dimanche 12 février 2012

Mon enfant, tu es pardonné

Mon enfant, tu es pardonné


7e dimanche ordinaire - B
19 Fev

Qui est donc ce Jésus, qui est cet Homme?  Suite…
Marc nous prend littéralement par la main et nous conduit peu à peu à sa découverte.
Aujourd’hui, l’évangéliste nous présente Jésus comme celui qui pardonne et guérit, prérogatives de Dieu seul, d’après les Écritures.



Les docteurs de la loi – les théologiens de l’époque -, considèrent l’homme paralysé comme un « pécheur » : à ce compte-là, il est donc impur et exclu « de la maison » : « excommunié » du groupe « saint/t », c’est-à-dire, de la foule des « gens bien » qui constituent le « peuple » élu de Dieu. Ah, il ne peut entrer ni par la porte ni par la fenêtre ? Eh bien, qu’à cela ne tienne : ses amis le font passer par le toit !

Comme Jésus, Dieu ne tourne pas le dos au « pécheur », en revanche, il cancelle son péché, il l’efface, il l’oublie, et offre à sa place un pardon efficace, un pardon qui recrée et qui donne un coeur neuf.
C’est pourquoi Marc ne craint pas de nous présenter un Jésus qui mange avec les « pécheurs », qui se laisse approcher des prostituées, qui touche les lépreux, qui défend la femme adultère, qui s’invite chez Zachée le nain, qui réintègre les malades dans leur famille, qui engage la conversation avec la Samaritaine aux six « maris », qui meurt lamentablement entre deux bandits…

Ø      «Ce Dieu est un Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité; il accorde sa grâce à des milliers, il tolère la faute, la transgression et le péché...» (Exode 34, 6-7).
Ø      Et Isaïe dira : «Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige. S’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme de la laine» (Isaïe 1,18).
Ø      Dans le livre de Ben Sira le Sage – qu’on appelle aussi Le Siracide ou l’Ecclésiaste -, nous retrouvons cette magnifique interpellation : «À l’heure où l’on te demandera des comptes, tu trouveras le pardon» (Ecclésiastique 18, 20).
Ø      Et Isaïe ajoute : «Je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle ; on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l’esprit» (Isaïe 65, 17).

Le dieu en qui Jésus croit est «celui qui pardonne par excellence», mais il ajoute que la capacité de pardonner n’est pas réservée à Dieu seul : il a voulu partager ce pouvoir de rémission avec ceux et celles qui le suivent. C’est pourquoi, lorsque Jésus enseigne – sur leur demande -, à ses disciples la grande prière des chrétiens, le Notre Père, il fait du privilège de pardonner une partie intégrante de la prière : «Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.»



Pour que la paix se propage et règne dans le monde et autour de nous, il ne suffit pas que Dieu pardonne : les hommes aussi doivent se pardonner entre eux.
Ø    Depuis les premiers temps de l’Église – dans l’Eglise primitive -,  non seulement les apôtres, mais la communauté chrétienne toute entière et dans son ensemble était impliquée effectivement dans le pardon des péchés : il existait même « la confession des laïcs » !  Dommage que cela ait disparu…
Ø      Jésus fait d’ailleurs du pardon un élément essentiel de la mission de ses disciples: «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie... Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés ils leur seront remis... (Jean 20, 22-23)
Ø      À Pierre qui le questionne sur le nombre de fois qu’on doit accorder le pardon, Jésus répond : «non pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois.» (Matthieu 18, 22)

Sans pardon reçu, sans pardon donné, notre monde devient/est devenu un monde de haine, de rancune, de vengeance, de mépris, d’orgueil, de torture et de guerre.

Peut-être le pardon est-il le nom le plus sublime de l’amour… Il permet de repartir à neuf, de mieux respirer, de vivre en paix avec soi et avec les autres. C’est un peu l’oxygène de l’amour. En tout cas, c’est aujourd’hui une excellente occasion de mettre en pratique ce dogme fondamental de notre foi chrétienne : «Je crois en la rémission des péchés». (Symbole des apôtres, le «Je crois en Dieu...»)

Dans la guérison du paralytique – telle que la rapporte Marc -, le pardon de Jésus est une «restauration» complète du malade. «Mon enfan ! Voilà qui  indique que Dieu l’accueille dans sa maison et Jésus l’invite alors à «prendre son brancard et à rentrer chez lui», dans son village, dans sa famille.



Mon enfant, tes péchés sont pardonnés... prends ton brancard et rentre chez toi



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