Sollicitude
22 JUILLET 16EME DIM
B
“Il fut saisi de pitié envers
eux!”
« Les compagnons se retrouvent
auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné : ‘Venez
à l’écart, et reposez-vous un peu.’ De fait, les allants et venants étaient si
nombreux qu’on n’avait même plus le temps de manger ».
Joie au retour de la première
mission, joie de rencontrer à nouveau Jésus.
L’action commencée par Jésus se
continue à travers eux, alors on raconte ce qui s’est fait !
Les Apôtres ont commencé à sentir
le poids de la mission. Il leur fallait refaire le plein d’« énergie » !
Ils comprennent alors combien Jésus prend sur lui tout à la fois sa mission
propre et celle qu’ils leur a confiée et qu’ils ont à accomplir ! C’est en
effet Lui qui accomplit : le salut lui-même qui s’est opéré en eux, c’est
Jésus qui l’a accompli, il est la source de leur action, il leur demande de
demeurer en « channeling » avec cette source. C’est sauvés par Jésus
qu’ils deviennent sauveurs avec lui !
Ils embarquent pour se retirer à
l’écart. Mais sans compter avec les gens qui les voient s’éloigner : on les
reconnaît ! Alors, à pied, de partout, on court là-bas pour arriver
avant eux !
En débarquant, Jésus voit la
foule : conduit par l’Esprit Saint, il va au devant des gens : « Ils
étaient comme des brebis sans berger », dit Marc. Jésus vient à leur
secours. Contrairement au « Diabolos » (le séparateur, le diviseur),
l’Esprit de Jésus Saint unifie. Jésus prend sur lui toutes les séparations
entre les hommes : à l’intérieur des familles, des communautés, des
personnes, des civilisations, Il prend sur Lui toutes les ruptures.
Paul l’écrit: « D’Israël et
des païens, il fait un seul peuple. Par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce
qui les séparait : le mur de la haine ». C’est dans un véritable
corps à corps que Jésus s’est engagé, dans un cœur à cœur avec toute
l’humanité ! Nous savons – il le sent déjà !-, que ce combat se
terminera au Calvaire. Grâce à ce corps d’homme que Marie lui a donné, grâce à
ce cœur de chair qu’elle lui a tissé, Il 'sauve' chacun comme homme qu'il
fut créé et comme Dieu qu’il est resté! Grâce à ce sang versé – ce sang de
Marie -, qui manifeste sa vie donnée, Jésus prend tout sur lui, réconciliant
ainsi l’humanité qu’il l’aura réunie en un seul corps, comme lui-même - avec
Marie, sa mère -, ne fait toujours qu’un seul corps : Le nouvel Adam, la
nouvelle Ève, unis sous le regard du Père. « En sa personne, il a tué la
haine ».
« En débarquant »… la
pitié le saisit ! Alors, il se met à les instruire longuement. Voilà
l’expérience des disciples, des douze apôtres. Dans le regard de Jésus, ils se
sont retrouvés comme « unifiés » en eux-mêmes et entre eux. La parole
de Dieu les fait entrer, et nous avec eux, dans le mouvement de notre
libération du mal : Jésus est leur et notre Sauveur !
Les disciples savent que tout
n’est pas encore accompli dans leur vie ! Il passeront bientôt par
l‘épreuve du feu ! Ils se disputent encore entre eux, mais déjà, ils
participent à cette paix que Jésus est venu apporter. Ils sont témoins que déjà
la puissance du mal recule devant la présence de Jésus. C’est vraiment
merveilleux : c’est la mission dont ils participent désormais.
Cette première expérience
missionnaire a été heureuse si l'on considère la foule qui ne les lâche plus.
Jésus lui-même, au début de son ministère, devait souvent se retirer pour se
reposer et prier (Marc 1, 35 et 45). En ce jour d'évaluation et de supervision,
ils cherchent un temps de solitude et de repos. Cependant la foule les poursuit
et l'évangile continue…
Jésus est ému jusqu'aux
entrailles, nous dit Marc !
Ce mot reflète un sentiment
intense et même très intime de Jésus ! Ce n’est pas de la simple "pitié"
- dont il était question en 5, 19. Au sens premier, « splagkhna » en
grec désigne les viscères principaux : le coeur, le poumon, le foie; puis
l'utérus de la mère; et enfin le cœur et
l'âme comme sièges des affections. Ainsi, le verbe « splagkhnizomai »
signifie « être touché aux entrailles », être remué au plus intime de
son corps et de son être. C’est comme ça que Jésus se sent ému.
Marc ainsi parle sans ambiguïté
de l'affection de Jésus à l'égard du peuple de Dieu et de son rôle de
rassembleur, lié au don de sa vie. Nul n'est exclu de ce cœur !
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