dimanche 1 juillet 2012

« Echec et mat… ? »


« Echec et mat… ? »

8 JUILLET    14EME DIM

Ezéc. 2,2-5. / Ps 123(122),1-2a.2bcd.3-4. / 2 Cor. 12,7-10. / Mc 6,1-6.

C'est au milieu de sa famille et dans son propre village – ça n’a pas changé !-,  que Jésus subit son premier échec, et Jean « suggère » que ce coin perdu dans les collines de Galilée était plutôt méprisé ! Rappelez-vous Nathanaël qui s'étonne en apprenant d'où vient le Messie: "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (1, 46) Des archéologues soutiennent qu'il s'y trouvait tout au plus une vingtaine de maisons.



Pourtant, cet échec, aux yeux de Marc, ne fait que confirmer la mission du Messie, car les plus grands prophètes du Peuple de Dieu - dont Moïse, Jérémie et Zacharie -, ont également subi l'opposition de leurs proches.
Pourtant durant les cinq premiers chapitres de cet évangile, la mission s'annonçait fulgurante: Jésus s'est même fait des disciples en Galilée, et des foules nombreuses le suivaient. Hier encore, au bord du lac, il a ressuscité la fille d'un chef de synagogue, et puis il est rentré voir sa mère au village où il a grandi. Mais au lieu de l'accueillir avec joie, les siens le rejettent. Marc écrit même qu'il les avait scandalisés !

Qui n’est pas porté un jour ou l'autre à exiger un miracle comme condition préalable à la foi: "Montrez-moi un miracle et alors je croirai au Messie!" Mais l'évangile, au contraire, fait de la foi la condition du miracle: il est un don gratuit qui représente et qui confirme la libération en ceux et celles qui ont cru. Jésus refuse tout signe aux pharisiens incrédules (8, 11-12) comme à ses « pays », et il n'opère de miracles que là où il décèle la foi, le miracle étant le signe et la confirmation de sa propre mission de libération.

Il semble que le rejet de la foi soit plus fréquent dans la seconde phase du ministère de Jésus. D’ailleurs de nos jours, il n'est pas rare d'accuser les chrétiens: "Ils ne donnent plus assez de retraites ni d'enseignement religieux!" Mais quand Jésus en personne donnait le même enseignement dans son propre milieu « rural » d'autrefois, il était loin de convaincre tout le monde!

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En fait comment Jésus se situe-t-il et se comporte-t-il dans la synagogue de Nazareth ? D'abord, en enfant du pays, qui renoue avec ses habitudes, et en laïc Juif, pratiquant et actif, qui participe au culte du Sabbat, en y faisant à son tour la lecture de la Parole.
Mais Jésus se sait aussi observé, "interrogé", parce qu’il jouit déjà d'une réputation pour ce qu'il a déjà fait ailleurs, à Capharnaüm en particulier : il veut parler vrai à ses concitoyens de Nazareth, et leur demander d'avoir foi en lui. Il va essayer de leur faire comprendre sa "différence", le sens nouveau de ses actions et paroles : il n'est pas un distributeur de cadeaux et de bienfaits, il annonce l'accomplissement en lui et par lui de toutes les promesses de Yahvé Dieu, adressées à tous les hommes, même au-delà d'Israël, et, à plus forte raison, de Nazareth. En dépit de sa « familiarité » ("n'est-il pas le fils de Joseph ?"), il n'est pas question qu'il se laisse récupérer par les gens de son village : il est vraiment « quelqu'un d'ailleurs ». Après un accueil initial aussi enthousiaste que superficiel, les gens de Nazareth vont le rejeter totalement et même tenter de le "supprimer".


Nazareth sera ainsi le comme le premier de 6 "incidents" qui mettent Jésus en scène le jour du Sabbat : 4, 31 - 37; 6, 1 - 5; 6, 6 - 11: 13, 10 - 17; 14, 1 - 6. Jésus accomplit le jour du Sabbat des gestes et activités de libération correspondant à la mise en œuvre de ce qu'annonce cette prophétie d'Isaïe qu'il déclare "accomplie". Jésus est désormais "maître du Sabbat" parce qu'il est l'accomplissement eschatologique (final) définitif des promesses de Dieu pour tous les exclus et tous les souffrants de la misère, qu'ils soient affamés, en prison ou malades.

Jésus se présente ici comme l'accomplissement d'un salut de Dieu pour toutes les nations.

Les gens de Nazareth – enfants du Dieu Unique -,  éclatent de colère, lorsque Jésus leur explique clairement, en citant les exemples d'Elie et Elisée, que la "grâce" de Dieu, qu'il annonce et accomplit, ne leur est pas réservée "exclusivement", comme un privilège particulier qui n'appartiendrait qu'à Israël. La grâce et le salut de Dieu sont inconditionnels : les gens de Nazareth, et, à travers eux, Israël, ne peuvent plus, en Jésus qui accomplit toutes choses, revendiquer un traitement particulier : la promesse de Dieu à Abraham, précisant qu'en lui seront bénies toutes les nations de la terre, se trouve également accomplie.

Traduction ...



Les chrétiens catholiques romains – frères et sœurs de Jésus-Christ -,  éclatent de colère, lorsque Jésus leur explique clairement, en citant les exemples d'Elie et Elisée, que la "grâce" de Dieu, qu'il continue d’annoncer et d’accomplir aujourd’hui, ne leur est pas réservée "exclusivement", comme un privilège particulier qui n'appartiendrait qu'à Rome. La grâce et le salut de Dieu sont inconditionnels : les gens de culture euroccidentale et, à travers eux, Rome, ne peuvent plus, dans le Christ Ressuscité qui accomplit toutes choses, revendiquer un traitement particulier : la promesse de Dieu à Abraham, précisant qu'en lui seront bénies toutes les nations de la terre, se trouve également accomplie. : et l’Extrême Orient réclame à son tour au nom de sa culture !

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