L’Infini pour briser le fini ou le temps du réveil de l’homme
Ces heures, en cette Semaine Sainte, sont d’une extrême gravité pour être celles où le fils de Dieu meurt crucifié. Ne laissent-elles pas cependant percer l’espérance par une vie donnée à un tel niveau de générosité qu’elle ne s’oppose pas à la mort mais la traverse.
Bernard Devert
L’Infini pour briser le fini est le temps du réveil de l’homme.
Depuis l’origine, les êtres scrutent le sens de la vie ; d’aucuns considèrent que cette recherche est vaine : l’homme ne serait qu’un foetus de paille sur l’océan des hasards.
Que d’événements, comme ceux qui viennent de surgir au Pays du Soleil Levant, donnent du prix à cette sombre hypothèse.
Pourtant, que d’hommes refusent de se coucher et d’abdiquer devant la fatalité ; défiant les tsunamis, ils vont au secours de ceux qui se trouvent dans des abimes ou des enfers.
D’autres au prix de leur vie résistent à la tyrannie de ces dirigeants, odieux pantins, pleins d’eux-mêmes mais vides de toute humanité.
Le Vendredi Saint, le sort du Fils de l’Homme apparaît scellé pour être mis au tombeau.
Dieu rejeté, l’homme s’en est donné à coeur joie,
considérant qu’un avenir se faisait jour pour n’avoir plus de comptes à rendre.
Libre, pense-t-il ! De qui et de quoi ?
Après avoir donné des coups à l’auteur de la vie,
il découvre en ce moment de déréliction, comme les bourreaux, qu’il était le fils de Dieu.
Qui est-il Celui qui sauve l’homme jusque dans ses absurdités ?
Les Pouvoirs politiques et religieux vont placer des gardes devant le tombeau sans empêcher la pierre de rouler ;
là où est l’Amour, la vie passe les murailles.
Un « autrement » se fait jour, c’est Pâques, le déjà-là de notre résurrection.
Dans la reconnaissance de cette vie qui nous est partagée,
comment ne pas éprouver intérieurement, tels les disciples d’Emmaüs, que nos coeurs deviennent le berceau d’une nouvelle et décisive naissance.
Maurice Zundel souligne que l’homme n’est pas encore né.
Oui, jusqu’au moment de cette expérience unique offerte à tous :
une pâque, un passage pour l’autrement de notre histoire qui ne cesse alors de l’interroger,
temps de l’essentiel, indissociable de celui du Mystère et du silence
.
Joyeuses fêtes de Pâques.
Parution : Golias, 22 avril 2011
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