D’homme à homme
&
d’homme à Dieu
Le baptême de Jésus
9 janvier 2011
Jésus, splendeur du Père ! Par ton immersion dans les eaux Tu as sanctifié et purifié la Création entière, Tu as ouvert les portes de la repentance à ceux qui ont été immergés en TOI. Par ton Esprit, Tu nous baptises et nous revêts de lumière. Tu nous vivifies et nous régénères en nous libérant de l'esclavage du péché. Tu fais de nous des fils bien-aimés du Père pour que nous ayons pleinement part à l'Héritage promis. Nous tous qui avons été baptisés, nous avons revêtu le Christ c'est en LUI que nous vivons en LUI que nous rendons gloire au Père. Pour nous, dans les eaux du Jourdain Il a noyé l'être ancien et donné naissance à l'être nouveau nous recréant enfin à sa ressemblance. Seigneur Jésus, nous te rendons grâce et nous t'aimons de tout notre être. (D'après EPHATA) |
Textes
Is 42, 1-4.6-7,
Ps 28,
Ac 10, 34-38
Mt 3, 13-17
Je ne crois pas qu’il faille faire ici un cours de théologie sacramentaire à propos du baptême de Jean et de celui de l’Eglise Catholique. Et alors l’interrogation de Jean-Baptiste est pourtant justifiée: pourquoi fallait-il que son cousin Jésus vienne se faire baptiser par lui ?
Bien sûr chacun repense à son propre baptême, ou du moins à ce qu’on vous en a raconté, car moi, par exemple, j’ai été baptisé à quelques mois…
Des expressions comme :
- Engendrés par l'amour du Père.
- Ouverture à la Présence de Dieu en nous
- Engendrés à la vie par l'Esprit
- Influence de Dieu sur nous
veulent ‘simplement’ dire que cette vie de Dieu, l’homme s’ingénie à trouver une façon d’aménager une voie pour la faire venir à nous et en nous. Jean avait trouvé cette forme dans l’eau du Jourdain. Jésus vient corroborer cette voie : mai sa vie d’homme, mêlée à sa vie de Dieu, font se rencontrer dans cette eau du Jourdain, la grâce humaine de la purification à la grâce sanctifiante. Comme Jésus !
Le Prophète Isaïe se demande comment pourrait bien se présenter ce Messie, ce Jésus, en somme, dont chacun attendait la libération de l’occupant et une vie heureuse ! Et il prophétise une figure d’homme, certes, mais pénétré de ce souffle divin, capable de révéler combien Dieu aime l’homme et le sauve. A la libération nationale en correspond une autre, qui est un véritable retournement du cœur de l'homme, rendu capable à son tour de contracter alliance avec son Dieu, c’est-à-dire de répondre à l’amour par l’amour : de devenir Messie/Jésus pour Dieu!
C'est aussi un hymne au Tout-puissant, capable de dominer les pires orages de la nature. Et au sens spirituel, le psaume glorifie la force spirituelle de Dieu qui est la force même qui soulève le monde. C’est cette force divine qui nous libère, en nous révélant notre être véritable : voilà notre nouvelle naissance, voilà le baptême que l’Eglise a « inventé » pour cette nouvelle économie du salut.
Les premiers chrétiens – le Judéo chrétiens -, croyaient que le salut de Dieu était réservé uniquement aux membres du Peuple hébreu. Mais Luc, l'auteur des Actes – grec d’origine, lui -, souligne que l'Esprit Saint est déjà à l’œuvre dans le monde païen. Ainsi Pierre, dans un songe, reçoit l'ordre de se rendre chez un Centurion romain, - un païen, un occupant !-, à qui Dieu s'est révélé. Pierre glorifie le Seigneur qui multiplie les croyants, quelle que soit leur origine...
Et puis, au fond, entre nous, celui qui est vraiment ‘grand’ n'a nullement besoin de faste et d'honneurs...
L’homme ’petit’, oui, et pour exister, et pour montrer qu’il existe ! Peopolisation ! Bling Bling !
L’humilité est la marque, par excellence, de la noblesse, et l’homme ‘noble’ ne craint pas de s’incliner, pour redonner à l’homme sa dignité ! C’est non seulement se rendre solidaire d’homme à homme, mais dans ce cas, c’est, de plus, une solidarité d’homme à Dieu !
Se déclarer ouvertement homme, quand on est Dieu, et qu’on ne cesse pas de l’être pour autant, c’est cela l’inouï ! C’est ça la révélation : il est désormais possible à l’homme de revenir à Dieu au point de devenir divin à son tour : en lui, avec lui et en lui !
Quand Jean, inspiré, reconnaît son indignité face à Jésus, c’est cette différence qu’il signifie, entre lui et Jésus. Quand il veut le dissuader de poser cet acte, qu’il estime indigne de lui, c’est que lui-même, l’homme Jean, n’a pas encore saisi la nécessité de se déclarer un homme, pour être crédible quand il se révèlera Dieu. Quand je vous parle des choses de la terre, vous ne me croyez pas : comment me croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ? dira Jésus à Nicodème (Jn 3).
Peut-être l’humilité est-elle la seule vérité, à la fois sur l’homme et sur Dieu.
C’est le mot ‘pécheur’ qui gêne aujourd’hui, tellement il pue la ‘mala educacion’, comme dit Pedro Almodovar. Mais - ceux qui en ont fait l’expérience me comprennent -, s’interroger sur soi et aller au fond de soi, nous fait abandonner toutes nos illusions irréalistes et infantiles sur nos qualités, nous révèle nos défauts et nous galvanise pour avancer vers notre humanité plus accomplie : jusque vers la stature que le Christ représente, et nous promet, comme vrai Dieu et vrai Homme ! Alors tombe la poussière de notre conscience malheureuse, et brille l’étincelle de notre filiation divine
« Sans Moi, vous ne pouvez rien faire » nous dit Jésus. (Jn 15, 5) : si Dieu qui se manifeste au baptême dans le Jourdain en cet homme Jésus, il se manifestera dans notre vie si nous imitons de Jésus dans tous les Jourdain du monde.
Apprenons donc à reconnaître que nous avons, chacun, des qualités intérieures que personne ne voit.
Apprenons à croire enfin qu'il y a de très grandes richesses chez ceux et celles qui nous entourent, et que nous ne soupçonnons pas. Et fleurissons là où nous avons été plantés, et avec l’entourage que nous n’avons pas choisi
Notre vraie et grande noblesse, c'est notre titre de baptisés, d’enfant de Dieu,
au nom du Père, du Fils et Saint Esprit.
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