23 SEPT
25EME DIM
“Lequel sera le plus grand?”
Pour ces hommes « primitifs » qu’étaient sans nul doute ces pêcheurs et paysans galiléens, l’« appel » de Jésus a pu constituer une aubaine, une opportunité, une chance inattendue pour sortir de l’obscurité et du trou de leur condition première ! Ayant accepté de le suivre, pourquoi ne pas profiter maintenant de la situation ! La deuxième annonce de la Passion va les trouver bien loin des idées de leur maître et Marc tient à le souligner.
Jésus "traverse la
Galilée" au retour de Césarée de Philippe qui se trouvait plein nord. Il
marche donc vers Jérusalem où il sera "livré" - c'est-à-dire où Dieu
le « livrera » par amour ! [Il faut remarquer que ce terme
« être livré » au passif - où Jésus « est agi » par Dieu -,
revient souvent chez Paul: "Il n'a pas refusé son propre Fils, il l'a
livré pour nous tous." Rm 8, 32.]. Et que font les Douze pendant que Jésus
appréhende et sent sa mort prochaine ? Ils en sont encore à chercher les
meilleures places dans le seul royaume qu’ils puissent imaginer : à taille
humaine !
Et Marc insiste: "Ils
avaient peur de l'interroger." En réalité, ils commençaient à et avaient
peur de comprendre ! Et si Jésus leur pose une question, ils se
taisent ! Ce sur quoi ils comptent, c’est l'implantation d'un royaume qui
leur assurera enfin quelques bonnes années de vie confortable sur terre.
C’était une perspective, la leur : quel autre avantage verraient-ils à le
suivre et à courir tous les dangers ?
C’est « le choix des
étendards », dira Ignace de Loyola dans ses Exercices : entre
l’étendard du Roi de la terre et celui du Roi du ciel ! Entre la croix et
la cupidité, entre la loi de l'amour et celle, tout animale, du profit
personnel ! Nous sommes au sommet du drame : le « climax »!
La réponse de Jésus ? Il prend un enfant (diminutif « paidion » en grec : c'est un enfant de deux ou trois ans), le serre dans ses bras (le verbe « enagkalizomai » ne désigne pas un baiser des lèvres, mais le geste de serrer dans ses bras) et le propose comme antidote à leur soif de pouvoir.
La réponse de Jésus ? Il prend un enfant (diminutif « paidion » en grec : c'est un enfant de deux ou trois ans), le serre dans ses bras (le verbe « enagkalizomai » ne désigne pas un baiser des lèvres, mais le geste de serrer dans ses bras) et le propose comme antidote à leur soif de pouvoir.
Si l'enfant représente le
« pauvre » par excellence, parce qu’il est fragile, naïf et sans
défense, alors la grandeur du chrétien se mesurera justement à la qualité des
services rendus aux plus petits. Rappelons-nous Jean, le soir du lavement des
pieds : ici aussi, à la volonté du pouvoir, l'évangile oppose l'image de
Jésus serrant un enfant dans ses bras.
Comme il dur de renoncer à ses
illusions, à ses rêves, à son désir !
Alors que depuis le chapitre 8,
29, Jésus est déjà reconnu comme Messie, le jour de l'Ascension, les disciples
lui demanderont encore: "Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir
la royauté en Israël?" (Ac 1, 6) !!! Marc (avec Pierre) est loin de flatter l'image des Douze : ce
sont des êtres à la fois ambitieux et fragiles, comme chacun et chacune d'entre
nous. Jésus ira pourtant jusqu'à leur - et nous -, confier les clefs de son
Royaume.
La difficulté d'être disciple
(d’être chrétien) est l'un des thèmes favoris chez Marc. Dans la communauté où
il écrit - sans doute celle de Rome, en état de crise - il explique vraisemblablement
le manque d'intelligence et bien des défections parmi les croyants, en les
comparant aux souvenirs que conserve Pierre des premiers disciples de Jésus.
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