30 SEPT
26EME DIM
La chasse aux démons !
« Les Peintures pour chasser les démons » (辟邪絵, Hekija-e) sont une série
de cinq kakemonos
(rouleaux destinés à être déroulés verticalement) japonais,
représentant des divinités de la pensée bouddhiste.
Elles datent du XIIe siècle, où elles faisaient à l’origine partie
d’un long emaki,
« Rouleau des enfers », illustrant les enfers bouddhistes. Cet
emaki appartenait vraisemblablement à
l’ensemble connu sous le nom de peintures des Six Voies (rokudo-e) ; à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le rouleau fut
découpé sous forme de nombreux kakemonos.
On peut y déceler la forte influence du bouddhisme de Nara, qui était
prédominant dans le Japon de l’époque.
Ainsi la littérature ancienne, chez les juifs comme chez les païens et ici les japonais, nous apprend que « chasser les esprits impurs » était une pratique courante. [A ce propos, « pneuma » veut dire à la fois « souffle, esprit et vent ». Marc parle d' « esprits impurs ». L'appellation d' « esprits mauvais » rend mal le sens du mot grec, en y ajoutant une note de méchanceté].
D’ailleurs quelque vingt versets
plus haut que notre texte d’aujourd’hui, les disciples eux-mêmes ont cherché à
le faire en l'absence de Jésus, monté sur la montagne de la Transfiguration.
Mais sans succès ! En effet, ils n'ont pu guérir le jeune épileptique (Mc 9, 18). Or, voilà qu'un exorciste
étranger au groupe « tente sa chance », et réussit!
Marc, qui n’en loupe pas une pour
souligner les travers des disciples, ne manque pas de citer l'intervention du
jeune Jean: "Nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui
nous suivent."[Le verbe
« suivre » n'existe ni en hébreu ni en grec. « Akoloutheô »
(acolythe) est un verbe d'accompagnement, et signifie donc « accompagner,
être avec, de marcher avec », et non pas « à la suite ».
Ailleurs, Marc choisit l'expression: « aller derrière, ou à la
suite » de Jésus (Mc 1, 20)].
Et une fois de plus Jésus doit
expliquer que personne ne détient le monopole du Royaume. Nul n'en est exclu au
point de départ, seuls ceux et celles qui refusent d'y entrer s'en excluent
eux-mêmes. Quant au guérisseur étranger, il prend part lui aussi à la manière
d'être et de faire du libérateur d'Israël : si ce qu’il fait met en
évidence que le projet et la force de Dieu habitent en Jésus, pourquoi l'en
empêcher?
Car l'Esprit souffle,
imprévisible et libre comme le vent, aussi hors de nos églises et de nos
organisations… Que disait Jésus à Nicodème ? "Le vent (ou l'esprit:
pneuma) souffle où il veut." (Jn 3, 8). Mais déjà au temps de Moïse,
le même esprit fut répandu à profusion en dehors du groupe reconnu des Hébreux.
Et Moïse rétorqua à Josué : « Ah! Si le Seigneur pouvait mettre son
esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes! »
(Nb 11, 29).
L’affaire est donc
sérieuse : malgré le côté disparate et hétéroclite de la suite du texte,
les images restent très fortes et parlent toujours : celle, superbe, du
verre d'eau, et celles terribles de se couper la main ou le pied, ou de
s'arracher un œil plutôt que d'être précipité dans la Géhenne de feu, toutes
soulignent l'importance extrême de ce Royaume. Jusqu’à nos membres et nos
organes les plus précieux qui ne sont rien (ouille !) à côté du grand
projet de Dieu !
Un projet qui se révèlera encore
plus mystérieux aux disciples à mesure qu'approche la montée à Jérusalem.
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