dimanche 18 mars 2012

In novation

In novation

5e dimanche du Carême - B
25 mars

Textes
-          Jér. 31,31-34.
-          Ps 51(50),3-4.12-13.14-15
-          Heb. 5,7-9.
-          Jn 12,20-33.


Parlez-moi de pardon ! C’est le jour !
 «Je vais pardonner leur crime et ne plus me souvenir de leur péché …» (première lecture)
«Aies pitié de moi, ô mon Dieu. Selon ta grande miséricorde, efface tous mes péchés» (Psaume 51)
«Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes (évangile)

Il y a comme ça des saisons, même pour Dieu, vue du côté des hommes !



Celle du carême est une saison de réconciliation avec Dieu et avec les autres. Et avec soi-même !
Que veut dire cette phrase : Dieu veut renouveler son alliance avec nous ? Eh bien, à n’en pas douter, - et sauf exception ? - chacun a quelque chose à se reprocher, un peu comme les pharisiens hautains devant la femme adultère. C’est souvent « la faute des autres » ! Mais lorsque Jésus (nous) invite à lancer la première pierre si nous avons la conscience tranquille, nous ne pouvons que nous éloigner la tête basse, sachant très bien que nous ne valons pas mieux qu’elle !
Et c’est là notre condition humaine.

Comme le roi David (psaume d’aujourd’hui) qui s’y connaissait en matière de transgression criminelle, nous finirons par avouer : «Efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense».

Il n’y a pas plus « moderne » que David ! Il commet l’adultère et fait tuer le général Uri, le mari de sa maîtresse. L’hypocrite David finit par reconnaître sa faute parce qu’il sait ( ?) aussi que Dieu sait ( !)  pardonner.

Jérémie met des paroles merveilleuses dans la bouche de Dieu : «Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés». Non seulement Dieu pardonne, mais le prophète nous dit même qu’il oublie : « il ne se souvient plus ». Et le psaume 130 renchérit : «Si tu retiens les fautes, o mon Dieu, qui subsistera. Mais en toi est le pardon…»



Toute la liturgie de la parole, aujourd’hui, est certes un rappel constant de la tendresse de Dieu pour l’homme. Chaque célébration eucharistique déborde de références à cette infinie miséricorde.
  • Au début : «Seigneur, prend pitié».
  • Au Gloria, c’est toute l’Église pécheresse qui chante : «Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous».
  • Au Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui ont péché contre nous»
  • Immédiatement avant l’échange de paix : «Ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Église».
  • Et à la communion, le prêtre demande à Dieu «que cette communion à son corps et à son sang n’entraîne pour nous ni jugement ni condamnation».

Paradoxalement, la reconnaissance de notre péché n’est donc pas un obstacle à la présence de Dieu en nous : elle est même la base et la condition d’une nouvelle relation avec lui. A la consécration, Jésus proclame chaque fois par la bouche de tous les prêtres à travers le monde depuis 2000 ans : «Ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés.»

« O Felix Culpa ! », chantait même Augustin le Berbère, qui lui aussi savait de quoi il parlait !
En effet, et paradoxalement, admettre ses péchés est l’occasion de chanter la gloire de Dieu qui pardonne, de nous dire heureux d’être invités à la table du Seigneur qui défend notre cause. Et en partageant le corps du Christ, le chrétien accepte sa loi nouvelle, CAD la nouvelle alliance entre Dieu et nous, où se concrétise la promesse prophétique de Jérémie : «Je suis à vous et vous êtes à moi. Je ne me souviendrai plus de vos fautes et de vos péchés».

  • Oui, la croix historique de Jésus le Christ nous rappelle effectivement tout ce qui est mauvais en nous: l’orgueil, le manque de courage, la capacité de faire tort aux autres, l’égoïsme.
  • Mais cette même croix nous rappelle aussi que nous sommes les filles et les fils d’un Dieu qui est un Père toujours prêt à nous pardonner. Car il veut que nous ayons la vie en abondance.



C’est NOTRE foi ! Un point c’est tout !

C’est ça « faire ses Pâques », comme on disait auparavant ! Rafraîchir et embellir son rapport avec Dieu.
Alors profitons  vite des derniers jours du carême pour nous réconcilier avec Dieu ! En méditant Ézéchiel : «Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’enlèverai votre coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai en vous mon propre Esprit, je vous ferai marcher selon mes lois, garder et pratiquer mes coutumes» (Ézéchiel 36, 26-27). 

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