24 Avril PÂQUES LE SIGNE DE LA TOMBE VIDE
Textes
Sur une tombe, nous nous heurtons à la terre et à la pierre qui enferment et retiennent celle ou celui que nous aimons ….
On peut imaginer l’expérience bouleversante des premiers témoins de la Résurrection du Christ
en découvrant non seulement la terre et la pierre, mais que le tombeau a été ouvert et qu’il est vide.
Comment une tombe vide peut-elle être un signe ?
Jean, encore lui – le jeune disciple que « Jésus aimait » -, arrive le premier au tombeau où Jésus a été déposé la veille du sabbat. Il n’entre pas – précise-t-il -, cédant le pas à Pierre, déjà désigné comme chef des apôtres, au moment où il rédige. Pénétrant dans le tombeau, il constate que le corps de Jésus n’y est plus, sauf le linceul à la place du corps. Jean entre à son tour. Sa réaction va au-delà de l’inventaire. Et parlant de lui à la 3ème personne, il lâche ces mots étranges :
« Il vit … QUOI ? RIEN ! et il crut… ».
Dématérialisation ? Spiritualisation ?
Jean croit en Jésus vivant, passé [COMMENT ? IL N’EN SAIT RIEN ! ]de la mort à la Vie.
Comment voir avec ses yeux de chair ce qui n’est plus sous l’emprise des sens ?
Jean se souvient-il des Psaumes qu’il a du chanter dans sa prison maritime :
« Je me tiendrai debout, et de mes yeux de chair, je verrai Dieu ! »
L’aventure se situe quelque entre le « venez et vous verrez » du premier appel de Jésus, et le « il vit et il crut » de Pâques.
Cette expérience intime de Jean souligne l’importance des signes pour croire. Il rédige d’ailleurs son
évangile comme le
« livre des signes de Jésus » pour que, dit-il « vous croyiez que Jésus est le Christ et que, en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20,31).
Mais où les trouver ?
Les témoignages des premiers apôtres dans les évangiles ?
Encore faut-il les lire ! Qui lit « ça » aujourd’hui ? Les traductions sont terriblement ennuyeuses !
La messe, l’Eucharistie, le double signe du partage du pain et du vin de Vie ?
Combien y assistent encore ? Et combien y « participent » ?
La vie quotidienne ?
- quand l’amour l’emporte sur la haine
- quand une conversion transfigure une existence
- quand l’espoir renaît au cœur des détresses et des malheurs….
Ce sont les chrétiens eux-mêmes qui doivent être convaincants !
Si Paul ne se trompe pas en écrivant aux Colossiens :
« Vous êtes ressuscités avec le Christ » (Col 3,1)
alors il ne se trompe pas non plus en écrivant à son élève Timothée
« Si nous mourons avec Lui, avec Lui nous vivrons » ( 2 Tm 2,11)
Car c’est quand il se met à la suite de Jésus le Ressuscité que « la puissance résurrectionnelle » est communiquée au chrétien, et qu’il entame déjà son « passage », sa Pâque, vers la Vie même - c’est-à-dire Dieu lui-même !
Par la foi, le baptême, l’eucharistie, certes, mais par surtout par l’invention, la force et le courage que ces sacrements lui insufflent le poussent au service de la cité des hommes, même si ces deniers ne croient pas tout en reconnaissent que cette force émane de lui !
Virtus de illo exibat !
C’est en ce sens qu’une promesse se réalise en temps réel dans la vie quotidienne, vécue à la fois comme croyant et comme un « homme au milieu des hommes ». Appelé, le chrétien l’est moins à voir qu’à donner à voir des signes matériels de cet homme dieu dont il proclame par sa propre vie transformée qu’il est déjà ressuscité avec lui !
Car étant lui-même sorti du « tombeau » de son égoïsme,
Ayant lui-même roulé la « pierre » de son découragement ,
Et lui-même déchiré le « linceul » de son indifférence
En confessant son « péché » et décidant de changer son « cœur »,
il est maintenant ressuscité de toutes les morts de l’âme et peut désormais incarner le signe que
ce n’est plus lui qui vit mais son Christ qui vit en lui
Avec Jean il est autorisé à dire
« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie
parce que nous aimons nos frères » ( 1 Jn 3, 14)
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