lundi 31 janvier 2011

Le signe de la division


2 février 2011
Le signe de la division
Présentation de Jésus au Temple :

Textes :
Ml 3, 1-4
Hb 2, 14-18
Lc 2, 22-40


Jadis…
Aujourd’hui….                                    & demain ?
Le prophète Malachie exerce son ministère vers l’an 450 avant notre ère, une époque marquée par la corruption, la tiédeur de la foi et la négligence dans le culte. En outre, les Exilés revenus de Babylone n’ont pas pu recouvrer leurs propriétés, tombées entre les mains des gens restés au pays, et l’on comprend qu’ils aient voulu récupérer leurs biens plutôt de se préoccuper du Temple. « Où est le Dieu de la justice ? » (2, 17), demandent-ils. En réponse, le prophète annonce le prompt jugement de Dieu.
Il parle du Messager (« Malachie »[Melek, Malik, Melki] veut dire « Roi ») qui lui prépare le chemin. Mais la suite du texte montre que le Seigneur et le messager de l’Alliance sont un seul et même personnage. Ainsi Dieu intervient au sein du personnel du Temple dont le prophète déplorait le relâchement. Son jugement n’est pas une condamnation, mais une purification, traduite par les images énergiques du feu et de la lessive. Dieu purifie les prêtres, « fils de Lévi », dénoncés pour leurs négligences (Ml 1, 6 – 2, 9). Dès lors, le culte retrouvera sa pureté tradition. Alors tout le peuple juif - Ville sainte et province (Juda) -, sera exaucé quand il implorera la justice de Dieu.

La tradition chrétienne a vite fait de voir Jean Baptiste dans « le Messager », et interpréter la Présentation de Jésus comme l’accomplissement de l’oracle de Malachie sur la venue du Seigneur en son Temple.

Le chrétien 2011 essaie de vivre comme tel, en une époque marquée par la corruption, la tiédeur de la foi et la négligence dans le culte. En outre, les tradis et intégristes, revenus de Coire, de Bordeaux et d’ailleurs, n’ont pas pu recouvrer leurs propriétés, restées entre les mains des catholiques restés fidèles, et l’on comprend qu’ils aient voulu récupérer leurs biens plutôt de se préoccuper de Rome. « Où est le Dieu de la justice ? » (2, 17), demandent-ils. En réponse, le chrétien de 2011 annonce le prompt jugement de Dieu.
Le chrétien 2011 attend le Messager qui lui prépare le chemin. La suite de l’histoire montrera que le Seigneur et le messager de l’Alliance sont un seul et même personnage. Oui Dieu interviendra au sein du personnel de Rome  dont le chrétien 2011 déplore le relâchement. Son jugement n’est pas une condamnation, mais une purification, par le feu et la lessive. Dieu purifiera les prêtres, « fils de Lefebvre et Maciel, de l’argent et du sexe », dénoncés pour leurs négligences. Dès lors, le culte retrouvera sa pureté. Alors tout le peuple chrétien - Rome et le monde -, sera exaucé quand il implorera la justice de Dieu.

En qui la tradition chrétienne finira-t-elle par voir « le Messager », et quand interprétera-t-elle la Présentation de Jésus comme l’accomplissement de l’oracle de Malachie sur la venue du Seigneur à Rome ?





Qui  permettra à ce chrétien 2011 d’accéder auprès de Dieu, le Tout Autre et l’Invisible ? Quel médiateur trouvera-t-il qui appartienne pleinement aux deux côtés en présence – en deçà & au-delà ? Pour l’auteur - encore non identifié -, de la  Lettre aux Hébreux, Jésus seul accomplit cet idéal, et non pas les ‘anges’, comme le pensaient certains lecteurs d’alors, et comme certains para chrétiens d’aujourd’hui qui se donnent d’autres médiateurs – des idoles, entre pouvoir, argent et sexe -, auprès de Dieu, que Jésus Christ.
Notre mystérieux auteur tient pour acquis que le Christ est Fils de Dieu, supérieur aux anges, qui appartiennent réellement au monde divin, eux aussi. Mais, du côté humain – de notre côté donc -,  Jésus a partagé notre « nature de chair et de sang », c’est-à-dire, en un mot, la faiblesse qui a la mort pour horizon. La mort est liée au mal et à ses forces, en cela qu’elle interrompt - de manière inadmissible pour tout être humain - toute relation entre les hommes, même avec Dieu (cf. Isaïe 38, 18). L’homme ne peut seul se soustraire à cette « situation d’esclaves ».
Or si Jésus peut appeler les hommes « ses frères », c’est qu’il a accepté de passer lui aussi par l’épreuve - de la Passion et -, de la mort. Et si Dieu l’a fait accéder auprès de lui par la résurrection, le Christ à son tour libère ses frères – nous, donc -, de la peur de la mort comme d’une impasse. Il vient aujourd’hui à notre secours dans l’épreuve du laisser aller et du laisser faire de nos tentations et de nos désespoirs
Le Juif Jésus accomplit ce que le judaïsme attendait du Grand Prêtre, justement ! Mais ce Grand Prêtre-là recommençait le rite chaque année, le sacrifice des animaux étant impuissant à rétablir la relation avec Yahvé, avec le dieu éternel  et tout puissant. En prenant la place de l’animal du sacrifice, une fois pour toutes,
Ø      Jésus devient un Prêtre encore plus Grand que l’autre, étant à la fois, l’autel du sacrifice et la seule victime susceptible d’assurer notre harmonie définitive avec son Père.
Ø      De plus il est « miséricordieux », car il connaît bien nos épreuves en connaissance de cause ! Et « fidèle », crédible et accrédité, si et puisque nous reconnaissons en lui le délégué de Dieu.
Ø      Ce destin de solidarité s’ouvre enfin à l’univers entier, lorsque, soumis comme fils de juive à la Loi de Moïse, Jésus est présenté au Seigneur dans le Temple appelé à devenir l’Eglise du monde.



Ce sera ainsi sa première manifestation à son peuple, au Temple, centre de la vie religieuse d’Israël, et au monde en anticipation si  l’on en croit la chant du vieillard Siméon… qui se réjouit de tenir dans ses bras « la lumière qui doit éclairer les nations » (Lc 2,32). Son « bal des deb », en somme !
Plus tard, c’est Paul qui sera l’initiateur de cette mission (cf. Actes 13, 46-47). Mais nous savons encore aujourd’hui combien l’accès des peuples à cette lumière se fera et se fait toujours dans le drame. Ce Christ (ne l’oublions pas), est qualifié de « signe de division » (comparer Luc 12, 51). Car, devant lui et l’Évangile, il faut prendre position et révéler ses bonnes ou ses mauvaises dispositions : chacun, un jour ou l’autre, « sera transpercé » par cette crise de la foi, comme l’âme de Marie, prédit Siméon : les pensées de chaque homme doivent être mises à jour.

Et derrière cette démarche rituelle, il y a tant de mémoire : la loi de purification  (Lévitique 12, 8), l’offrande à Dieu du premier-né (Exode 13, 12) ; le service du Temple (1 Samuel 1, 24-28) … Tout le monde ne peut que s’inscrire dans une tradition : et ici une grande tradition !

Jean Baptiste, le cousin, légèrement son aîné, est un homme des déserts. Jésus est un homme de la ville, des agoras, des rues et des places… Matthieu lui prêtra des paroles de pertubateur, d’agitateur, de ‘minorité agissante’: « Je ne suis pas venu pas apporter la paix, mais l’épée » (Mt 10, 34). Ce que Luc retraduit ainsi : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais la division » (Lc 12, 51).

Plus clair, tu meurs !

Les « bénis oui oui » d’aujourd’hui – qui feront rentrer l’Eglise dans le mur, parce que nos chefs les suivent de peur de les perdre !!!-, s’insurgent devant cette déclaration. Les chefs tout autant ce type d’ «ouailles » ne peuvent admettre que Jésus  - par définition, sinon,  il n’est pas Jésus -, ne laissera jamais les gens en paix : du haut en bas de l’échelle ecclésiastique. C’est s’ailleurs tout l’honneur d’un Dieu (Honest to God !) qui accepte le défi de la liberté humaine, face à la Parole de son fils.

Celui qui entre aujourd’hui dans le Temple sera un signe de division.
Point !

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