“Moi, Je Suis le Pain de vie”
5 AOUT 18EME
DIM
Pour trouver Jésus, une foule de 5000 hommes est prête à
aller à sa recherche sur une autre rive du lac. Et comme par hasard (on sent le
montage !), des barques sont là à leur disposition. “Alors les gens
prirent les barques” et c'est la traversée. N‘oublions pas que tous ces gens
ont déjà voulu le faire roi !
Jésus s'ajuste et s’adapte aux gens qu’il rencontre : ici à des paysans galiléens. Au bord du puits, à la Samaritaine, il a parlé d'eau, de soif et d'une source qui jaillit en vie éternelle. Dans cet endroit désert des bords orientaux du lac de Galilée, il va leur parler de symboles tout aussi ordinaires et quotidiens: le pain et la faim. De quoi les hommes qui partent à sa recherche ont-ils faim aujourd'hui?
Jésus est tout sauf naïf ! Son diagnostic est bien simple et clair : tous ces gens, ce qu'ils espèrent n'est ni le Règne de Dieu ni le discernement des signes qui en font foi. Ils sont tout simplement à la recherche d'avantages matériels qu'ils espèrent en retirer (à manger !): tant que le Messie réglera leurs problèmes à leur avantage (guérisons), ils seront prêts à le suivre et à faire de lui leur roi (plus de famines !). Mais s'il donne des signes déconcertants (mon royaume n’est pas de ce monde !) ou exigeants (aimer ses ennemis !), alors ils le mettront de côté comme on le verra à la fin du long discours de Jean sur le Pain de vie au chapitre 6 !
Jésus n’est pas un stoïcien, un philosophe à l’ancienne ni un Siddhârta, un bouddhiste moderne: il ne demande pas de supprimer nos désirs, mais au contraire, de les amplifier. Il semble nous dire: “Ne vous contentez pas d'un petit bout de vie confortable sur votre jolie planète bleue, allez plutôt jusqu'à vouloir la vie éternelle.” Et il cherche à stimuler en chaque personne des aspirations et des désirs beaucoup plus élevés et vastes.
“Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd.” Et si on lui demande: “Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu?” il répond: “L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.” C'est aussi le but de l’évangile de Jean..
Jean introduit d’ailleurs une comparaison
tirée de la première lecture: “Au désert, nos pères ont mangé la manne...” Ce
procédé était bien connu des rabbins juifs de son époque. Pour le chrétien, la
manne, ou le nouveau Pain du ciel, c'est Jésus lui-même. Il se révèle une fois
de plus sous le nom de « Je Suis», car dans l'Exode, c'est Dieu
lui-même qui a apaisé la faim et qui a étanché la soif de son peuple.
- « Quel signe fais-tu donc, pour qu’à sa vue nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur a donné à manger du pain venu du ciel. »
- En vérité, en vérité, je
vous le dis, non, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du
ciel ; mais c’est mon Père qui vous le donne, le pain qui vient du ciel,
le vrai ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne la
vie au monde. »
- Seigneur, donne-nous
toujours ce pain-là. »
- Je suis le pain de vie. Qui
vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif ».