vendredi 11 novembre 2011

Mon royaume n’est pas de ce monde!

Mon royaume n’est pas de ce monde

34e dim. ordinaire : Christ Roi
20 novembre

Textes
-          Ez 34, 11-12.15-17,
-          Ps 22
-          I Co 15, 20-26.28,
-          Mt 25, 31-46

Lorsqu'un nouveau pouvoir parvient à s'imposer, tous les courtisans se précipitent pour faire valoir leurs aptitudes en flattant le nouveau pouvoir... Dans ce Royaume-là, rien de tel. Le retour du Christ en gloire ne fera que mettre en lumière la vérité des coeurs... Avec risque et péril ! Une seule question se posera :
As-tu su voir le Christ dans tous les êtres humains ?



C’est sur notre pratique de la charité que nous serons évalués et appréciés…

Ézéchiel, aux exilés de Babylone (-587 – 537), annonce qu'un jour (?) viendra un Berger, CAD un chef, un Guide, le véritable guide qui conduira tous les hommes – pas seulement les Hébreux -, sur la bonne Route... Un chef qui  sera attentif aux besoins de chacun, au service des plus faibles, qui prendra un soin bienveillant des bien portants et partira à la recherche des égarés et des perdus…
Oui, c’est lui ce roi, renchérit le Psalmiste : précédé par la réputation éclatante de la façon dont il conduit ses sujets, les aidant à franchir les obstacles de la conjoncture et leur assurant nécessaire et prospérité….

Oui, mais quand cela se passera-t-il, demandent les Corinthiens à Paul qui n’en sait trop rien !
Oui, quand viendront enfin « ces derniers jours » et le retour de tous les morts à la vie ? (On appelle cela les temps eschatologiques, de eschata, la fin !).
Et Paul essaie de décrire l’indescriptible : Jésus marchant en tête de la procession des hommes montant vers Dieu ; Jésus introduisant dans ce fameux Royaume de Dieu, son Père, ceux qui l'auront suivi jusqu’au bout (n’oublions pas que nous somme au temps des persécutions…). C’est seulement alors qu’apparaîtra son pouvoir divin : dans un monde arraché à la mort, Dieu sera tout en tous.

Matthieu écrit à un moment terrible : vers les années 70, quand Rome a décidé la solution finale pour ce peuple juif, irréductible à la Pax Romana !
En rétrospective, on entend donc Jésus préparer ses disciples aux grands événements prévisibles qui se profilent à l'horizon (et qui se sont donc déjà produits !). Les disciples eux aussi gardaient encore l'espoir que le MESSIE – le chef, le guide, le nouveau roi -, serait un Roi temporel. 



Jésus leur annonce en fait quoi ?
Matthieu se voit obligé, comme Paul à Corinthe, pour répondre aux attentes et aux questions des contemporains de Jésus - alors qu’il écrit quelque 30 ans plus tard -, de mettre sur les lèvres de Jésus des paroles qui ne peuvent pas ne pas tenir compte d’évènements postérieurs à la vie de Jésus : la chute et la destruction de Jérusalem, par les troupes de Titus !
Oui !
écrit-il alors dans cette prosopopée (c’est une figure de rhétorique qui fait parler les personnes soit absentes, soit présentes, et quelquefois même les morts)
Oui, le second retour du Christ se fera de façon grandiose : il sera accompagné de légions d'Anges et il séparera les hommes en deux parts : les uns à droite pour la Gloire éternelle et les autres à gauche pour la damnation éternelle….

A son tour, le chrétien du 21ème siècle a besoin d’être éclairé…
Le mot parousie (du grec parousia qui signifie « présence ») est un terme biblique utilisé par les théologiens pour désigner la seconde venue du Christ, la première étant sa naissance.
Ces premiers écrits chrétiens que nous lisons et méditons dimanche après dimanche - et notamment ceux de saint Paul -, employaient ce mot pour désigner
-          la première venue du Christ parmi les hommes (la Noël, donc), inaugurant le temps du Messie (qu’annonce Ezéchiel aujourd’hui !)
-          et l'avènement glorieux (2nde  venue) du Christ sur terre à la fin des temps (dont parle Matthieu aujourd’hui.)
Dans le vocabulaire chrétien actuel, la parousie désigne plus particulièrement la seconde venue, le retour glorieux de Jésus-Christ à la fin des temps (eschatologie) dans le but d'établir définitivement le Royaume de Dieu sur la terre.
Cette seconde venue aurait été annoncée par Jésus-Christ lui-même dans certains propos (prosopopée) qu’on met dans sa bouche dans les évangiles.
Cependant les théologiens s'accordent à dire que ce retour n'est ni un évènement complètement à venir, ni complètement advenu :
-          le Christ Seigneur règne déjà sur et donc par l'Église, institution qui est issue des apôtres, eux-mêmes envoyés par le Christ,
-          mais toutes choses de ce monde ne lui sont pas encore soumises : le triomphe du Royaume du Christ ne se fera pas sans un dernier assaut des puissances du mal.
-          Au Jour du Jugement, lors de la fin de ce monde (eschata), le Christ viendra dans la gloire (le fameux Second Retour)  pour accomplir le triomphe définitif du bien sur le mal qui, comme le grain et l’ivraie, auront grandi ensemble au cours de l’histoire.
-          En venant à la fin des temps juger les vivants et les morts, le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce.

En fait en quoi consiste notre mort personnelle, sinon le fait historique qu’un jour du temps Dieu revient pour chacun de nous en particulier... ?
-          Ainsi, le Jour de ma mort sera effectivement le Retour du Christ pour moi.
-          Il viendra à moi pour me recevoir dans la Vie éternelle comme il y eut des mains bienveillantes pour me recevoir à mon entrée en ce monde.
-          Il Christ viendra avec ses body guards de l’éternité (les anges) me tendre une main secourable pour me faire entrer dans cette VIE qui ne finira jamais.
-          Ma MORT – la mort -, n’est ainsi qu’une étape à franchir. Elle n'est qu'apparence, car elle est en fait la Porte de la VIE.
-          Mais je sais que ce n'est pas Dieu qui en décidera !... Me voyant face à lui, la pureté éternelle, je me précipiterai moi-même dans un lieu d'expiation ou de mort, s'il y a lieu... C’est moi-même qui jugerai mon état... Je verrai en un flash les moindres replis de mon ÊTRE et saurai ipso facto si  je suis destiné à gauche ou à droite !

Puissè-je me tenir toujours prêt dans l’attente de ce retour!

Ce roi s’étant identifié aux petits et aux faibles... l’évangile nous offre ce merveilleux contraste de nous le présenter
-          d’une part venant dans les airs accompagné de légions d'Anges (chacun son Hollywood!),
-          et déclarant d’autre part qu'il est présent divinement dans celui qui a faim, celui qui a soif, celui qui est nu, qui est prisonnier, etc. (Ah mon cher Vincent de Paul).
Bref que tous ceux que nous rencontrons, sont un prolongement de Dieu, du Christ, de leur Esprit...


Oui, le voilà ce CORPS mystique dont le Christ est la TÊTE et NOUS, les membres.
Les disciples – et nous donc ! -, auraient bien aimé avoir des précisions, la date exacte de ce JOUR du Jugement... Jésus veut bien leur dire le comment,  mais quant à la date, c’est l’affaire du Dieu de toutes les éternités, son Père !



En fait, à bien voir, la véritable date, C'EST TOUJOURS AUJOURD'HUI,
-          s’il est vrai que le Christ se prolonge dans les plus petits, les plus misérables...,
-          s’il est vrai qu’en eux, nous pouvons le rencontrer,
-          s’il est vrai que son Règne est lié à la justice et à la charité que nous exerçons envers eux...
Car alors, notre charité et notre justice s'adressent directement au CHRIST lui-même...
Dans notre monde de 2011-2012 – à la fois globalisé et éclaté -, il y en a beaucoup de ces TÉMOINS - éclatants ou anonymes -, qui servent et qui ont servi le Christ dans les petits et les pauvres. « Des pauvres, vous en aurez toujours parmi vous, moi, vous ne m’aurez pas toujours ! » (Jn 12, 8)
Chacun de nous peut avoir sa part... A chacun de la rechercher !

Ça, c’est un véritable travail…

Cessons de nous dédouaner, de nous déculpabiliser, de nous rabattre sur les services sociaux « qui sont là pour çà ! ».
Cessons d’émettre nos jugements de bien pensants : "Leurs vices sont la cause de leur déchéance..." "Ils n'ont qu'à travailler comme nous !..."

Qui a dit que les « pharisiens hypocrites » des années 30 ont disparu en 70 sous les ruines du  Temple de Jérusalem ?
Allons, allons, Messieurs les clercs et les non clercs ! Arrêtez de crier « Seigneur ! Seigneur ! »
Au boulot !


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