mardi 5 avril 2011

23 Avril Vigile Pascale Samedi saint Christos Anesti

23 Avril Vigile Pascale Samedi saint
Christos Anesti
Alithos Anesti


 

Textes

Notre rendez-vous de cette nuit nous a été fixé il y 2000 ans par le récit de 3 femmes qu’on a d’abord pris pour des hystériques, des folles, des pauvres filles éperdues… Même les apôtres qui les connaissaient pourtant très bien !
Ce qu’elles avaient vu leur parut d’ailleurs à elles-mêmes tellement incroyable, qu’elles n’en dirent d’abord rien, selon le premier rapport de Marc (16,8), dans les années 70 :

Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies ; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi.

Elles cherchaient un cadavre, elles n’ont rien trouvé du tout, sinon un ange indicateur qui leur dit d’aller annoncer l’incroyable aux apôtres  « et à Pierre » :

           Ne vous épouvantez pas ; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; il est ressuscité, il n'est point ici ; voici le lieu où on l'avait mis.       
           Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée : c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit.     

Et nous, que sommes-nous venus chercher cette nuit ? Un cadavre, nous aussi ?

Dans le livre de ses Confessions, Dieu dit à Augustin : « Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé! » Si c’est ce dieu-là, alors sachez qu’il est plus proche de nous que nous ne le sommes de nous-mêmes ! C’est celui-là même qui est à la source et au plus profond de notre désir !

La conversion d'Augustin est exemplaire pour cette nuit et ouvre une perspective sur le champ entier de l’expérience de la foi et de l’expérience humaine en général.
C’est un retournement de l'être spirituel qui rentre en lui-même, pour y découvrir le « quelque chose » qui le dépasse, sans supprimer son dynamisme propre. Augustin découvre le véritable sujet de son expérience de dieu et de son expérience religieuse plus largement : son Je humain rencontre le Tu divin, dans une densité qui se passe de démonstration et explique que beaucoup s'y retrouvent depuis 15 siècles ; et ce indépendamment du contexte historique et spirituel spécifique de la pensée augustinienne. Car il s’agit proprement d’un rapport paradoxal avec un Dieu " intimior intimo meo et superior summo meo "= plus intime et plus élevé que je ne le suis à moi-même !

Tous les textes de cette nuit sont une invitation à nous réapproprier le premier matin d’un monde définitivement sauvé de lui-même et ressuscité d’une mort lente et sûre…
Nos chemins vers la tombe vide sont tout aussi différents que nous le sommes les uns des autres. La recherche, elle, est une recherche commune qui nous unit dans notre désir de dieu. Et, parce que nous cherchons ensemble et que nous croyons ensemble, nous ne cessons d’approfondir (intimior) et de nous émerveiller (superior) de cette beata nox qui grâce à notre felix culpa nous a valu tantum salvatorem ! [ de cette bienheureuse nuit qui grâce à notre heureuse faute nous a valu un si grand sauveur !]

Il y a aussi bien des manières de s’attacher à Lui. La diversité des cheminements et des raisons qui nous font LE suivre sont autant de miracles dans notre histoire personnelle et commune. Rien ne ressemble à rien en la matière, et notre désir est à nous… et à Lui ! Notre émerveillement, c’est de nous regarder les uns les autres et de nous demander comment il est possible d’être ici ensemble !

Quelle force peut donc exercer tant d’attraction ?
Qu’est-ce qui s’impose avec tant d’évidence à sa seule évocation ?
Comment cet inconnu de Galilée peut-il devenir si proche, qu’on prenne la route a ses côtés quand il vous croise ?
Pourquoi est-on touché par lui ? Oui, pourquoi ce sentiment d’être accueilli avec ses rêves et le poids de ses faiblesses ?

C’est que la pierre qui retenait la vie a été roulée sur le côté.
C’est qu’une vie captive de la mort a pu être libérée de ses entraves.
C’est que le printemps revient toujours…

« Si tu ne sais pas espérer, tu ne pourras jamais accueillir l’inespéré. » (Héraclite  500 ans avt JC)
Cette vigile est vraiment la nuit de tous les matins à venir!

Ainsi, parce que trois femmes n’ont pas trouvé le cadavre qu’elles attendaient voir à l’aube de ce matin, et qu’elles ont compris qu’elles n’avaient pas à chercher le vivant parmi les morts, ce jour est devenu le premier de tous les jours à lui consacré : le jour du Seigneur = dies dominica

Oui, au matin de Pâques, la vie a pris la clé des champs, le chemin des écoliers. Depuis lors, elle va d’ici, de là, et se laisse prendre par quiconque veut marcher à la suite de l’Homme de Galilée !

Christos Anesti
Alithos Anesti

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire