vous les prémices et trouver grâce.
39
Mais, Seigneur, puissions-nous être reçus, le coeur contrit et l'esprit humilié,
40
comme vous recevez tout holocauste de béliers et de taureaux, ou de mille agneaux gras; qu'il en soit ainsi de notre sacrifice devant vous aujourd'hui, et de notre soumission envers vous, car il n'y a pas de confusion pour ceux qui se fient en vous.
41
Maintenant, nous vous suivons de tout notre coeur, nous vous craignons et nous cherchons votre visage.
42
Ne nous confondez pas, mais traitez-nous selon votre douceur, et selon l'abondance de votre miséricorde.
43
Délivrez-nous par vos prodiges, et donnez, Seigneur, gloire à votre nom.
44
Qu'ils soient confondus tous ceux qui maltraitent vos serviteurs, couverts de honte par la perte de toute leur puissance, et que leur force soit brisée,
45
qu'ils sachent que vous êtes le Seigneur, le seul Dieu, et le glorieux souverain de toute la terre! "
François
1.        Très haut, tout puissant et bon Seigneur
à toi louange, gloire, honneur et toute bénédiction
à toi seul ils conviennent ô Toi Très haut
et nul homme n'est digne de te nommer.
2.        Loué sois-tu, Seigneur, avec toutes tes créatures
spécialement messire frère Soleil
par qui tu nous donnes le jour, la lumière
il est beau, rayonnant d'une grande splendeur
et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.
3.        Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Lune et les Etoiles
dans le ciel tu les as formées claires,
précieuses et belles.
4.        Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,
et pour l'air et pour les nuages
pour l'azur calme et tous les temps
grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.
5.        Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Eau
qui est très utile et très sage
précieuse et chaste.
6.        Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu
par qui tu éclaires la nuit,
il est beau et joyeux,
indomptable et fort.
7.        Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la Terre
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits
avec les fleurs diaprées et les herbes.
8.        Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux
qui pardonnent par amour pour toi,
qui supportent épreuves et maladies,
heureux s'ils conservent la paix
car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés.
9.        Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre soeur la Mort corporelle,
à qui nul homme vivant ne peut échapper,
malheur à ceux qui meurent en péché mortel,
heureux ceux qu'elle surprendra faisant ta volonté
car la seconde mort ne pourra leur nuire
10.     Louez et bénissez mon Seigneur,
rendez-lui grâce et servez-le
en toute humilité.




La Création n'a pas de voix pour s'exprimer : elle n’est pas enchantée comme dans les contes !
Alors, c'est le rôle de l'homme de louer Dieu à travers la Création comme des doigts habiles réveillent l'harmonie sur une harpe muette.
Quand la louange se tait, l’âme se meurt !



Paul l’écrit aux Corinthiens :
Réjouissez-vous de la JOIE même de Dieu ; partageons avec les autres - les proches comme les lointains -, notre JOIE, et aidons-nous, les uns les autres... Si Dieu nous assure de sa PAIX, c’est notre mission de la partager, comme, symboliquement, nous nous la souhaitons à chaque Eucharistie...

"Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'Amour du Père et la Communion de l'Esprit
soient toujours avec nous !"

Ainsi qui croit au Christ Ressuscité ne périra pas... C’est cela la garantie de la foi !
Car croire à l'existence de Dieu est facile. Les démons eux-mêmes y croient !
Mais croire que Dieu a revêtu la nature humaine en ce Jésus, en qui nous confessons le Christ, Fils de Dieu : oui, là, cela devient plus difficile...

Aujourd’hui, le Christ lui-même (par anticipation historique : Jean écrit en 100, il a quelque 100 ans lui-même !) annonce prophétiquement qu'IL n'est pas venu sur terre pour JUGER le monde, mais pour le SAUVER. Cela dit ce que cela veut dire :

notre foi en Christ nous exempte d’être jugé autrement que par elle,
précisément !
Sola fide,
disait Martin Luther !


Si notre foi en lui devient amour pour lui, amour de lui, amour en lui,
c’est bien et uniquement sur la qualité de cet amour que nous serons évalués !



Il s’agit bien sûr d’une foi agissante, pratique, pragmatique même quand il le faut, et efficace sinon elle ne sert à rien, ne serait pas cette foi-là !
Recevoir le salut d’un autre n’est pas chose aisée : dans certaines cultures comme au Japon, « devoir » quoi que ce soit à un autre, complique la vie au point qu’on ne veut ni rendre service n’être aidé par quiconque même dans le besoin : le « arigato » est plus un regret d’avoir à rendre la pareille, plutôt qu’un merci beaucoup » !!
Ce sont « les autres » qui s’en apercevront, si nous avons effectivement « reçu » nous-mêmes ce salut dont nous disons que le Christ nous l’apporte ! Alors il se reflètera en chacune des personnes que nous rencontrons, dans tous les événements que nous vivons.
C’est toujours une affaire de « vie », et pas un peps de volontarisme à la Montherlant !
On n’a que faire des héros, surtout « quand ils n’ont que ça à faire » !

Cela nous est inévitablement difficile puisque nous ne voyons pas Dieu... Jésus nous a prévenus ! C’est le système de la foi : croire sans voir en qui on croit, mais voir les retombées de sa foi. Sur soi sur les autres : bref c’est juger sur pièce !

C’est pourquoi il nous est demandé que notre bienveillance soit connue de tous (publique, donc !) afin que tous reconnaissent cet amour qui nous anime !
C’est la façon de faire mentir ceux qui prétendent que le mal l’emporte : ce ne sera jamais vrai, tant et si nous le prouvons par notre action (on dit : engagement !). L’incarnation de Dieu n’a pas d’autre but dernier : prouver que c’est possible ! Mais il faut le prix, ultime parfois, comme dans son cas !
Rependre le rôle d’un nouvel Adam qui change de scénario, c’est ce qu’a fait Jésus, et c’est à quoi chaque chrétienne st appelé !

La méditation de Pascal est sublime à cet égard :

Je pensais à toi, dans mon agonie, j’ai versé telles goutte de sang pour toi,

met-il sur les lèvres de l’homme de Gethsémani !

J’ai été et je suis aimé personnellement ! Le Christ m'a SAUVÉ personnellement...
Et Paul s’écrit dans son élan passionné :

si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?
Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous:
comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout?
Qui accusera ceux que Dieu a choisis? puisque c’est Dieu qui justifie.
Qui pourra condamner? puisque Jésus Christ est mort;
plus encore,
il est ressuscité,
il est à la droite de Dieu,
et il intercède pour nous.

Chacun de nous est UNIQUE pour Dieu Créateur... alors, nous pouvons croire avec certitude que Dieu nous AIME personnellement pour ce que nous sommes...

Le magnifique Isaïe l’a toujours su :
Je t'ai appelé par ton nom, tu es à MOI...



dimanche 5 juin 2011

Pentecôte

Pentecôte
12 juin 2011 Année A

Viens, ESPRIT SAINT en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta Lumière.

Nous t'appelons de toutes nos forces, Toi, l'Esprit du Père, l'Esprit de sainteté...

Nous te livrons encore une fois nos vies telles qu'elles sont
pour que tu en deviennes le Maître souverain
que tu laves ce qui est souillé,
que tu inondes ce qui est aride,
guérisses ce qui est blessé,
assouplisses ce qui est raide,
réchauffes ce qui est froid
et rendes droit ce qui est faussé.



Toi, le Consolateur de nos âmes
viens nous tirer du péché,
nous libérer des chaînes du mal qui nous retiennent dans la misère.

Enflamme-nous dans ce grand brasier du Cœur de Dieu
où le feu brûle et consume tout ce qui n'entrera pas dans le Royaume.

Fais de nous des apôtres de la Bonne Nouvelle de par le monde entier
afin que soit hâtée l'heure de notre Salut et de ta Venue définitive...

Textes :
-          Ac 2, 1-11,
-          Ps 103,
-          Co 12, 3b-7.12-13
-          Jn 20, 19-23

De quoi s’agit-il pour l’homme sinon de VIVRE ! Mais vivre en plénitude et pour toujours ! Ce fut le cri spontané de l'homme dès ses origines, c’est le cri du nouveau-né quand il est « mis au monde » !
Ne pas respirer avec Dieu et comme Dieu, comme le Créateur, c’est alors s’enfermer en « inspir », et finalement en « expir », pour parler comme les yogistes !

C’est ce que veut dire le mot « esprit », le « e » vient des gosiers wisigothiques,  incapables comme les latins de prononcer le « sp ».

Le SPI latin rejoint
(spiritus)

le PNEU grec : ΠΝΕΥ
(πνεύμά)
et le PTAH égyptien




Essayez de les prononcer à haute voix, vous sentirez combien ils délivrent le souffle en vous !

La vraie vie, c'est l'Esprit, et elle nous est offerte, affirme la révélation chrétienne.  Car Dieu en sa réalité la plus profonde est échange et don. La PENTECÔTE, est cette fête : elle marque l'aboutissement de PÄQUES. C'est à partir d'elle et avec elle que s'affirme le renouvellement d'un monde recréé par Dieu...

Ce jour de la PENTECÔTE est un point de départ. Le rapport entier des Actes des Apôtres a pour but de montrer la déflagration de l'Esprit Saint dans le monde : Luc a choisi cette façon pour annoncer l'œuvre de réunification de l'humanité qui se poursuit à travers tous les Babels de l'Histoire, grâce aux croyants pénétrés de cet Amour de Dieu dont l’Esprit est le garant !
Les Juifs avaient pris l’habitude de chanter cet Esprit (qu’ils nommaient ruah, er ruh pour les musulmans ; q’i pour les chinois) pour célébrer son dynamisme, source de la vie et de la nature. Le Chrétien en hérite comme la source d'une véritable re-création.



Paul précise aux Corinthiens que toutes les manifestations de la force inventrice de cet Esprit, - ses dons et ses charismes -, n'ont de sens que dans la mesure où ils aident une communauté à se construire dans la Charité. Chacun est absolument unique, mais nul n'est autorisé à se penser supérieur aux autres. Chacun a sa place irremplaçable dans un tout unifié par l'Esprit.

Que Jésus est porteur de PAIX, soit ! Mais quelle paix ? Pas celle des cimetières : il les a fuis ! Le calme, la tranquillité, la quiétude ? Certes : mais lorsqu’il sent que l’atmosphère, faussement calme et  tranquille, est trouble, Jésus n'est certainement pas là ! Chaque fois qu’il vient à ses disciples après sa RÉSURRECTION, Il les salue bien toujours avec un souhait de PAIX : mais il n’exclut jamais les batailles qui devront être affrontées, comme il a dû, en son temps et au prix de sa propre vie, les affronter lui-même ! Bien sûr que Son Père l’a ressuscité, mais lui, il a dû passer par la mort, et la mort violente et ignominieuse !

Notre PAIX ne peut-elle venir que de Jésus ?
Notre vie est si pleine d'imprévus – à notre insu souvent ! - et nous aurions toutes les occasions possibles pour être troublés et déconcertés. Peut-être nous affairons-nous à beaucoup trop de choses plus ou moins (in)utiles !
Nous demandons-nous de temps en temps ce qu’il y a de primordial dans notre existence ? Qui ? Quoi ? Quelle est notre meilleure part ? Sauvegarder notre relation à Jésus homme et dieu, mort mais vivant de l’Esprit même de Dieu ?
Cet Esprit est à la fois celui des plaies et celui de la cicatrisation ! Celui de la Croix et celui de la Transfiguration : celui de la mort inéluctable au « soi » hermétique et de la vie retrouvée au « moi » (reborn) re-né dans le Christ !



Être ébloui par le récit de Jérusalem en ce jour de Pentecôte correspond peut-être bien à l'idée que nous nous en faisons. Mais la Grandeur et la Force de Dieu ne sont pas des « idées », si grandioses soient-elles ! Elles sont une grandeur et une force qui ne manifestent par nous et en nous qui en héritons !
C’est pourquoi, la preuve que nous avons reçu cet Esprit, c’est la paix intérieure qu’il distille en nous, une paix que le monde est malheureusement incapable de produire… seul !
Notre conviction d’être pardonné, si nous le demandons, nous acquiert une sérénité de conscience qui mue notre faiblesse reconnue en force spirituelle, et nous revêt à notre tour du pouvoir de pardonner et de remettre la PAIX à qui la recherche par l'aveu et le regret de son mal.

Approchons-nous d’un si grand mystère en reconnaissant que nous avons péché ! Recourons à la Miséricorde divine, spécialement manifestée par ce pardon octroyé au soir de la RÉSURRECTION et qui est partie intégrante de l'œuvre de cet Esprit à qui il faut attribuer la tache de la SANCTIFICATION DU MONDE.



Peut-être la PAIX de chacun avec soi-même serait-elle le commencement de la PAIX mondiale...

jeudi 2 juin 2011

CONNECTION AVEC LA GLOIRE DIVINE

CONNECTION AVEC LA GLOIRE DIVINE

Septième dimanche de Pâques Année A

(45e Journée mondiale des communications sociales)
5 juin 2011
Lectures :
-          Actes 1,12-14
-          Psaume 26
-          1 Pierre 4,13-16
-          Jean 17,1b-11a

« Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie » (Jn 17,1) : cette parole attribuée à Jésus par « le vieux  Jean »  - quelque 80 ans ( !) après les évènements : Jean en avait 16 ans à l’époque -, n'est pas évidente pour nos contemporains en raison d'un déca­lage culturel abyssal !

Que signifie « la gloire » aujourd'hui ? [ce mercredi où j’écris, c’est l’ouverture du Festival de Cannes !] Qui utilise encore le langage bibli­que, sinon les chrétiens, avec force contresens et une littéralité qui ne rendent pas facilement accessibles les mystères de la foi ni à eux-mêmes ni au autres! Et continuent d’en décourager plus d’un !



A Cannes et dans le langage courant, « la gloire » correspond à une « grande renommée répandue dans un très vaste public » (Dico). C’est bien ce qui va se passer sur la Côte : 1500 projections en 10 jours et Robert de Niro comme Président de Jury. Aujourd’hui – mal gré qu’on en ait !-, la gloire est liée définitivement à l'utilisation des médias. Jean Paul II s’en était rendu maître et a « fonctionné en fonction » d’eux ! L’Eglise le lui a bien  rendu dimanche 1er Mai lors de sa béatification à Rome par son successeur, avec  90 délégations officielles du monde entier, dont 16 chefs d'Etat. Sans compter les centaines de TV internationales…




Pouquoi l’Eglise ne pense-t-elle pas à « expliquer catéchétiquement, donc pédagogiquement » ce qui se passe, sinon le jour même, sur place, en quelques commentaires du dominicain de service, qu’ « on » n’écoute pas parce qu’ « on » regarde les images ! D’autres le font pourtant : allez sur Internet à http://org-www.tv5.org/TV5Site/enseigner-apprendre-francais/fiche-2392%20Jean_Paul_II_a_ete_beatifie_niveau_B2.htm: vous aurez tout un kit de réflexion et d’analyse sur ce phénomène de la « béatification » pour TOUS.
TV5 l’a fait ! C’est à TV5 qu’il aurait fallu demander de préparer cette 45e Journée mondiale des communications sociales !

A quoi cela rime-t-il qu’en ce jour Rome - Benoît XVI ou un autre responsable romain -, nous invite à « réfléchir sur l'usage que nous faisons des réseaux sociaux » et des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) ? Encore faut-il que nous, les chrétiens, les utilisions avec leurs règles d’utilisation sans les détourner, pour l’explicitation « contemporaine » du message du Christ! Les medias se vengent si on ne les respecte pas !
Cette « Mater et Magistra » que s’autoproclame notre Eglise Romaine n’a toujours pas constitué son corps d’élite de la Communication : non seulement pour produire des images (ce qu’elle fait abondamment et dont elle tire suffisamment de revenus), mais pour réduire le gap effrayant d’avec les cultures contemporaines, et transformer son art et sa manière de traiter des questions de la foi en des « langages » que les hommes du 21ème siècle – enfants d’Internet et de la Globalisation -, puissent assimiler !






La qualité d’une armée repose sur la capacité des sous-officiers à driller et à diriger les hommes de troupe, et pas sur les officiers, les supérieurs surtout, qui donnent des ordres, mais ne sont pas chargés de les faire appliquer ! Dans quel curriculum de quelles études ecclésiastiques inclut-on des cours de cinéma, de TV, de Com et d’Internet, avec mémoires de recherche et stages de perfectionnement ? Au même titre qu’Ecriture Sainte, Dogme et droit Canon !
Après – seulement après – pourra-t-on inviter à « réfléchir sur l'usage que nous faisons des réseaux sociaux » et des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Mais là, sur quoi réfléchir ? 

Les évangélistes ont écrits des mémoires, Paul des Lettres, Augustin des romans, François des chansonnettes, Dominique des croisades, Jean de la Croix et Térésa d’ Avila des poèmes et des airs de guitare, Ignace des Exercices, François de Sales des Traités, Lacordaire des homélies : dans notre monde cybernétique, ils auraient fait AUTRE CHOSE, ils auraient « inventé » d’autres formes d’expression ! L’écrit ne convient plus à lui tout seul : la pensée passe par le virtuel, le Christ passe par d’autres canaux que les romains, la foi rejoint les spiritualités du monde, qui ne s’appréhendent qu’avec les moyens mêmes qui ont fait surgir la globalisation religieuse de la planète…
JMJ et Béatification sont de très bonnes choses ! Mais elles ne sont appelées qu’à devenir que des albums de photos. Elles émeuvent le temps de leur apparition et de leur évocation rétrospective ! Le reste du temps, elles dorment dans les coulisses de notre mémoire !

Les enjeux de gloire passent par d’autres sentiers désormais !

  • Qu’il y ait une logique du message chrétien, insépa­rable du messager ;
  • qu’il y ait des risques, notamment celui de se complaire dans un monde parallèle avec un mauvais usage de « profil » où chacun peut construire sa propre image pour en retirer une « gloire » quan­tifiée par le nombre d'amis déclarés ou de visiteurs ;
  • qu’il faille être présent non seule­ment par « l'insertion de contenus ouvertement religieux » mais en témoi­gnant « par des choix, des préférences, des jugements qui soient profondément cohérents avec l'Évangile, même lorsqu'on n'en parle pas explicitement »…
qui l’ignore, qui ne le souhaite ?

Mais « on » est las de n’entendre que des mises en garde et des conseils, tombant « du ciel » sans l’exemple de CE QU’Il FAUDRAIT FAIRE ?
C’est d’abord en imitant le maître que l’apprenti apprend, puis découvre sa propre voie et réalise son chef d’œuvre  !
Où est le maître, où sont les maîtres en Technologies Religieuses ? Où sont les universités de Cybernétique Catéchétique et Mystagogique ? Les évêques, le pape ont-ils été formés MENTALEMENT à évangéliser au 21ème siècle, ou seulement à coups de doctorats romains ?



Oui, certes la manière de vivre du messager (le way of life) est intimement liée à ce qu'il annonce. Plus encore, l'annonce chrétienne, l'Évangile, se réalise dans un jeu de rela­tions : oui, tout se joue dans la relation entre Jésus et son Père, entre Jésus et les siens, entre les siens et son Père : « J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner » (Jn 17,6). « Je prie pour eux :[...] ils sont à toi, et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi et je trouve ma gloire en eux » (Jn 17,10).
Oui et oui, trois fois oui !
Restent à définir
  • et quelle est AUJOURD’HUI la manière dont doit vivre le messager
  • et  comment Jésus aurait conçu le réseau CONTEMPORAIN de relation entre son Père, les siens et lui-même !
On n’en sortira pas tant qu’on n’aura pas admis que toute communication est éminemment fonction de la culture où elle s’exprime ! Et que sans vergogne, Jésus se mettrait aujourd’hui à son ordinateur, à son Skype et à son Iphone pour communiquer avec les disciples envoyés deux par deux en stage

Et finalement ce n’est pas un « message » que Jésus veut faire « passer » par un « media » ou un autre ! De même qu’il est  déjà « le prêtre, l’autel et la victime »,
  • c’est lui-même le « passeur » par excellence au moment où « il passait » de ce monde à son Père, il « communiquait » par la prière avec tous les siens, gloablement, au-delà de son temps et de son espace.
  • Il se révèle à la fois « passeur » et « webmaster » :
  • il « connecte » résolument à son Père tous ceux que le Père lui a confiés afin qu'ils bénéficient des ses « flux » en abondance (voir Jn 10,10).
  • La vie de Dieu est « connection » avec le Père par le Fils dans l'Esprit.

Alors on peut aller répétant pontificalement et doctement que
  • le contact virtuel ne remplace pas la rencontre effective avec notre prochain ;
  • les tech­niques numériques présentent « le risque d'être plus distraits, parce que notre attention est fragmentée et absorbée dans une monde "différent" de celui dans lequel nous vivons» ;
  • de véritables relations humaines supposent une qualité d'attention à l'autre, un dialogue dans le respect, une certaine durée et un minimum de profondeur ;
  • « la vérité que nous cher­chons à partager ne tire pas sa valeur de sa "popularité" ou de la quantité d'attention reçue. [...]Elle doit devenir un aliment quotidien et non pas une attraction d'un instant» :
tout cela reste vrai mais théorique. Comme pour les critiques de livres ou de films : on aimerait les y voir, les critiques, devant un écran blanc, et derrière une caméra ! Chacun son métier, certes ! Alors laissons travailler ceux qui sont sur le terrain, sans les encombrer et inhiber de protocoles qui, devant la nécessité, n’ont jamais aidé, mais embarrassé !

L'Évangile que nous servons nous dépasse. C’est le B A  BA de la foi !
  • En conjuguant humilité et audace, nous le proposons comme « un don qui requiert une libre réponse ».
  • Le dialogue de Jésus avec les disciples d'Emmaüs reste un modèle de communication qui « stimule le cœur et interpelle la conscience ».
  • Enfin, « la vérité qui est le Christ, en dernière analyse, est la réponse pleine et authentique à ce désir humain de relation, de communion et de sens qui émerge même dans la participation massive aux divers réseaux sociaux ».
  • Car le Christ est l'image parfaite de la communion entre Dieu et l'homme.
Et si l’évangile l'énonce aujourd’hui avec ce vocabulaire, plutôt surprenant pour notre oreille, celui de la gloire, ne baissons pas les bras. Trouvons sa gloire, aujourd’hui, dans les merveilles de la communication globale en temps réel ! EN TEMPS REEL : c’est la performativité même du « sacrement » QUI DANS LE MÊME TEMPS REALISE CE QU’IL SIGNIFIE !

C’est certainement ce à quoi pensait Teilhard de Chardin avec sa « Messe sur le monde » !

« Puisqu'une fois encore, Seigneur, dans les steppes d'Asie, je n'ai ni pain, ni vin, ni autel, je m'élèverai par-dessus les symboles jusqu'à la pure majesté du Réel, et je vous offrirai, moi votre prêtre, sur l'autel de la Terre entière, le travail et la peine du Monde.
Le soleil vient d'illuminer, là-bas, la frange extrême du premier Orient. Une fois de plus, sous la nappe mouvante de ses feux, la surface vivante de la Terre s'éveille, frémit, et recommence son effrayant labeur. Je placerai sur ma patène, ô mon Dieu, la moisson attendue de ce nouvel effort. Je verserai dans mon calice la sève de tous les fruits qui seront aujourd'hui broyés.
Mon calice et ma patène, ce sont les profondeurs d'une âme largement ouverte à toutes les forces qui, dans un instant, vont s'élever de tous les points du globe et converger vers l'Esprit. Qu'ils viennent donc à moi, le souvenir et la mystique présence de ceux que la lumière éveille pour une nouvelle journée
Un à un, Seigneur, je les vois et les aime. [...] Je les évoque, ceux dont la troupe anonyme forme la masse innombrable des vivants ; ceux qui viennent et ceux qui s'en vont ; ceux-là surtout qui, dans la vérité ou à travers l'erreur, à leur bureau, à leur laboratoire ou à l'usine, croient au progrès des Choses, et poursuivront passionnément aujourd'hui la lumière.
Cette multitude agitée, trouble et distincte, dont l'immensité nous épouvante, cet océan humain, dont les lentes et monotones oscillations jettent le trouble dans les cœurs les plus croyants, je veux qu'en ce moment mon être résonne à son murmure profond. Tout ce qui va augmenter dans le monde au cours de cette journée, tout ce qui va diminuer, tout ce qui va mourir aussi, voilà, Seigneur, ce que je m'efforce de ramasser en moi pour vous le tendre; voilà la matière de mon sacrifice, le seul dont vous ayez envie.
Recevez, Seigneur, cette Hostie totale que la Création, mue par votre attrait, vous présente à l'aube nouvelle. Ce pain, notre effort, il n'est de lui-même, je le sais, qu'une désagrégation immense. Ce vin, notre douleur, il n'est encore, hélas ! qu'un dissolvant breuvage. Mais au fond de cette masse informe, vous avez mis un irrésistible et sanctifiant désir qui nous fait tous crier, depuis l'impie jusqu'au fidèle : "Seigneur, faites-nous un". »

Toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d'esprit et de corps, s'ils sont vécus dans l'Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu qu'elles soient patiemment supportées, tout cela devient offrandes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ (voir 1P 2,5) ; et dans la célébration eucharistique ces offrandes rejoignent l'oblation du Corps du Seigneur pour être offertes en toute piété au Père. C'est ainsi que les laïcs consacrent à Dieu le monde lui-même, rendant partout à Dieu dans la sainteté de leur vie un culte d'adoration (Lumen gentium, 34).